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Les Echos du Sud-Ouest

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Maraichage dans le Sud-Ouest : l’oignon fait des millionnaires à Yaoteon


A Yaoteon, un village situé dans la commune urbaine de Diébougou, beaucoup de ménages gagnent leur pain quotidien grâce à la culture maraichère. Ce sont eux qui approvisionnent la plupart des zones du Sud-Ouest en produits maraichers. Nous avons fait un Zoom sur la production de l’oignon, la principale culture à Yaoteon.  Le 07 février 2024, une équipe de Bafujiinfos dans le cadre du projet éco-médias est allée à la rencontre des producteurs des oignons dans le village de Yaotéon. Lisez plutôt !

L’oignon fait partie de la famille des liliacées. Aliment riche en composés antioxydants, il protège contre certains cancers et contribue à la bonne santé cardiaque. Même si les producteurs du village de Yaoteon maîtrisent moins cette vérité scientifique, ils sont conscients que chaque ménage, chaque jour, plonge au moins une boule d’oignon dans sa casserole. Cette raison a suffi pour que ces vaillants hommes et femmes se donnent corps et âme à la spéculation de l’oignon.

Lorsque nous avons franchi le seuil de la clôture, nous aperçûmes un nombre pléthorique de feuilles d’oignon. On a vite compris que l’oignon est leader de toutes les autres spéculations dans cette partie du Sud-Ouest.

Le travail commence par une pépinière. Après 20 jours, l’on procède au repiquage, et s’ensuit le labour. C’est un bon passetemps nous apprend les maraîchers de Yaotéon.

Benjamin Zoungrana, producteur d’oignon à Yaotéon, propriétaire de 2 ha de champ dit avoir choisi de produire l’oignon parce que c’est un métier qui rapporte mieux. « Je fais cette activité il y a plus de 10 ans. J’avoue que c’est une activité beaucoup rentable. Dans une année, j’empoche plus de 2 millions. »  a confié M Zoungrana.

A l’instar de ce Benjamin, Kinda David témoigne des grâces de cette culture. « Je travaille ici il y a aujourd’hui 14 ans. Je fais un peu du tout avec une attention particulière sur l’oignon. Les choux ne rapportent pas assez d’argent. J’ai pu construire des maisons en dure, j’ai pu offrir des motos à mes enfants. On apporte aussi du soutien à ceux qui sont dans le besoin. »                                                                                                                                                                                                  Selon les producteurs, les gens viennent acheter en gros, d’autres en détails, chacun selon sa capacité. Les producteurs de Yaotéon n’ont pas de partenaire pour prendre constamment leur production.

Madame Nabi/Naon Akore aux producteurs d’oignon

Pour Nabi/Naon Akore, agent technique d’agriculture, l’offensive agro pastorale est en marche. Plus de cinq ha sont utilisés pour la production de l’oignon sur le site de Yaoteon. La variété cultivée est le violet de Galmi qui est une variété améliorée et certifiée offerte par l’Etat. Si l’itinéraire technique est bien suivie, la récolte peut aller de 30 à 70 tonnes par ha. Nous encourageons les producteurs à respecter l’itinéraire technique, à produire la pépinière, à repiquer et mettre l’engrais au temps opportun pour plus de rendement.

Le directeur provincial de l’agriculture Lazi Mandé dévoile les statistiques en lien avec la production de l’oignon. « Au stade actuel, nous sommes à plus de cent vingt hectares (120 ha) d’oignon produits emblavé et mis en valeur. On a plus de 450 producteurs qui font de cela leur activité principale en campagne sèche. Cette année nous attendons vingt-huit mille cinq cents sacs de 50kg (28.500). La production d’oignon est une réelle source de revenue pour la population. Un sac de cinquante kilo s’achète à dix mille francs (10 000f). » précise le directeur.

Pour lui, le problème d’eau constitue la grande difficulté des producteurs de Diébougou. Il y a par ailleurs la désorganisation entre les producteurs. L’autre défi est le coût élevé des intrants agricoles sur la place du marché notamment l’engrais minéral. Les producteurs rencontrent également un problème de magasin conservatoire. « Plus de 28.500 sacs pour les stocker, ce n’est pas facile. Ils sont donc obligés de vendre à un certain moment de peur d’observer des pertes. Or, ce prix pourrait être doublé à certaines périodes » explique le directeur provincial.

Monsieur Mandé invite les producteurs à dynamiser leur coopérative car dit-il, c’est dans l’union qu’ils pourront accomplir de grandes choses. Cette année, la direction provinciale a mis à la disposition des producteurs 44,5 tonnes d’engrais, 87 kg de semence d’oignon et 57,7 kg de semence de tomate. Monsieur Mandé compte renforcer la productivité dans sa province pour satisfaire le besoin de consommation surtout au niveau de la région du Sud-Ouest.

Des hommes et femmes vivent de la vente d’oignon à Gaoua

Au grand marché de Gaoua, en face de la station OTAM, près de l’Eglise évangélique protestante centrale, plusieurs magasins proposent des sacs d’oignons. Abdoulaye Yaméogo gagne dignement sa vie. Il est grossiste d’oignon depuis 20 ans. « Cette activité me permet de prendre soin de ma famille et de réaliser mes projets. Un sac de 80kg coûte 20 000 FCFA. », a-t-il signifié.

A y voir de près, on dira que toute la chaîne de la filière oignon constitue une grande source de revenus pour les ménages et contribue à l’accroissement de l’économie nationale. Il serait judicieux de pendre à cœur le cri de cœur des producteurs afin de booster la productivité et encourager les jeunes chômeurs à se lancer dans la production de l’oignon.

Ecomédias 2023

Somé Sansan, le petit soleil

Somé B Nicolas (stagiaire)



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