Le Réseau des Journalistes et Communicateurs pour la Protection de l’enfance (REJPE) au Sud-Ouest en collaboration avec le projet Choisir avec qui et quand se marier (CHAM) et le Réseau Africain Jeunesse, Santé et développement au Burkina Faso (RAJS-BF) a organisé du 10 au 13 Août 2022, une caravane de presse pour sensibiliser les populations de la région du Sud-Ouest sur les mariages d’enfants et les Violences Basées sur le Genre (VBG). Quatre jours durant les caravaniers ont parcouru les villes de Diébougou, Dano, Gaoua et Batié où ils ont mené plusieurs activités : conférences publiques, jeux interactifs, animations grand public, match de football. C’est Batié qui a été la dernière étape de cette tournée.
Lancée le 10 Août 2022, la caravane de presse organisée par le Réseau des Journalistes et Communicateurs pour la Protection de l’enfance (REJPE) au Sud-Ouest en collaboration avec le projet Choisir avec qui et quand se marier (CHAM) et le Réseau Africain, Jeunesse Santé et développement au Burkina Faso (RAJS-BF) a pris fin le samedi 13 Août 2022 à Batié après avoir parcouru les villes de Dano et Gaoua. Dans ces quatre provinces, les caravaniers ont animé des conférences publiques, des jeux radiophoniques interactifs, des plateaux grand public avec des théâtres fora et un match de football. Pour Serge Télesphore KIAWARA, coordonnateur du projet CHAM pour la région du sud-ouest, l’objectif de cette caravane est de contribuer au changement des normes et des valeurs négatives qui influent le comportement des jeunes et ne promeuvent pas les droits des enfants. En effet, une étude réalisée en 2018 par Plan International Burkina Faso montre que le phénomène est persistant dans les régions du Centre-Nord, du Centre-Est et du Sud-Ouest. Elle place le Sud-Ouest en tête avec 83,1% de taux de prévalence de mariage d’enfants. Et pour venir à bout de ce phénomène, il faut une synergie d’actions des différentes composantes de la société. Cela passe par une bonne communication avec les populations d’où l’organisation de cette caravane.
A Batié, dernière étape de cette caravane, une conférence publique a été animée par Gouman Evariste SOME, Directeur provincial en charge du genre, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire du Noumbiel chargé de l’expédition des affaires courantes. Il a déclaré que la problématique est très récurrente au niveau de la région du Sud-Ouest et particulièrement dans la province du Noumbiel. « Le phénomène est très préoccupant dans la province du Noumbiel. Le nombre de cas de mariage d’enfants ne fait qu’augmenter malgré les nombreuses luttes engagées non seulement par l’Etat mais aussi par ses partenaires. En 2021, nous avons eu sept cas de mariage d’enfants et ce sont les cas qui se sont présentés à la direction provinciale de l’action sociale. C’est dire qu’il y a beaucoup de cas de mariage d’enfants dont nous ne sommes pas au courant surtout dans les villages reculés. Il y a beaucoup de cas mais qui ne sont pas dénoncé mais déjà avec ces cas c’est énorme. En 2022, nous sommes déjà à plus de quatre cas et l’année n’est pas encore terminée. La pratique a la peau dure » a-t-il regretté. Le directeur provincial est revenu sur deux cas qui lui ont le plus marqués. Pour le premier cas, il s’agit d’une élève de la classe de 4e qui a été enlevée par un orpailleur qui s’est enfuit avec elle à Bobo. Il aurait fallu que les services de sécurité puissent mettre la main sur son frère pour qu’il puisse revenir. Mais celui-ci n’est pas revenu. Il a laissé venir la fille et s’est enfuit. Le 2e cas est une élève de CM2 dont l’auteur l’a envoyée en Côte d’Ivoire pour en faire sa deuxième épouse et dès qu’on a saisi la gendarmerie, son frère a aussi été retenu et ce dernier était obligé de revenir avec la fille. Outre la répression, Monsieur SOME pense qu’il faut plutôt mettre l’accent sur la prévention à travers les activités de sensibilisation avec les jeunes filles qui sont les premiers acteurs mais avec aussi les leaders communautaires surtout les coutumiers qui cautionnent toujours des pratiques traditionnelles néfastes.
Dans l’après-midi un match de football s’est déroulé sur le terrain provincial du Noumbiel. Cet évènement sportif a rassemblé beaucoup de jeunes. L’occasion fut belle pour présenter le projet CHAM et sensibiliser la jeunesse sur les mariages d’enfants et les VBG.
A l’issue de ces quatre jours d’intenses activités, les organisateurs se sont dits satisfaits de la mobilisation et des résultats engrangés. Pour le Coordonnateur du REJPE Ollo Daniel PALE « Au regard de tout ce que nous avons programmé pour cette caravane notamment les conférences publiques, les émissions interactives, les animations populaires suivies de théâtre forum et le match de football, et que nous avons pu réaliser, nous pouvons dire que nous sommes satisfaits. Nous sommes d’autant plus satisfaits parce que nous avons pu donner la parole aux cibles qui sont les jeunes. Nous avons aussi pu faire des plaidoyers au niveau des autorités administratives, coutumières et religieuses des différentes provinces de la région. Nous sommes pleinement satisfaits de nos réalisations ». Serge Télesphore KIAWARA, superviseur du projet CHAM dans la région du Sud-ouest est également de cet avis. « Le bilan est jugé satisfaisant parce qu’après avoir parcouru quatre provinces, ce soir nous terminons avec un match de football qui a mobilisé assez de monde afin que nous puissions passer le message. Je pense que le message est passé dans toutes les provinces que nous avons traversées et merci à tous ceux qui ont participé à la bonne marche de cette caravane » a-t-il indiqué. Le projet compte menés d’autres actions pour consolider les acquis de la lutte contre les mariages d’enfants. « Après cette caravane, nous aurons la dynamisation des réseaux pour la protection de l’enfance que nous allons organiser bientôt avec la participation de toutes les directions provinciales de l’action sociale et aussi nous aurons la formation entrant dans le cadre des filles victimes de VBG identifiées par les directions provinciales de l’action sociale en saponification » a promis monsieur KIAWARA.
Il faut rappeler que le projet CHAM est mis en œuvre par l’Association d’Appui et d’Eveil Pugsada (ADEP) avec l’appui technique et financier de l’ONG Plan Burkina.
Dar Flavien DA
C’est merveilleusement bien tout l’effort que le projet fourni afin de palir le mariage des jeunes filles qui ne sont pas majeures et de réduire le taux de VBG de l’agence féminine.merci au donateur des matériaux acquis pour les VDP et bravo à toute l’équipe de réalisation.