.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Combattants de l’ignorance au sud-ouest : L’enseignement c’est le plus beau métier. Enseigner doit être une vocation pour tout enseignant dixit Ouango Barthelemy Sinaré enseignant à la retraite


Né le 31 décembre 1950  à Wèra dans la commune de Imasgo , province de Boulkiemdé, région du Centre-Ouest,  Ouango Barthelemy Sinaré est allé à l’école du blanc en 1958 à l’âge de 8 ans. Marié et père de 6 enfants, Il entra dans la fonction publique en 1970 dans le corps des enseignants. Le septuagénaire après une carrière réussie est admis à la retraite depuis le 31 décembre 2000 et vit paisiblement au secteur N°1 de Gaoua.

Après ses études primaires à l’école d’Imasgo sanctionnées par un Certificat d’étude primaire (CEP) en 1964, Ouango Barthelemy Sinaré continue l’aventure à Ouagadougou chez son oncle pour composer  l’ entrée en 6e à l’école de la salle de Ouagadougou. M. Sinaré explique qu’à leur temps les épreuves des examens du CEP étaient distinctes de celles d’entrée en 6ème « j’ai repris le CM2 avec mon CEP et J’ai eu l’entrée en 1965. Avant on faisait les épreuves du CEP avant les épreuves d’entrée en 6ème, l’entrée en 6ème c’était le français et le calcul ».

Après l’obtention de son entrée en 6ème, il fut affecté à l’école normale de Koudougou pour l’année scolaire 1965- 1966. « Une fois qu’on t’affecte dans cette école, tu sors avec le diplôme de l’enseignement.  J’y étais jusqu’à 1970 et à cette année ils ont transformé le cours normal en enseignement général, donc  on était la première promotion a passé le BEPC puisque du cours normal à l’enseignement général il faut maintenant passé le BEPC et le certificat de fin d’étude des cours normaux qui sanctionnait la fin des études dans cet établissement.  Et dès que tu as ce diplôme tu peux enseigner ».

Ouango Barthélémy Sinaré enseignant en 1970

En 1970, Sinaré décroche son diplôme de BEPC et postule aux concours de l’enseignement auquel il fut admis. « Quand j’ai eu ce concours, je suis resté à Koudougou faire 2 ans de formation pour sortir en 1972. À ma sortie, je suis affecté à Gaoua.>> Une affectation qui n’a pas eu l’assentiment de monsieur Sinaré.  » En son temps, quand tu apprends que tu es affecté à Gaoua tu te demandes ce que tu as fait pour qu’on t’y amène ? » Selon lui, Gaoua était vu comme une maison pénitentiaire, « on disait que les Lobi tuaient les gens. » Nous étions au plateau mossi, on est jamais sorti même hors Bobo , donc l’image qu’on avait du pays Lobi était illusoire. Quand je suis arrivé, j’ai constaté que c’était des préjugés qu’on avait sur Gaoua. J’ai vu mes parents mossis à mon arrivée qui vivaient paisiblement. Et voilà même que j’ai pris ma retraite et je suis ici. C’est-à-dire, c’est l’homme qui crée des problèmes pour lui-même. L’homme à la retraite s’offusque du fait que certaines personnes au lieu de regarder le verre à moitié plein, le regarde à moitié vide.  » Si tu crées un problème, tu trouveras qu’une telle personne est compliquée alors que le problème c’est toi. »

Au nombre de 45 enseignants affectés, Barthelemy Sinaré lui était affecté à l’école Tielkan. « Je fus le deuxième maitre de l’école Tielkan A, c’était de 1972 à 1980 et après on m’a affecté à l’école centre B de Gaoua, où j’ai côtoyé M. Berthé en son temps directeur de cette école.  On alternait les classes, si je suis au CM1 , Berthé est au CM2. C’est ainsi qu’on faisait de très bons résultats. Ces bons résultats faisaient que chacun des parents voulait inscrire son enfant à l’école centre B ; et à l’époque l’enseignant ne s’avait pas chercher profit. Il s’agit de la vocation, l’honneur, la satisfaction morale, ce n’est pas comme aujourd’hui il y a des journées d’excellence   ».

De l’école primaire centre B, M. Sinaré obtint le concours des instituteurs principaux « à ma sortie de l’école des instituteurs principaux on m’a affecté à la circonscription d’éducation de base de Disshin qui venait de s’ouvrir. Là-bas je n’ai fait que quelque mois car il y avait un manque d’instituteur principal à Kampti donc on m’a affecté là-bas. De Kampti on m’a réaffecté à Gaoua, notre mission c’est-à-dire l’instituteur principal c’est l’encadrement de proximité. Et ici a Gaoua on nous a reparti en zone, pour superviser les activités pédagogiques ».

A la rentrée scolaire 1996-1997, les instituteurs principaux qui supervisaient les activités pédagogiques ont été affectés dans les écoles comme directeurs « Moi j’ai pris les rênes de l’école de chefferie et à l’ouverture de l’ENEP de Gaoua , on a travaillé à faire l’école de chefferie une école de référence. On a reçu deux fois une attestation de reconnaissance. En 2000 j’ai été décoré en reconnaissance pour le service bien rendu à la nation. Le directeur général en son temps m’a fait appel pour venir donner des cours aux élèves-maitres donc étant directeur de l’école chefferie je donnais en parallèle des cours à l’ENEP jusqu’au 31 décembre 2000, la date de mon admission à la retraite. Néanmoins je continuais de donner les cours jusqu’ en 2013 et je formais aussi des candidats au test d’intégration. Chaque fois on avait de bon pourcentage.  Les gens me réclamaient mais vu mon âge la fatigue se faisait sentir». La fatigue a donc amène l’enfant d’Ismago a stoppé les choses.

Enseigner est plus qu’un sacerdoce

Pour Barthelemy Sinaré on ne vient pas dans l’enseignement pour se remplir les poches « j’apprends souvent que tel maitre demande d’envoyer quelque chose même si c’est 100F pour payer le carburant, ce n’est pas bon.  La chance pour la jeune génération aujourd’hui il y a des journées de récompense, à notre temps il n’y avait rien mais on faisait de bons résultats. Aussi dire que la fonction publique n’est pas le champ de mon papa est très déplorable. On devrait être patriote, intègre, et transmettre ces valeurs là à nos enfants. Chacun des enseignants devrait travailler pour satisfaire les enfants, avoir l’amour du travail, avoir l’amour du prochain et la confiance professionnelle. ». C’est un seul singe qui salit le nom de tous les autres nous disent les sages, s’il y a de nos jours de mauvais enseignants, il y a aussi des enseignants exemplaires. Et M. Sinaré reconnait qu’actuellement il y’a des enseignants qui font de bons résultats et qui sont récompensés.

Ouango Barthélémy SINARE est reconnaissant à Dieu et à toutes ses personnes pour le soutien à lui apporter pour la réussite de sa carrière.

 Victorien DIBLONI



Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *