La direction régionale des droits humains, de la promotion de la citoyenneté et de la paix ( DRDHPCP) a organisé les 14 et 15 novembre 2023 à Gaoua, une rencontre d’échange et de partage d’expériences avec les leaders d’opinion issus de la chefferie coutumière et religieuse, des organisations de la société civile, des femmes, des jeunes, ainsi que les organisations des orpailleurs et les représentants des sociétés minières sur la prévention de la paix, l’identification des facteurs de cohésion sociale et les mécanismes de réduction des actes de violence dans le secteur minier et de l’orpaillage dans la région du Sud-Ouest. Cette rencontre qui se déroule dans la salle de réunion de la délégation consulaire régionale de la chambre de commerce de Gaoua, est placée sous le patronage du gouverneur de la région du Sud-ouest, Boureima Savadogo, représenté par son conseiller technique Domètaminé Kambiré, a mobilisé plus de 30 leaders d’opinion issus de la chefferie coutumière et religieuse venus des 04 coins de la région.
Lutter contre le terrorisme, restaurer l’intégrité du territoire et assurer la sécurité dans une dynamique progressive et de consolidation, c’est l’objectif recherché à travers cette rencontre d’échanges et de partage d’expériences avec les leaders d’opinion issus de la chefferie coutumière et religieuse, des organisations de la société civile, des femmes, des jeunes, ainsi que les organisations des orpailleurs et les représentants des sociétés minières. Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique sectorielle justice et droits humains (PS-JDH) dans son volet éducation à la paix.
Domètaminé Kambiré, conseiller technique du gouverneur de la région du Sud-Ouest, représentant Boureima Savadogo, a au nom du patron de la cérémonie invité les leaders coutumiers et religieux à une participation active aux travaux afin que les résultats soient à la hauteur des attentes. « La teneur du discours du gouverneur c’est que nous sommes dans une zone où l’orpaillage est beaucoup plus développé . Il est bien vrai que c’est une activité qui génère de ressources, qui crée de l’emploi, elle est aussi source de nombreux conflits entre les populations et certains orpailleurs. cet atelier d’échanges et de réflexions vise à trouver des solutions. Elles contribueront à atténuer , réduire les conflits ou mettre fin aux conflits. Il s’agissait également d’interpeller les différents responsables et les structures communautaires, les orpailleurs, chefs coutumiers et religieuses, pour qu’ils puissent échanger à bâton rompu pour trouver des solutions à ce conflit qui impact vraiment le déroulement de l’activité de l’orpaillage et qui joue véritablement sur le développement de la région, en termes de sécurité » a relaté Domètaminé Kambiré.
Selon le directeur régional des droits humains de la région du Sud-Ouest, Mètouor Somda, l’objectif de cette rencontre est un partage d’expérience et d’échanges. « Comment mener des réflexions qui puissent nous permettre d’asseoir des bases visant à assainir les lieux de l’orpaillage dans la région. Cette rencontre vise à mener également des réflexions orientées vers l’identification des facteurs de renforcement de la cohésion sociale, des mécanismes de réduction des actes de violences dans le secteur minier et de l’orpaillage.Ces actions permettront de booster le développement de nos collectivités. Nous allons associés à ces deux éléments, des recommandations pour ensuite transmettre à qui de droit pour faciliter l’accompagnement des communautés, mais aussi des exploitants miniers qui doivent œuvrer ensemble avec les communautés locales, pour que dans le cadre de leurs activités ils puissent parvenir à une exploitation de tous et dont les retombées bénéficient à la région » a mentionné Mètouor Somda.
En effet, l’activité aurifère est en partie source de divers conflits et contraintes dans notre région. A titre illustratif, l’on retient entre autres : les disputes sur l’appartenance de sites d’orpaillage entre les communautés alentours en raison des gains que l’activité peut apporter aux propriétaires terriens; la cohabitation conflictuelle entre orpailleurs et populations locale tels les conflits enregistrés sur le site de Fofora le 30 octobre 2017 avec 4 morts et plusieurs blessés et sur le site de Djikando le 31 janvier 2021 avec 9 morts dont 2 personnes égorgées et plusieurs blessés, les sites de soromboura, de Korgho, de Ouadaradouo, de Lotto, de Doudou etc…) ; la difficile cohabitation entre les sociétés minières et les orpailleurs, en l’occurrence le cas entre la société Salma international et les orpailleurs à Legmoin le 21 décembre 2021 qui a occasionné 2 morts, des blessés et de nombreux dégâts des installations de la mine. Le cas de CENTAMINE en novembre 2022 à Koudjo (Batié) avec 1 mort et également les installations de la mine incendiées ; les cas de grossesses, de mariages précoces, de prostitutions, d’addiction aux stupéfiants, de pratiques occultes et d’abandon scolaires liés à l’orpaillage. En 2019, la région du Sud-Ouest a enregistré 1700 cas d’abandons scolaires au primaire dus à l’orpaillage.
Da Mwin-ba-oro Mathieu
