« Daa-no » nous ne bougerons pas d’ici en langue pougouli et par contraction coloniale « Dano » c’est la réponse que les dagara du clan Zagè ont reçu lorsqu’ils manifestaient une envie de conquérir Dano et ses environs. Le besoin d’espace vital pour l’agriculture et la chasse a sans doute guidé les mouvements migratoires. Zoom sur Dano ,une ville dagara autrefois occupée par les pougouli
L’histoire du peuplement de Dano est celle de mouvement migratoire patriclaniques. C’est-à-dire que c’est par vagues successives mais conduites par un chef de clan que progressivement le pays dagara s’est peuplé. C’est ainsi que la tradition orale et les écrits d’histoires racontent que c’est à la recherche des terres fertiles et giboyeuses qu’un groupe de dagara du clan Zagê quitta probablement Ankara ou Tenkoro ( le site le moins lointain au Ghana )ou Wuli entre Wa et Baabil (toujours en territoire Ghanéen ) sous la houlette de Napoulo . La tradition raconte qu’après avoir traversé la volta (Mouhoun) qu’il ait rebroussé chemin pour Tenkoro au Ghana à la recherche de son petit frère qui se serait égaré . C’est donc son fils Mwan’yer qui prend la tête du mouvement migratoire jusqu’à Balembar et puis Dano la terre de leur migration. Celui-ci était accompagné de ses frères Gbaobar et Guibar fondateurs de Bankandi et de Guibalée et ses neveux Guiwin et Dakol des Kpièlé bir. Il est a noté que la majorité des mouvements migratoires se fait avec outre les membres proches de la famille, des familles alliés qui aident aux fonctions politico-religieuses surtout la gestion du tigan (le culte à la terre) .
Mwan’yer et les siens vont d’abord s’installer dans la zone de Balembar .Ensuite dans les parties de chasse , ils constatent que les environs de Dano sont fertiles et giboyeuses. Commence alors une pression sur les pougoulis .Ces derniers répliquent « daa-no » ( nous ne bougerons pas d’ici )et par déformation coloniale Dano .Ceci vient rappeler que les pougoulis ont maintes fois repoussés les dagara dans leur mouvement migratoire . Et l’histoire retient que la plupart des villages du Ioba ont eu comme premier occupant majoritairement les pougoulis puis viennent les Bwa et les Yari.
Mis en minorité avec quelques incidents plus ou moins conflictuels, les pougoulis sont obligés de partir. Ils se résignèrent à migrer plus au nord vers Fafo et Gnimi. Fait notable, malgré les rapports sous tension, les pougoulis ont trouvé des similitudes de patriclans entre eux et les dagara du clan Kpiélè. Cela signifie qu’ils ont presque les mêmes interdits. Cette reconnaissance de patriclans a servi à créer une forte solidarité, une fraternité qui défie les liens ethniques et linguistiques .Même de nos jours ,lorsqu’un « étranger » arrive dans une contrée dagara on lui demande ses interdits, et en fonction de ceux-ci ils déterminent la correspondance de son clan. Beaucoup de gens se sont fait acceptées sans problème). Selon certaines sources, la parenté à plaisanterie entre dagara et pougouli pourrait être issue de ce lien entre Kpiélè entre Pougouli. Quoi qu’il en soit en quittant Dano les pougoulis ont remis à Dakol (un Kpiélè bir) le tigan (les fétiches de la terre). Mais Dakol préféra remettre le tigan aux Zagè .L’histoire raconte que pour ce bon sens les Kpiélè ont été depuis associés à la gestion du culte de la terre (le tigan). C’est ainsi que Mwan’yer étendit sa domination sur Dano et les environs les plus gros villages étaient Tambiri Ourpoun ,Bankandi ,Guéguéré et Dano.
L’avènement de la colonisation marqua une autre ère dans laquelle les Dagara dans leur ensemble eurent à lutter. Dano est le chef-lieu de la province du Ioba.Actuellement la commune de Dano compte 24 villages repartis en 7 secteurs.
Ouabouè Bakouan correspondant
Sources : rapport de la commission de toponymie de Dano
Je vous remercie pour l’ébauche sur le peuplement de Dano. Mais je constate la vérité est tronquée.
Je suis moi même descendant de Mwangnrey mais les gnouolě venu de bolebar sont ceux là qui ont deloge les pougouli du site actuel du lycée municipal de dano. Les zaguey étaient installés à die boubou.
Les zaguey étaient les oncles maternel des gnouolé .
Après conquête, nétant pas en nombre important et craignant une revanche des pougouly qui avaient fui, il ont fait venir à dano, de diebougou leurs oncles qui sont venus sous trois grandes familles: les zoh-goure; les zoh-Gapaley ( à gbagba aujourd’hui ) et les zoh-yaley ( famille de mwangnrey, grand père de Nonfa ). Ils étaient installé à Mebar.
Les Ganeh étaient les onclés maternel des zoh-ya ley. Ces derniers ont abadonné leurs concession pour venir s’établir sur le site actuel devenu le centre de dano et ils fait venir à leur tour leurs oncles maternel qu’ils ont établi dans leurs concession abandonné (d’où l’appellation Mebar )
Chaque clan a fait venir ses parents maternel de sorte que tous les clans dagara
Je ne suis pas parfaitement d’accord avec la traduction de « daa-non », en pougouli « daa-non » signifierait « C’est pas ici ou plutôt, ça ne se passera plus ici » vu que les dagaras voudrais conquérir cette zone habitée par les pougoulis, ceux-ci on répondu par la négative « ça ne se passera plus ici »
Guéguéré n’a jamais été ni fondé, ni dominé par Mwan’yer et les Zagè. Ce chef-lieu de Canton (comme Dano) sous la colonisation. a été fondé par les Gbãanè conduis par Gãonmir-Dar, dans des conditions historiques similaires à celles de Dano. Le nom Guéguéré vient vraisemblablement de celui du premier occupant Pougouli (Kékéré) qui a dû bouger avec son monde sous la pression des Gbãanè, pour le village actuel de Bouni. Les Gbãanè sont les chefs de terre de Guéguéré. Lire à cet effet le livre du Père HEBERT (monographie historique du pays dagara. 1976). Il faut savoir que Gman’yer et les zage de Dano viennent de Kayãni, village situé entre Baabili et Wouli, tandis que les Gbãanè de Guéguéré sont partis de Gouo, situé au nord de Wouli dans le même district de Baabili au Ghana actuel. Les Gbãanè de Guéguéré se sont aussi installés dans les environs de Bolemba (précisément à Kouri) puis à Baagnè, au sud de Dano, avant de découvrir Guéguéré lors des parties de chasse