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Les Echos du Sud-Ouest

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L’auto emploi : Ces jeunes devenus leur propre bosses à Gaoua


La prolifération des téléphones à des fins de communication et autres services (internet) a également donné lieu à des besoins de réparation. Donner une nouvelle vie aux téléphones en panne, c’est ce à quoi de nombreux jeunes dans la cité de bafuji s’adonnent. Un métier qui nourrit son homme même s’il peut aussi être la cause d’ insomnie chez les pratiquants. Zoom sur le métier de réparateur de Téléphone dans la ville de Gaoua.

S’auto employer c’est le verbe le plus conjugué au Burkina Faso ces dernières années face à l’incapacité de l’Etat d’employer tous les diplômés. On rencontre de plus en plus de jeunes bien que titulaire de diplôme du primaire, secondaire et supérieur s’intéresser à la création de leur propre business. Au nombre de ces jeunes Aimé Drabo.

Titulaire du Brevet d’Etude du premier cycle (BEPC), avec un niveau de la classe de première, il décide de se lancer dans la réparation des téléphones portable. Cet engagement remonte à  2014. Un choix qu’il justifie par l’amour du métier. « La réparation des téléphones c’est quelque chose qui m’a plu depuis mon bas âge. Mais à cette époque les parents ne voulaient pas que j’arrête les études, ils m’ont encouragé à pousser un peu loin. C’est ainsi qu’après l’obtention du BEPC, j’ai commencé à bricoler les appareils électroménagers. C’est à ma première que j’ai décidé d’arrêter l’école et me concentrer sur la réparation des téléphones. »

Comme Aimé Drabo, Mohamed ZONGO totalise 10 ans dans le métier de réparateur des téléphones.  Mohamed ZONGO est installé dans un petit coin de sa boutique de vente de téléphone et accessoires, non loin du marché central de Gaoua. Les débuts du jeune homme, n’ont pas été facile. M. ZONGO a dû faire face à la pression des parents lorsqu’il a exprimé le besoin de basculer de l’école à l’entrepreneuriat. « Au départ ça n’a pas été facile. Mon papa voulait que je sois un grand diplômé. Il a misé pour cela mais je ne me sentais pas bien à l’école. Chaque fois je suivais mon grand frère qui était déjà dans l’électronique. Pour ne pas que mon rêve voit le jour le vieux m’a envoyé à Bobo pour poursuivre mes études. Malgré tout je continuais à m’intéresser au bricolage des postes radio, des appareils… fatigué de parler il m’a laissé le libre choix. Aujourd’hui le papa dit ne pas regretter mon choix parce qu’il sait ce que cette option apporte à la famille. »  Les yeux rivés sur un portable dépouillé de sa coque, Pincette à la main, appareil de mesure sur la table, des téléphones en panne çà et là, M.ZONGO est à pied d’œuvre avec pour seul objectif, satisfaire ses clients en apportant les soins appropriés aux appareils . En 10 ans dans la pratique le docteur des téléphones comme il se fait appeler, dit être sollicité pour plusieurs services. « Actuellement les pannes les plus rencontrées sont les problèmes d’écran, de micro, de charge, de courant et certains clients qui demandent souvent des flashages » a indiqué Mohamed.

La réparation des téléphones, un gagne-pain pour les pratiquants

Exercé souvent en équipe ou de façon individuelle, le métier de réparateur de téléphones mobiles permet à ceux qui s’adonnent de se réaliser. Sié DA boutiquier au départ est aujourd’hui compté parmi les réparateurs de téléphone dans la cité de bafuji. Dans son hangar non loin d’un maquis de la place les téléphones n’ont plus de secret pour lui. Il affirme tirer de ce métier sa pitance quotidienne « il y a des moments où je peux avoir un bénéfice de 20.000 franc ou 15.000 franc par jour. En 05 année dans ce business j’ai pu m’acheter un terrain que je n’ai pas encore fini la construction. J’ai créé une entreprise de vente d’eau en gros comme en détail et j’ai un moyen de déplacement. Ma famille se nourrit grâce à cette activité. » Et à Mohamed ZONGO de renchérir : « je ne vais pas gâter le nom de Dieu, ce travail est rentable. J’ai ouvert des entreprises annexes de vente de téléphone et accessoires à Gaoua, à Kampti. J’ai des frères qui sont étudiants, une fille et un garçon. Quand le garçon a fini ses études et revenir je l’ai mis dans d’autres affaires et il ne regrette pas et moi non plus. Je projette, former des jeunes dans tous les villages de la région pour contribuer aussi à réduire le chômage des jeunes et j’ai même commencé dans la commune de Kampti. »

Tout n’est pas rose. Les réparateurs ne sont pas toujours en odeur de sainteté avec les clients. « Ah avec les clients les problèmes ne manquent pas. Il y a des gens qui amènent leur téléphone pour problèmes d’écran. Quand vous ouvrez d’autres pannes viennent s’ajouter. Ceux qui comprennent ne discutent pas mais il arrive que des clients nous demandent de rembourser leur téléphones parce qu’ils estiment que nous avons aggravé la panne. Autre chose, les flashages de téléphones ont envoyé certains de nos collègues en prison pour complicité de vol. » a regretté Oumarou OUEDRAOGO. Ce métier informel et d’avenir est une alternative au chômage des jeunes. D’ailleurs les quelques ateliers de réparation que nous avons visité, nombre de jeunes y sont pour leur formation. Ils ne demandent que l’accompagnement financier et matériel à l’endroit des autorités pour leur installation après formation.

Sié Michael DAH



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