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Les Echos du Sud-Ouest

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Education inclusive au sud-ouest: Le projet EQuIP satisfait des trois années de mise en oeuvre de son programme d’activités


L’ONG Plan International bureau régional du sud-ouest  a organisé le jeudi 19 décembre 2019 à Gaoua, un atelier de revue annelle du projet « Education de Qualité, Inclusive et Participative » (EQuIP).  L’objectif de l’atelier est d’examiner l’état de mise en œuvre du projet après trois années d’activités et formuler des recommandations en vue de l’atteinte des objectifs du projet. La mise en œuvre du projet donne des motifs de satisfaction même s’il faut rester vigilant par rapport à certains indicateurs. Cette rencontre a été présidée par le Haut-commissaire de la province du Poni, Antoine Sylvanus Marie DOAMBA.

Plus de 12 000 acteurs de l’éducation formés sur des problématiques diverses et émergentes à savoir l’inclusion des enfants vivant avec un handicap, la résolution des problèmes mathématiques, la participation des enfants, la violence basée sur le genre et le handicap, la sécurité dans les écoles ; 938 nouveaux acteurs affiliés à des groupes d’épargne et de crédit villageois ; Plus de 19 000 personnes touchées par des actions de sensibilisation dans les communautés cibles du projet ; 140 écoles du projet ont bénéficié du renouvellement de leurs clubs Deenkan ; des centres préscolaires dotés en vivres ; des centres PASS+ équipés ; des COGES et des clubs Dennkan appuyés financièrement, ce sont entre autres les actions de la deuxième phase du projet EQuIP au cours des trois dernières années.

Pour le Haut-commissaire de la province du Poni qui a présidé les travaux de cet atelier,  « Cette rencontre nous offre encore une fois de plus, l’occasion de marquer une halte stratégique pour examiner avec un œil critique le chemin parcouru dans la mise en œuvre du projet au cours des trois dernières années. Nous nous réjouissons de savoir que la quasi-totalité des activités planifiées pour la période ont été exécutées. Cette prouesse, j’en suis convaincu n’a pas été réalisée sans difficultés. Vous avez développé des stratégies individuellement et collectivement pour parvenir à ce résultat. Ce sera le lieu ici de mettre en commun l’ensemble de ces bonnes pratiques et tirer les enseignements nécessaires pour une mise en œuvre  plus réussie de ce projet aux objectifs très nobles » a-t-il souhaité.

Il a poursuivi en affirmant que « Toutes ces actions ont contribué à renforcer l’équité et la qualité des enseignements/apprentissages au sein de notre système éducatif. Nous en voulons pour preuve que la province du Noumbiel principale zone de mise en œuvre du projet s’est imposée à la tête de la région pour la sixième année consécutive à l’examen du CEP ».

Toutefois, il prévient, «  nous ne devons pas perdre de vue que certains indicateurs d’accès et même de qualité stagnent ou même régressent au cours de ces dernières années. Cette baisse nous interpelle à redoubler d’efforts dans le suivi de l’inscription et du maintien des enfants à l’école ».

Mahomet OUEDRAOGO est le  Directeur du bureau régional de Plan international pour la région sud-ouest. Il est satisfait des résultats obtenus. « Il se dégage une grande satisfaction à plusieurs niveaux. Au niveau des activités, nous avons vu que sur les 44 activités qui ont été planifiées, il n’y a que 2 qui n’ont pas été réalisées. Ça c’est sur le plan quantitatif. Sur le plan qualitatif, il y a beaucoup d’acteurs qui se sont impliqués. Et vous avez vu que dans les pratiques et la qualité au niveau de l’éducation, il y a des changements notables. Sur le plan budgétaire, nous avons  une consommation de plus de 95% et cela veut dire que les acteurs en plus des activités à réaliser, ont fait des réalisations efficientes et efficaces. Le budget que nous avons eu a été utilisé à bon escient ». A cela il faut ajouter les résulats positifs chez les enfants:

« Le 3e niveau, c’est l’impact que nous avons eu au niveau des enfants eux-mêmes. Il y a des enfants qui étaient porteurs de handicap  qui après ont reçu un accompagnement pour leur déplacement et ensuite ils ont subi des interventions chirurgicales et enfin, ils se sont retrouvés sur leurs deux pieds. Après tout l’accompagnement ils sont devenus les meilleurs de leur classe et même dirigent leurs camarades. Nous sommes très satisfaits de cette évaluation » a confié le Mohamet OUEDRAOGO.

