.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Région du sud-ouest : Les chefs traditionnels s’opposent à l’intronisation d’un quelconque chef non originaire de la région


Le Secrétaire général de la région du Sud-Ouest, Robert Zoungrana, a reçu en audience une délégation des chefs traditionnels de la région, le lundi 04 novembre 2023 au gouvernorat de Gaoua.

À l’initiative du chef de canton de Gaoua, Oussé Albert dit Bifaté II, les chefs coutumiers, les chefs de canton et chefs traditionnels ont échangé avec les premières autorités de la région du Sud-Ouest sur la situation qui prévaut dans la région et particulièrement à Batié.

Ils ont été reçus aux environs de 11h par le Secrétaire général de la région, représentant le gouverneur en mission.

Au bout de deux heures de discussion avec l’autorité, les notabilités coutumières ont exprimé aux représentants de l’autorité administrative la désapprobation du pays Lobi par rapport à l’intervention d’un soi-disant « Chef des mossé » au compte des forces vives de la province du Noumbiel lors du face à face entre le Président de la Transition et les forces vives du Sud-Ouest.

Les chefs coutumiers de la région ont particulièrement posé un certain nombre de conditions et fait des mises au point dont teneur suit :

1- Que dans toutes les instances régionales, l’on ne voit pas sur un siège une inscription  » Chef de… » si le Mogho Naba n’est pas présent,
2- Qu’aucune communauté allogène, qu’elle soit importante ou pas, ne s’avise pas d’organiser une quelconque intronisation dans un territoire déjà administré ou pas par un Chef de terre ou coutumier,

3- Que le haut-commissaire du Noumbiel qui a fait débordé le vase n’ait droit à aucune clémence tout comme son suppôt, prétendu chef de mossé de Batié,

4-Que le prétendu chef des mossé de Gaoua arrête sa manigance pour la colonisation du Sud-Ouest,

5- Que le Mogho Naba fasse entendre raison à tous les aventuriers qui cherchent à devenir Chef dans d’autres localités autres que leur localité d’origine,

6- L’hospitalité des habitants de la région a des limites,

7-Le vivre ensemble passe par une compréhension mutuelle sans bousculer les règles des autochtones.

Ces exigences constituent le préalable des autorités coutumières à toute action de médiation à la suite de l’incident survenu lors de la venue du Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, à Gaoua.

En l’occurrence, le 29 novembre, lors de l’échange direct entre le Chef de l’Etat et les forces vives de la région du Sud-Ouest dans la salle polyvalente de Gaoua, les représentants de chaque province ont pris la parole pour faire cas des doléances des populations de leurs provinces.
Au tour de la province du Noumbiel, c’est M. SINARE qui a pris la parole. Cette situation a suscité l’indignation des populations de la province qui ont organisé une rencontre le 02 décembre pour manifester leur mécontentement.

Elles ont relevé qu’un différend subsistait déjà entre les chefs coutumiers et le Haut-Commissaire de la province et ont donc exigé son départ suite à ce qu’ils estiment être des « manques de respect » à l’endroit des légitimités coutumières.

Les Chefs coutumiers et traditionnels de la région ont donc joint leurs voix à celle des populations du Noumbiel pour déclarer le Haut-Commissaire et le Sieur SINARE Persona non grata.

Le climat tendu ayant poussé les autorités régionales à demander la médiation du chef de canton de Gaoua,
Bifaté II, celui-ci a pris langue avec ses homologues de la région. Mais avant toute action, les chefs coutumiers, chefs de canton et chefs traditionnels ont posé des préalables, objet de la rencontre du 4 novembre avec le SG de la région.

Le Chef de canton de Gaoua s’est voulu clair sur le caractère accueillant et pacifique du peuple du Sud-Ouest. Mais il a estimé que les populations sont contre toute forme d’injustice qu’elles ne sauraient tolérer.

Le secrétaire général de la région du Sud-Ouest a salué et félicité, les notabilités coutumières pour leurs démarches. Il a exhorté ces derniers à poursuivre dans ce même élan. Il les a rassurées que les doléances seront transmises à qui de droit.

DA Mathieu



Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *