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Les Echos du Sud-Ouest

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Filière anacarde : Un secteur prometteur à valoriser selon Hien D Pierre, producteur au sud-ouest


Hien D. Pierre est pasteur à plein temps  et figure sur la liste restreinte des grands producteurs d’anacarde au Sud-Ouest du Burkina Faso. Propriétaire d’une vaste plantation d’anacarde de plus de 27ha, le berger des brebis de Dieu est le vice-président de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Burkina. Bafujiinfos a parcouru deux fois plus de 100km pour le rencontrer dans son village à Pobiro, Commune de Kampti , province du poni région du sud-ouest Burkinabé. L’objectif est de dévoiler les opportunités en lien avec la production d’anacarde.  Un reportage  financé par la chambre de commerce du Burkina Faso.

Une vue des plants de l’anacardes

Même fatigué, l’homme de Dieu continue de courir. Ce matin du jeudi 21 Avril,  le soleil dicte sa loi, dans cette intense  chaleur nous ne l’avions pas trouvé à la maison. Le sexagénaire était dans son champs d’anacarde comme toujours pendant ces moments d’amas des noix de cajou. Le natif de Pobiro nous confie avoir débuté la préparation de son champ en 2004 avant de mettre sous terre les premiers plants en 2005. Aujourd’hui, il est propriétaire de plus de 27 hectares.

Selon le pasteur, la production d’anacarde est bénéfique à plus d’un titre. « Les années passées le champ n’était pas si grand mais je pouvais m’en sortir avec 11 à 12 tonnes de noix de cajou en raison de 500 mille franc la tonne. Dans l’année je n’ai pas moins de quatre millions. Si ça produit bien. » Indique le producteur.   « D’ailleurs, l’anacarde n’est pas de la céréale, même l’année que tu n’as pas pu travailler pour cause de maladie ou de vieillesse, tu mangeras les fruits. Moi aujourd’hui je ne suis pas en forme physiquement parce que j’ai été victime d’un accident. Mais je trouve des gens pour entretenir et je gagne ma part », a-t-il soutenu. Avant d’inviter les jeunes à se lancer dans la production de l’anacarde pour contribuer à l’enrichissement des sols en lieu et place de l’orpaillage archaïque qui dégrade la nature. Papa Pierre engage plus de 10 femmes dans son champ avec un employé permanent. La culture de l’anacarde est sans doute un canal pour sortir de la pauvreté. Environ 45076 ménages ruraux, se consacrent à l’activité de production d’anacarde, ce qui crée plus de dix mille (10 000) emplois directs selon l’Agence pour la Promotion des Exportations au Burkina (APEX.B).

HIEN D Pierre/ Producteur assis dans sa plantation

Le prix d’achat de la noix de cajou n’est pas satisfaisant

Le prix plancher bord champ du kilogramme de noix brute de cajou est fixé à 310 FCFA pour la campagne 2024. Papa Pierre ne passera pas par quatre chemins pour exprimer son mécontentement vis à vis du prix d’achat fixé par les autorités en cette saison. Il estime que les producteurs font beaucoup de dépenses pour entretenir la plantation et lorsque le prix est en baisse les producteurs sont en faillite. « Si c’est 500f le kilo ça peut aider les producteurs. Mais les autorités mettent plus de 20 millions pour le lancement de la campagne de commercialisation, après les producteurs n’ont rien. Ceux qui sont actuellement à la tête de l’Union Nationale des Producteurs d’Anacarde du Burkina Faso ne sont pas de vrais producteurs, ce sont plutôt des commerçants. Comment vont-ils défendre les intérêts des producteurs. C’est pourquoi le prix est bas. » a-t-il déploré.

L’énorme cri de cœur de ce producteur c’est que le gouvernement associe les vrais producteurs dans la prise des grandes décisions sur la filière anacarde telle que la fixation des prix.

Quelques défis liés à la production d’Anacarde

Les difficultés sont légion dans la production de l’anacarde. De certaines maladies qui attaquent les plantes en passant par le manque de subvention des producteurs, le manque d’encouragements de la part du ministère du commerce, les producteurs ne savent plus à quel saint se vouer.

Noix de cajou conditionnés dans des sacs de 100kg

Pour l’homme de Dieu, l’Etat aide seulement les transformateurs et les commerçants au détriment des producteurs. « Pourtant s’il n’y a pas de producteurs, il n’y aura ni de commerçant, ni de transformateur. » regrette le pasteur Hien. A cela s’ajoute l’insuffisance de la main d’œuvre dynamique car la plupart des jeunes s’adonnent à l’orpaillage.

L’autre facteur qui ne favorise pas les meilleurs rendements à en croire le Pasteur Hien, reste les conditions climatiques marquées par un déficit de dame pluie.

Une filière dont la promotion est à booster

A lire l’APEX.B, l’anacarde tient la troisième place des produits agricoles exportés après le coton et le sésame, et occupe une place très importante dans la gamme des cultures fruitières. Sur un total de 142 400 ha de cultures fruitières au niveau national, l’anacarde vient en première position avec 100002 ha, soit 70,2% des superficies totales fruitières (RGA 2008, Rapport général du module Arboriculture).  C’est donc une filière à fortes potentialités qui, si elle est bien prise en compte peut contribuer à la réduction du taux de chômage au Burkina et grossir la caisse de l’Etat.

Somé Sansan, le petit soleil

Wono Da 

 




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