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Les Echos du Sud-Ouest

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Madame POODA née DA Angèle  : Une amazone du produisons et consommons local


Angèle POODA est une infirmière diplômée d’Etat de formation. Elle a travaillé pour plusieurs projets dans la région du sud-ouest et à Bobo. Présidente de l’association NANWIN-NAMBONFU-PULÉ, elle s’investie dans la transformation et la vente des produits forestiers non ligneux dans la région du Sud-Ouest. Installée au secteur n°4 de Gaoua, Angèle PODA  a ouvert les portes de sa structure à Bafujiinfos à l’occasion de l’hommage rendu aux femmes de la région dans le cadre du 08 Mars 2023.

Vendredi matin, il est 9h lorsque nous arrivons au domicile de dame Angèle sise au secteur 4 de Gaoua. Arrêtée devant une table bien garnie de produits forestiers non ligneux, notre femme battante nous reçoit avec à ses côtés deux de ses fidèles employés.

Angèle est une femme qui fait la fierté de sa communauté. Cette dame s’est fait un nom grâce à son savoir dans le domaine des produits forestiers non ligneux. Ce domaine n’a aucun secret pour notre femme battante. En effet vous lui donnez du mil, du sorgho, du maïs, du riz, ou le blé et bien d’autres à Angèle POODA, elle vous donne du Soumbala aux épices de santé, de la farine, du couscous etc. (et gâteau de Maïs(blanc et jaune) couscous de petit- mil,  couscous de riz, Farine de céréales enrichie pour nourrisson (en cours), Gâteaux de blé, patate-douce , igname , Biscuits de céréales(Maïs, riz, sorgho, petit- mil,…), Jus de pain de singe , bissap, cocktail de jus de fruits ( mangue, orange, ananas,…) Et la conservation nature de la tomate en conserve, ( en expérimentation).

Pourquoi s’est-elle engagée dans la transformation des produits forestiers non ligneux ? L’infirmière d’Etat dit s’inspirer du rêve du président de la révolution Burkinabè Thomas Sankara « Produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons ». C’est ainsi qu’elle décide de se lancer en 2010 dans la transformation des produits forestiers non ligneux.  Notre icône précise que c’est par passion qu’elle s’est engagée. « Premièrement je me suis rendue compte qu’il y’a un potentiel en moi dans le domaine de la transformation et je me suis lancée. Deuxièmement c’est d’apporter ma modeste touche à la valorisation des produits locaux ».

Pour un début, elle commence par la transformation du beurre de karité, le soumbala puis « celle du maïs en farine puis fabriqué en du gâteau, le petit mil en farine puis en grumeau et en couscous. On a également la production du gâteau à base du blé, la farine d’igname et de la patate douce qui sont transformées en gâteau, également la tomate est transformée naturellement en liquide et est mise en conservation dans des bidons pour une longue durée de deux ans après une expérience déjà faite ». Dame POODA précise que le maïs et le riz proviennent de la commune de Bama dans les Hauts Bassins et de Gaoua .

Indisponibilité de la matière première

Après une décennie dans la transformation et la vente des produits forestiers non ligneux, Angèle POODA est confrontée au problème d’écoulement : « Le problème d’écoulement des produits, la cherté des denrées portent un coup dur à mes activités ». Il y a aussi la rareté de la matière première à une certaine période de l’année. Certains travaux de la transformation demandent de la force physique » ajoute-t-elle. Une autre préoccupation et non des moindres pour Angèle, c’est l’absence  d’un espace et  d’un local pour mener son activité. Elle fait un plaidoyer aux autorités dans ce sens. En dépit de ces difficultés rencontrées, cette femme battante dit ne pas être influencée par le  regard négatif des autres . Elle dit être plutôt encouragée par les hommes et les femmes qui l’encouragent à persévérer dans ce domaine.

Pas impossible de concilier vie conjugale et entreprenariat

 Si certaines femmes ont du mal à concilier leur travail et le foyer, madame POODA avoue le contraire. Elle est soutenue par son époux en particulier : « j’arrive à concilier mon activité que je mène et mon foyer vu que ma famille me prête main forte dans certains travaux et cela ne cause pas de problème. Je veille à ce que ma famille ni mon activité ne prenne un coup ». Le travail réalisé lui permet de subvenir à ses besoins même si elle espère vivre pleinement de son activité. Pour l’heure, elle dit être préoccupée par la qualité des produits qu’elle met à la disposition de ses clients.

Tout en bannissant l’esprit d’égoïsme, Madame POODA appelle les femmes du sud-ouest et du Burkina-Faso d’une manière générale à se mettre au travail : « Aux femmes je dirai, qu’il n’y a pas de sot métier et j’encourage particulièrement celles qui sont dans le domaine de la transformation à persévérer, comme on aime le dire les résultats viendront au bout de l’effort ». Angèle Da invite les populations à s’approprier les produits locaux en faisant sien le consommons Burkinabè prôné par le père de la révolution.

En attendant, Madame POODA née DA Angèle a besoin de votre coup de pouce. Située au secteur 4 de Gaoua non loin de l’école de métier frère Bernard. Pour vous en procurer les produits forestiers non ligneux contactez Mme PODA 64 24 70 76/ 72 54 18 40.

Sammuel Sié DIBLONI



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