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Les Echos du Sud-Ouest

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Région du Sud ouest : Quand le manioc fait sortir de la pauvreté


La culture du manioc a été très longtemps l’apanage des pays côtiers comme la Côte d’Ivoire , le Togo, le Bénin,…De nos jours , le Burkina Faso pays disposant d’un climat tropical sec est capable de produire du manioc de très bonne qualité. Les agriculteurs burkinabè s’investissent de plus en plus dans la production de cette spéculation. Au Sud-Ouest, la production de cette tubercule est devenue la spécialité des populations du village de vokoum, dans la commune de Diébougou, province de la Bougouriba. Selon les producteurs, c’est une filière qui a de beaux jours devant elle au pays des hommes intègres. Immersion dans l’univers des producteurs de manioc de Vokoum dans la province de la Bougouriba. Bafujiinfos a bénéficié de l’appui financié de la chambre d’industrie et de commerce du Burkina dénommé Ecomédias 2023 .

« S’il n’y a pas de pain, mangez du muwogo (manioc). » lançait le président Ougandais Yoweri Museveni à son peuple lors de la hausse du prix du blé. Cette affirmation du président Ougandais nous montre ici l’importance du manioc dans l’atteinte de l’auto suffisance alimentaire en Ouganda en particulier et en Afrique en général.

Ce tubercule produit dans nos villes et campagnes est de nos jours une aubaine pour les populations rurales très souvent démunies. Pour les producteurs du village de vokoum, réunis en coopérative, il est hors de question qu’ils continuent à importer ce qu’ils peuvent produire chez eux. « Tout est parti de notre ancien président qui produisait le manioc. Il venait son manioc après chaque récolte et gagnait beaucoup de bénéfices dans cette activité. On s’est donc dit que la production du manioc ne réussit pas seulement en côte d’ivoire et au Ghana>>Nous explique Justin Dabiré producteur de manioc et secrétaire de la coopérative wo’ntapouô.

 » C’est ainsi que l’un après l’autre , nous avons rejoint le cercle des producteurs de manioc. On faisait juste de petites portions et on a constaté qu’on gagnait un peu d’argent. On s’est par la suite véritablement lancé dans cette activité. » a t’il poursuivi visiblement satisfait de sa nouvelle activité.

Selon Justin Dabiré, c’est en 2014 que les populations du village de Vokoum se sont réunies en coopérative pour une meilleure organisation de leur activité. Elles ont pris ‘’wo’ntapouô’’ comme nom de leur coopérative.

A en croire ces producteurs, le manioc peut se produire sur plusieurs types de terrains. Il peut se produire notamment sur des terres sablonneuses, au niveau des à-côtés des bas fonds et sur bien d’autres types de terrains.

Une fois les pieds mis sous terre, il faut en moyenne six mois pour commencer à faire les premières récoltes de manioc si les conditions sont bonnes. Si par contre nous ne sommes pas dans les meilleurs conditions de production, il faut attendre une année pour espérer récolter quelques chose.

Une activité pleine de grâces

La culture de ce tubercule est très avantageuse à plusieurs égards. Elle permet en effet aux producteurs de vivre dignement et de prendre en charge leurs familles. « Ça couvre nos besoins alimentaires. Nous permet ensuite de scolariser nos enfants et de nous soigner. » a laissé entendre Justin Dabiré. Les revenus sont également utilisés par les producteurs pour se procurer de l’engrais. Grâce à cette activité ils arrivent à construire des logements decens. « Payer la scolarité de nos enfants était pour nous un grand défi. Mais avec la production du manioc, nous couvrons ces dépenses sans grandes difficultés. On refusait de partir à l’hôpital aussi parce qu’on n’avait pas l’argent mais aujourd’hui on se soigne dans les formations sanitaires. » confesse Olé Tiameté DA un autre producteur de manioc.

Quelques défis que rencontrent les producteurs à Bamako

Des bénéfices certes, mais quelques difficultés entravent la bonne marche de la culture du manioc à Vokoum: la divagation des animaux lorsqu’il n’y a pas de clôture dans les champs. L’autre défi, plus majeur que le précédent reste le manque de forage. « Si les autorités ou les partenaires pouvaient nous aider avec un forage pour irriguer nos champs cela boosterait la production. » a prié Tourpouoté Dabiré un autre membre de la coopérative wo’ntapouô. A côté de cela, se pose le problème de la fixation du prix d’achat. « Chaque client vient imposer son prix et ce n’est pas du tout intéressant. Nous souhaiterions qu’il y ait un prix fixe à la connaissance de tous. » suggèrent nos interlocuteurs.

L’écoulement de la marchandise, l’autre épine aux pieds des producteurs

Les producteurs de manioc disent ne pas avoir de partenaires sûrs pour l’écoulement de leurs produits « Souvent quelques clients viennent vers nous. Mais en général, c’est nous qui transportons nos marchandises pour aller à la recherche de potentiels preneurs. Il arrive que les clients trainent les pas. Nos marchandises pourrissent même de fois par manque de clients. » racontent les producteurs.

La coopérative wo’ntapouô en manque de partenaire stratégique

GIZ est le seul projet qui accompagne les producteurs de manioc de Vokoum à travers des séances de formations. Il y a aussi l’appui en engrais par les autorités provinciales. Cependant le besoin va au-delà selon les producteurs. « Nous avons besoin d’un partenaire sûr qui pourra prendre nos récoltes dès que disponibles.» a lancé Justin Daboré.

La production de manioc peut atteindre 50 tonnes à l’hectare.

Selon Ezéchiel Hien, agent technique d’agriculture, encadreur des producteurs de manioc de Bamako , la production de manioc à vokoum est estimée à 20 tonnes/ l’hectare. Mais selon lui , les producteurs peuvent mieux faire s’ils font siennes les bonnes pratiques culturales.

 » Ici dans notre champs école , on peut atteindre 40 à 50 tonnes / l’hectare quand toutes les conditions sont réunies. On les conseille d’utiliser la fumure organique, de l’engrais. Même si tu fais une petite superficie et tu apportes le nécessaire , tu auras un rendement considérable. » a expliqué le technicien Ezéchiel Hien qui invite les agriculteurs de la région du Sud ouest à se lancer dans la production de cette spécialisation combien rentable.

La suite de l’article dans nos prochaines publications.

Sansan SOME, le petit soleil 

Nicolas SOME (stagiaire 



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