Ce projet intervient principalement dans la province du Noumbiel. Depuis  qu’il est mis en œuvre, les résultats scolaires dans cette province sont fort appréciables. «  Il faut remercier le projet EQuIP parce que ça fait six ans que le Noumbiel prend la tête chaque fois au niveau de l’examen du CEP. C’est vu les actions qu’il mène sur le terrain avec l’engagement des premiers acteurs que sont les enseignants qui s’y mettent pour la réussite des enfants. Sur le terrain, l’impact est visible surtout au niveau des clubs Deenkan. Les enfants sont bien organisés surtout dans les écoles où les maîtres se sont donnés.  Les enfants s’organisent eux-mêmes pour résoudre des problèmes qui adviennent au niveau de l’école. Ils s’entraident pour les apprentissages » a déclaré Ezala François HIEN point focal du projet à la Direction provinciale de l’Education préscolaire, primaire et non formelle  du Noumbiel.

Les difficultés ne manquent pas

La mise en œuvre de ce projet ne se fait pas sans difficultés. Les retards dans la transmission des rapports d’activités et financiers, le non-respect de certaines clauses conventionnelles dans la mise en œuvre des activités par certains partenaires, la faible synergie d’action entre les membres des commissions communales d’éducation inclusives sont entre autres les dysfonctionnements relevés par Simané OUOBA chef du projet EQuIP.

Il est particulièrement revenu sur les abandons scolaires pour dire qu’il faut qu’on questionne notre école. Le Directeur Mohamet OUEDRAOGO a, quant à lui souhaité que les acteurs fassent diligence pour transmettre les rapports à temps pour permettre de bénéficier toujours de la confiance des bailleurs. « Pour le projet, ce qui est  important, ce sont les résultats. Ce sont les rapports qui traduisent les résultats puisque les bailleurs ne sont pas là avec nous sur le terrain. C’est ce que nous leur envoyons qui leur permet de voir ce que nous avons comme évolution, comme rendement. Nous allons demander à tous nos partenaires de revoir ce dispositif de transmission à bonne date des rapports physiques et financiers » a-t-il encore interpellé. Les acteurs sont conscients de ces difficultés et comptent travailler à les minimiser. « Les principales difficultés que nous rencontrons au niveau de la direction provinciale, c’est la transmission des données.  C’est regrettable mais chaque année, nous avons ces problèmes, je crois que c’est ensemble que nous allons voir avec les premiers acteurs comment nous allons faire pour trouver une solution à cela » a laissé entendre le point focal DPEPPNF du Noumbiel.

L’atelier de ce jour vise également à examiner le plan de travail de l’année 4 du projet afin de permettre aux acteurs d’anticiper déjà sur les dispositions à prendre pour un bon déroulement des différentes activités. Pour le Directeur régional de Plan, au niveau de l’an 4 tout ce qui a été relevé comme insuffisance au niveau de l’an 3,  sera pris en compte. Aussi, le projet va travailler à ce que les parents et les acteurs de l’éducation s’impliquent davantage dans l’accompagnement des enfants.

C’est l’hôtel Nong-Taaba  qui a servi de cadre à cet atelier qui a regroupé les Maires des communes du projet, les autorités en charge de l’éducation dans les deux provinces, les chefs de circonscription d’éducation de base, les enseignants et les présidents de clubs Deenkan.
Au cours de l’atelier, des recommandations ont été faites dans le but d’améliorer la mise en œuvre du projet. Le projet EQuIP est mis en œuvre depuis 2012 dans la province du Noumbiel.  L’objectif global poursuivi à travers ce projet est de contribuer à la réalisation du droit à une éducation inclusive de qualité pour tous les enfants conformément à l’engagement mondial en lien avec l’objectif 4 des objectifs de développement durables (ODD). Le projet qui est à sa deuxième phase  2017-2020  a intégré deux provinces du Poni. Il prend en compte 140 écoles primaires, 5 centres préscolaires, 110 centres SSA/P.  Il est financé par le gouvernement irlandais.

Dar Flavien DA



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