L’ONG plan international Burkina, bureau du sud-ouest en collaboration avec la direction régionale de l’éducation préscolaire, primaire et non-formelle du sud-ouest a organisé du 3 au 5 décembre 2019, un atelier de formation sur l’inclusion des enfants handicapés par le sport et le jeu. Cet atelier qui s’est tenu à l’ENEP de Gaoua a regroupé les encadreurs pédagogiques et quelques enseignants de la zone d’intervention du Projet EQuIP. Cette approche vise à renforcer les capacités des acteurs de l’éducation, afin qu’ils puissent savoir comment amener les enfants handicapés à jouer avec leurs camarades non handicapés.
L’éducation est l’un des moyens les plus efficaces pour rompre le cycle de discrimination et de pauvreté auxquels les enfants handicapés sont souvent confrontés. Et l’ONG plan international Burkina Faso à travers le projet Education de Qualité, Inclusive et Participative (EQuIP) ne déroge pas à cette règle. En effet, le projet EQuIP est mis en œuvre dans la province du Noumbiel et dans deux communes de la province du Poni à savoir Malba et Perigban. Il vise à promouvoir comme son nom l’indique une éducation de qualité de tous les enfants avec un accent particulier sur les filles et les enfants vivants avec un handicap. Il cherche à promouvoir l’inclusion des filles, des enfants vivants avec un handicap dans les communautés. Pour Simané Ouoba, coordonnateur du projet EQuIP, pour cette formation, il s’agit de développer des environnements inclusifs pour que des enfants vivant avec un handicap puissent s’épanouir comme leurs camarades non handicapés. Et c’est dans cette perspective que se tient cette formation qui vise à outiller les encadreurs pédagogiques et les enseignants sur la promotion de l’inclusion à travers le sport, les jeux inclusifs et les activités physiques.
« Un enfant ne s’épanoui que par le jeu. Quand vous privez l’enfant du jeu, vous l’empêchez totalement de s’épanouir » a martelé Monsieur Ouoba avant d’ajouter « On constate malheureusement au niveau de notre système éducatif que les enfants vivant avec un handicap sont mis à l’écart. Lorsqu’on parle d’activités de sport ou physiques, on estime qu’ils ne peuvent pas jouer avec les autres ». Pour lui, il est juste et nécessaire de passer par ce canal pour promouvoir la participation effective des enfants handicapés dans notre système éducatif. . Après la formation théorique, place a été faite à l’expérimentation de l’approche sur le terrain avec les enfants. Le chef du projet EQuIP estime que les encadreurs ont maitrisé le concept. « Au dernier jour de la formation, le constat que l’on peut établir est que véritablement ici les acteurs se sont appropriés l’approche. Ce matin ils ont pu emmener les enfants handicapés et non handicapés à jouer ensemble et les enfants étaient satisfaits de se retrouver ensemble, ils étaient véritablement épanouis. C’est la joie aujourd’hui, ils ne sont pas restés confinés dans les classes mais ils sont sur le terrain ensemble » a dit Ouoba.
Après trois jours de formation l’objectif est atteint pour les organisateurs. Ils espèrent que de retour dans leurs écoles respectives, les enseignants qui ont été associés à cette formation pourront bien développer cette approche pour permettre que les enfants handicapés et non handicapés puissent jouer ensemble. Et une fois qu’ils deviendront adultes on aura une société véritablement inclusive parce qu’on va s’accepter mutuellement a signifié le chef du projet équipe.
Au-delà des acteurs de l’éducation, des acteurs de la direction des sports, de l’association des personnes handicapées ont apporté leur pierre à cette activité. Simané Ouoba s’attend qu’à la prochaine sortie des élèves-maitres des ENEP qu’ils soient déjà sensibilisés par rapport à cette approche. Qu’ils sachent déjà comment faire jouer tous les enfants, handicapés et non handicapés ensemble. Les participants repartent satisfait à l’issue de cette formation à l’image de Joëlle Marthe Coulibaly/ Dabiré. «Pour moi personnellement, j’ai bien apprécié çela. On a appris qu’il faut se baser surtout sur la capacité de l’enfant au lieu de se baser sur son handicap et à travers le jeu et le sport on peut facilement inclure les enfants en situation de handicap. Aujourd’hui les élèves dit normaux ont joué ensemble avec les élèves handicapés et tous étaient contents et nous aussi on était ravi» a-t-elle dit. Titulaire d’une classe d’élèves en situation de handicap à l’école primaire Sacrée Cœur A de Gaoua, Madame Coulibaly estime que tout n’est pas rose.
«On rencontre beaucoup de difficultés avec ses élèves-là, on n’a pas assez de matériel, on ne sait pas s’ils vont nous doter de matériel afin que nous puissions appliquer ce que nous avons appris à la formation parce que l’école n’a pas ces matériels que nous avons joué avec aujourd’hui » s’est-elle interrogée. Elle a poursuivi en lançant un cri de cœur « il y a des enfants qui arrivent ici, ils ne comprennent que leur langue maternelle, mais avec notre formation de base nous arrivons à faire quelque chose pour eux. Il y a des enfants ici aussi qui ont besoin des effets d’habillement et d’être restaurés. Toute personne de bonne volonté peut passer à l’école pour une aide ». Faire la promotion d’une éducation de qualité, inclusive et participative c’est le leitmotiv du projet EQuIP qui est financé par le gouvernement Irlandais. La deuxième phase du projet couvre la période 2017 -2021.
Victorien DIBLONI