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Les Echos du Sud-Ouest

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 Femmes battantes du Sud ouest : Albertine DAH , cette jeune amazone du 7e art !


“Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années “ a-t-on l’habitude de dire. Dynamique, passionnée, engagée Gbanè Albertine DAH est une jeune fille qui a su marqué son emprunte dans le milieu du cinéma dans la région du Sud ouest. Elle a déjà accompagné plusieurs dizaines de cinéastes et promoteurs de films dans la projection de leurs œuvres à la salle de ciné de Gaoua. La jeune dame présidente de l’association pour la promotion du cinéma ( Apciné) réalise avec ses équipes de courts métrages diffusés sur les réseaux sociaux pour sensibiliser les populations. A l’occasion du 08 Mars 2024, Bafujiinfos.com fait un zoom sur cette Yennega du cinéma dans la cité de Bafuji.

Albertine & son équipe en tournage dans la ville de Gaoua

Le cinéma est un milieu très peu dynamisé dans la région du Sud ouest. Rare sont en effet, les personnes qui s’investissent dans ce domaine. Des actrices, réalisatrices et cinéastes femmes ne courent pas également les rues dans cette partie du pays.
C’est dans cette atmosphère morose que Albertine DAH va décider de se lancer dans le milieu du 7e art. Un art très peu vulgarisé et promu à Gaoua.

La bataille allait être rude… Elle en était consciente. Mais passionnée et dévouée, elle a commencé d’abord à se former avant de venir mettre en pratique ses connaissances. Pour elle , la formation est la base de toute réussite. C’est ainsi que la native de Dankana dans la commune de Legmoin va s’inscrire à l’université Joseph Ki- Zerbo où elle décroche en 2021 sa licence en Lettres Modernes/ Option art du spectacle. Après ce diplôme académique, notre jeune dame va continuer sa formation dans d’autres structures spécialisées. «C’est en 2021 que j’ai fait des formations aux métiers des arts et de l’audiovisuel ». C’est à l’issue de cette dernière formation qu’Albertine DAH avec d’autres passionnés ont décidé de créer une association pour promouvoir le cinéma dans la région du Sud-ouest. Il s’agit de l’association pour la promotion du cinéma (Apciné). Cette structure produit depuis quelques années des capsules de sensibilisation qu’elle diffuse sur sa page Facebook. Les thématiques abordées par Apciné sont généralement d’actualité. Dans leurs courts métrages, les jeunes cinéastes parlent d’amour, de travail , de vie conjugale, et aussi de stigmatisation et de cohésion sociale.
Albertine où encore la queen, comme elle aime se faire appeler, vit sa passion à fond à travers ses différentes œuvres cinématographiques. « Les capsules que nous faisons dans un premier temps c’est pour valoriser la culture, promouvoir la cohésion sociale et aussi distraire ».

Ce n’est pas tout, Albertine et son association organisent régulièrement des séances de projection de films pour mettre en valeur les productions cinématographiques burkinabè. « Pour les projections, j’ai signé un contrat avec le gérant de la salle de cinéma de Gaoua en tant que distributrice de films. Au niveau de notre association, nous nous organisons pour offrir aux cinéphiles des œuvres de belles factures » nous explique -t-elle.
Des séances de projections sont organisées certes mais difficile pour Apciné de mobiliser du monde.« Nous organisons des projections à la salle de ciné Poni. Notre objectif est de faire revivre la salle qui est laissée à elle même depuis un certain temps. Il faut noter que les gens ne sont pas trop intéressés par les films ici à Gaoua. Du coup , c’est très compliqué ». confesse -t-elle.

Les préjugés n’entachent en rien l’engagement de la Queen

Outre ce manque d’engouement des populations, l’absence de ressources financières et le manque de matériels sont de véritables freins pour la dynamisation des actions de Apciné. Mais Albertine DAH et ses coéquipiers ne comptent pas lâcher prise.
L’amazone affirme également que le domaine du cinéma n’est pas très favorable aux femmes. « Il y a toute sorte de préjugés surtout quand tu es une femme. En tant que femme, je me suis dit également que je peux faire face à des défis liés à la représentation et à l’égalité des opportunités. Je suis convaincue qu’en persévérant et en développant mon talent je pourrais contribuer à briser les barrières ».
Malgré ces préjugés, la jeune passionnée de 7e art a la tête pleine d’idées et de projets. « Je n’ai pas encore obtenu de financement pour le moment. Tout ce que nous faisons, c’est à fonds propres. Je continue décrire des scénarios espérant un jour avoir les moyens nécessaires pour réaliser mes projets de films».

L’espoir est permis

En séance de travail à domicile

« Le cinéma est une arme efficace pour lutter contre les fléaux de la société », c’est la conviction de notre cinéaste. Même si le métier ne nourrit pas son homme pour l’instant, la Queen dit le faire par amour. « Pour le moment, je le fais par amour sinon je ne gagne absolument rien dans cette activité. Mais je sais qu’elle me nourrira à l’avenir car le cinéma c’est la patience et j’ai la foi et cette patience ».

Notre femme battante encourage tous les jeunes qui ont l’amour du cinéma de ne point hésiter à s’y lancer. Elle les exhorte à se former et à persévérer pour développer leurs talents.

                                                                                                         Sylvie SIB



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