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Les Echos du Sud-Ouest

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Kampti : « L’orpaillage n’apporte rien à la commune » dixit le maire Jean de la Croix Pooda


La commune de kampti est l’une des collectivités du sud-ouest qui regorge le plus de site d’orpaillage artisanal. Contrairement à ce que pensent certains citoyens, le premier magistrat de la commune a au cours d’une interview qu’il a accordé à Bafujiinfos.com affirmer que l’orpaillage crée plus de soucis à la commune que de ressources pour son développement. Lisez plutôt !

Bafujiinfos.com : Vous arrivez à la tête de la mairie en 2016. Quels étaient vos perceptions de l’activité d’orpaillage ?

Jean de la Croix Pooda : Nous sommes arrivés et on a constaté que les gens travaillaient partout à l’époque. Je crois que Kampti était plein de monde et on croyait sortir des milliards sur notre territoire pour le développement de la commune. A notre arrivée on n’a pas trouvé des permis d’exploitation de d’or. C’est ainsi que nous avons jugé bon de s’informer auprès des ministères qui sont en charge de la question. Notre ambition était de savoir si les exploitants disposent d’une autorisation d’exploitation. Nous n’avons pas été très bien servis parce que les informations qui nous ont été données n’ont jamais été très claires, correctes. Mieux, les directeurs mêmes se sont déplacés venir avec nous pour voir sur le terrain ce qui se passe et ils ont conclu(s) avec nous que c’était de l’anarchie. Et quand c’est anarchique ça devient la jungle , or nous sommes dans un Etat et dans un Etat organisé on devrait pouvoir organiser cette activité pour que tout le monde y gagne que ce soit la population, l’Etat, et les collectivités.

Face à la situation nous sommes allés négocier avec les orpailleurs. On a essayé de comprendre comment ils fonctionnaient et on a été dans chaque site, on a fait le tour, leur expliquer que nous voulons le développement de la commune et les pôles de développement de cette commune, ce sont les sites d’orpaillages. Nous leur avons dit que désormais nous voulons qu’il y ait une contribution de l’exploitation d’or dans nos budgets puisque ça ne se faisait pas. En tout cas quand on est arrivé(e), il y avait très peu de chose qui se faisait là-dessus. On a négocié avec eux pour nous mettre d’accord et prendre des délibérations pour imposer des tribords et lorsque ça été fait, il était difficile de recouvrer puisqu’ils ont leur organisation(s) qui n’est pas l’organisation de l’administration. Mais c’est dans cette entente qu’on a pu, au cours de la première année, recouvrer quelque chose et c’était la première fois qu’on faisait rentrer de l’argent dans nos budgets. Les choses se sont complexifiées  par la suite .Quand vous allez négocier avec ces gens, il y a aussi les propriétaires terriens qui ont indexé les taxes qu’ils prennent sur la délibération que nous avons prise, et c’est pratiquement les mêmes montants . Lorsque vous partez pour la collecte, les orpailleurs disent que ce ne sont pas tous les trous qui donnent régulièrement l’or. On avait fait une sorte de forfait au départ dans la collecte parce qu’on partait sur la base du nombre de trou qu’on avait, soit cinquante mille (50 000) francs par trous sur environs trois milles (3000) trous à l’époque. Par mesure de prudence on avait budgétisé cent (100) trous et ça allait permettre à notre budget de bien démarrer et pendant deux (02) à trois (03) ans. L’Etat est venu avec une structure pour dire que c’est elle qui encadre l’exploitation d’or. Mais il se trouve que ceux qui travaillent dans les sites d’orpaillages ne s’entendent pas avec cette structure puisqu’elle était censée clarifier la situation et nous dire clairement qui fait quoi, et faciliter la collecte de nos ressources. Mais elle a connu une faille et elle avait signé une charte avec les exploitants qui n’est guère finalisée. Quand on regarde aujourd’hui le problème reste entier au niveau de l’exploitation d’or puisque les exploitants même vont s’attaquer à nos écoles et nous avons sorti beaucoup d’argent pour préserver les écoles de Tchôssèra et Sangloutira.

Bafujiinfos.com : Lorsqu’on vous écoute, on est fondé à croire que l’orpaillage n’apporte pas grand-chose à la commune ?

Sié Jean de la Croix PODA : L’orpaillage ne nous apporte rien. L’exploitation d’or, ce sont des gros problèmes. Avec l’afflux qu’il y a, les gens sont venus pour l’or mais aussi pour les terres et ils s’installent. C’est l’agenda au Burkina 2025 où on souhaiterait que ceux qui ont des terres qu’ils n’exploitent pas puisse être exploitées par d’autres pour qu’on puisse avoir de quoi manger et de quoi vivre. Donc de ce point de vue il n’y a rien à dire mais si les gens arrivent et que c’est bien fait il n’ y a pas de problème ; mais s’ils arrivent et que tous les jours vous êtes devant les tribunaux de vous bagarrer, ce n’est pas intéressant. Il faut que nos fonciers soient bien règlementés pour que des gens puissent se retrouver dedans, partager la terre et vivre ensemble. Les conflits entre orpailleurs et autochtones, les conflits entre orpailleurs, la déscolarisation, les problèmes sont multiples et la mairie est obligée d’intervenir quand ces problèmes surviennent.

Bafujiinfos.com : Par an, combien la commune perçoit des sites d’orpaillage ?

Sié Jean de la Croix PODA : Ce n’est pas formaliser et on a droit à rien. Donc nous on s’organise pour aller prendre ce qu’on peut prendre et on dit dégradation des domaines publics. On ne peut pas laisser se dégrader notre domaine public sans y prendre quelque chose puisque l’Etat dit qu’on ne doit pas taxer le gramme d’or et que l’or c’est pour le peuple. Pour nous, les taxes que nous prenons, c’est pour la dégradation du domaine public et c’est cinquante mille (50 000) Francs par trou, encore faut-il qu’on puisse les recenser parce que c’est la mafia, quand vous arriver devant un trou, vous ne connaitrez jamais le propriétaire. Ce qui n’est pas bien. Maintenant, nous fondons un espoir sur ceux qui ont des permis de recherche et qui estiment qu’ils peuvent construire des mines, là ça sera règlementer et si on a une mine construite, on va avoir des retombées. A partir de ce moment, ils sont obligés par la loi de nous verser un certain montant pour le développement de la commune. Pour l’instant c’est artisanal donc si nous-mêmes on ne se lève pas, on n’a rien. Le point complet

  • Dégradation du domaine public(trous d’orpaillage)
  • 2016 et 2017 : 0frcs
  • 2018 : 1.400.000frcs
  • 2019 : 7.691.000frcs
  • 2020 : 0frcs
  • 2021 : 2.723.000frcs
  • Redevance pour l’occupation du domaine public( hangars et yaars
  • 2019 : 13.355.000
  • 2020 : 0frcs
  • 2021 : 15.221.000frcs

 

Bombagnè Palenfo

 



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