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Les Echos du Sud-Ouest

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Culture: Le FESTIBO, un rendez-vous culturel à ne pas rater


Bouna est considéré aujourd’hui comme une ville culturelle incontournable de la Côte d’Ivoire. En plus du djokhabinan, un autre festival culturel a vu le jour au grand bonheur des populations : Le FESTIBO. D’où est venue l’idée de créer ce festival ? Qui sont ses organisateurs ? Quelles sont les activités menées pendant le Festibo sont entre autres des informations à tirer dans cet interview que Germain DAH, commissaire général du Festibo a accordé à Bafujiinfos.com.

Bafujiinfos.com : M. DAH pour commencer, présentez-vous et dites nous c’est quoi le FESTIBO  ?

Germain. DAH : Je suis Germain DA, commissaire général du FESTIBO. Le FESTIBO c’est le festival des danses traditionnelles de Bounkani. C’est un festival initié par le président du conseil régional de Bounkani, Philippe HIEN appuyé par l’ONG « l’étoile de Bounkani » dont je suis le coordonnateur général.

Bafujiinfos.com : Quels sont les objectifs visés par la création du Festibo ?

Germain DAH : Ce festival vise à rassembler tous les fils et filles de la région de Bounkani autour d’un idéal. Nous savons que la culture est un pont solide et quand le développement est bâti sur la culture, il est durable. Chaque peuple doit faire l’effort de préserver et de promouvoir sa culture.  Et quand ont convie tous les peuples de Bounkani autour d’un idéal cultuel, on s’en sort. La région de Bounkani compte une dizaine d’ethnies et regorge une richesse culturelle inestimable. Arriver donc à rassembler tous ces peuples, c’est très important pour la promotion de la culture. Parlant de culture, nous parlons développement, cohésion sociale et promotion du tourisme. Au delà de nos différences, nous devons trouver de la richesse dans nos différentes valeurs  culturelles que nous avons dans le Bounkani.

Bafujiinfos.com : Quand est-ce que se tient le FESTIBO ?

Germain DAH : Le festival des danses traditionnelles de Bounkani est à sa septième édition en cette année 2019 et se tient chaque premier week-end du mois de décembre. Cette année la septième édition se tiendra du 04 au 07 décembre à Bouna.

Bafujiinfos.com : Quelles visions avez-vous du Festibo ?

Germain DAH : Nous avons traversé beaucoup de choses. Nous avons vécu pas mal de situations qui nous ont amené à réorienter notre manière de travailler, et vivre notre culture dans le Bounkani. Ce qui nous amène à faire en sorte qu’à chaque édition, il y ait de l’innovation. Toute œuvre étant perfectible, notre ambition c’est de faire en sorte que les éditions se suivent mais ne se ressemblent pas. Nous visons grand, nous cherchons à rassembler la diaspora. Que tous ceux qui sont ressortissants du Bounkani aient le réflexe de descendre avec leurs enfants au village pour s’abreuver à la source de notre culture. Car le constat est que tout ce que nous avons comme valeurs culturelles sont en voie  de disparition. Aujourd’hui il est facile de voir des gens qui ne peuvent pas parler leur langue ni raconter une histoire de leur origine ni exécuter une seule danse de son terroir. Donc nous devons faire en sorte que le maximum de population puisse faire le déplacement de Bouna pour découvrir le patrimoine culturel de chez nous. Nous devons aussi faire en sorte que la jeunesse s’approprie l’activité.

Bafujiinfos.com : M. DAH quel bilan peut-on faire des activités des éditions passées ?

Germain  DAH : L’année dernière qui était une année dédiée à la jeunesse, nous avons travaillé à donner de la formation à une dizaine de jeunes en entrepreneuriat, en recherche d’emploi et en gestion de projets. Nous avons aussi formé des femmes en gestion de la petite comptabilité. Nous avons aussi reçu des troupes de danses venues d’ailleurs telles que le balais national du Mali, la troupe dindjormin de Kampti, des troupes qui sont venues du Ghana et même une américaine qui joue au balafon. Cette année nous allons prévoir encore beaucoup d’activités pour les jeunes et nous allons associer aussi les élèves pour qu’ils s’approprient les thèmes qui seront développés.

Bafujiinfos.com : Quand en est-il des perspectives pour les éditions à venir ?

Germain DAH : Le Festibo à venir sera haut en couleur parce que nous allons recevoir des troupes qui vont venir d’ailleurs. Cette année nous allons inviter l’Afrique du Sud qui est un partenaire stratégique dans le développement de notre région. Nous allons aussi créer un circuit touristique pour découvrir notre parc national de la Comoé qui est classé patrimoine mondial de l’UNESCO mais qui est peu connu. Nous allons avoir aussi un circuit qui va aller à Gbajoudouo qui est un village lobi mais qui a un paysage extraordinaire avec des roches sacrées qu’il faut visiter pour mieux comprendre leurs valeurs. Un déjeuner champêtre sera organisé pour nos invités qui vont venir. Sans oublier le coté réjouissance populaire qui va agrémenter le festival de 2019.

Bafujiinfos.com : Ce festival connait-il l’adhésion des fils et filles de Bounkani ?

Germain DAH : Parfaitement. Nous avons commencé le Festibo en 2014 à Abidjan à Adjamé 220 logements mais après la première édition, les parents de Bouna l’on réclamé et nous avons demandé à ceux d’Abidjan pour délocaliser le festival  à Bouna. Cela permet à ceux qui ne sont jamais ou ont duré d’aller au village, de saisir l’occasion pour se ressourcer. Tous les peuples de Bounkani sont impliqués au plus haut niveau dans l’organisation du Festibo.

Bafujiinfos.com : rencontrez-vous des difficultés dans l’organisation du Festibo ?

Germain DAH : Oui des difficultés, il n’en manque pas. Notre première difficulté c’est le problème d’hébergement. La région de Bounkani est la plus vaste région de côte d’Ivoire. Il y a aussi beaucoup d’opportunités économiques à développer dans cette région. Les secteurs minier et touristique sont en plein essor dans notre région mais notre grande difficulté c’est l’hôtellerie. Nous n’avons pas de réceptifs hôteliers adéquats pour accueillir nos invités qui viennent pour le festival. Le Festibo réuni plus de dix milles (10000) personnes. Parmi ces dix milles personnes, la moitié vient d’ailleurs. Quand toutes ses personnes viennent et ils n’ont pas un endroit pour dormir, ça fait mal au cœur. A Bouna, on n’a pas plus de cent (100) chambres. Et c’est vraiment difficile d’héberger les gens.

Bafujiinfos.com : Quel est votre cri de cœur en ce moment ?

Germain  DAH : Nous lançons un cri de cœur à tous les opérateurs économiques à venir investir à Bouna, surtout à investir dans l’hôtellerie. Ici nous avons de la richesse à revendre, nous avons de la richesse à produire. Pour terminer, nous lançons un vibrant appel à tous les amoureux de la culture  à venir voir et croire au Festibo parce qu’aujourd’hui le Festibo a grandi en âge et en savoir-faire. Que les frères et sœurs du Burkina et du Ghana  viennent en Côte d’Ivoire pour le Festibo afin qu’on continue de consolider les liens d’amitié et de fraternité qui existent entre ces  trois peuples et que vive la culture lobi.

Interview réalisée par notre envoyé spécial à Bouna.

Sansan Bertin SIB

tinosbs@gmail.com



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