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Les Echos du Sud-Ouest

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Sansan Kambou  :«Si vous réunissez tous les…les terroristes vont reculer, on va les attraper comme des poulets » affirme l’ancien combattant à la retraite


A l’occasion de son 69ème anniversaire d’incorporation dans l’armée le Vendredi 26 Novembre 2021, la rédaction de bafujiinfos est allée échanger avec Sansan KAMBOU un adjudant chef à la retraite. Son parcours et sa lecture en tant qu’ancien combattant de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement au Burkina Faso sont les sujets abordés.

Bafujiinfos.com : Qui est Sansan KAMBOU ?

Sansan Kambou :      Je m’appelle Sansan KAMBOU, je suis né en 1936, soldat indigène incorporé le 26 Novembre 1952. J’ai fait 09 ans, 11 mois et 5 jours dans l’armée française. Père de 56 enfants en vie et 10 femmes mariés de façon règlementaire. Je suis le Président régional des anciens combattants du Sud-Ouest depuis 15 ans 6 mois et actuellement je suis le président d’honneur des anciens combattants.

Bafujiinfos.com : Comment avez-vous été enrôlé dans l’armée ?

Sansan Kambou :          A l’époque, on a quitté Gaoua par convoi militaire pour  Bobo Dioulasso et nous étions 42 soldats à l’époque dont 10 à Dano, 10 à Batié, 10 à Diébougou et 12 à Gaoua. Là-bas on a fait un an de formation militaire et sur 43 élèves caporaux je suis sortie 2ème de ma promotion. Par la suite nous nous sommes rendus à Abidjan où on est hébergé pendant une semaine. D’Abidjan en Côte d’Ivoire nous avons pris le bateau pour Marseille au nombre de 542 soldats. Après 2 ans 6 mois en occident, nous sommes embarqués pour la Haute-Volta où on a pris 3 mois de congé à l’issue duquel, on est de nouveau reparti pour l’Algérie au moment où le Général De Gaule disait que tous les africains seront indépendant. On a fait 2 ans 6 mois en Algérie du nord, en Rosso Mauritanie ainsi qu’en Alger Sud.

Bafujiinfos.com : Quelles ont été vos différentes distinctions durant votre carrière ?

Sansan Kambou :       J’ai eu une décoration en Algérie du Nord, une décoration en Algérie Sud, j’ai eu le mérite voltaïque, officier voltaïque, commandeur de l’ordre de mérite voltaïque depuis 1980, médaille militaire qui ne se gagne pas comme cela : il faut avoir 10 ans or, moi j’ai fait 9 ans 11 mois 5 jours donc j’ai eu la médaille militaire, à l’issue de cela on m’a ajourné 17 ans sans avancement en décoration pour cause de racisme, la méchanceté et d’égoïsme, 2017 j’ai été nommé grand Officier aux mérites burkinabè et s’il plait à Dieu à l’occasion du 11 Décembre 2021 je serai nommé Grand-Croix de mérite burkinabè. J’ai fait 9 fois le front avec les colons et 3 fois avec le Capitaine SANKARA et actuellement j’ai 11 médailles.  Je suis admis à la retraite le 12 septembre 1982 en tant qu’adjudant-chef. C’est par mon, travail que j’ai eu toutes ces décorations, la bravoure, l’intelligence, le savoir-faire, le savoir vivre et le savoir exécuté.

Bafujiinfos.com : Quelle lecture faites-vous de la situation sécuritaire qui prévaut au Burkina Faso ?

Sansan Kambou :       Pour la situation sécuritaire actuelle du Burkina Faso , il n’y a rien à faire et à craindre. Il suffit que le peuple burkinabè reconnaisse que nous sommes en difficulté. Si c’était à l’ancien temps, ni la Police, ni la Gendarmerie ne va pas en guerre, elles sont faites pour les renseignements en ville pour donner l’information nécessaire à l’armée et c’est elle qui doit « détruire, nettoyer et rendre compte ».

Dans l’armée française on nous dit que l’armée doit être conforme au paysage pour combattre par exemple si c’est en saison sèche, les soldats doivent éviter les tenues de couleurs vertes pour ne pas s’exposer mais actuellement les gens ne comprennent pas et ils les portent juste pour porter. C’est aussi l’orgueil puisque personne ne veut écouter l’autre sinon si vous réunissez tous les tradipraticiens, les féticheurs, les musulmans, les catholiques, les protestants et les non croyants dans une même table, vous allez voir que les terroristes vont reculer, on va les attraper comme des poulets. J’ai fait 11 fois le combat, on m’a tiré à bout portant et ils sont venus ils n’ont rien vu et ils disent pourtant il était là ? Je suis là aujourd’hui encore en vie et c’est parce que j’ai écouté mon Papa. Si les gens mettent l’argent devant on n’y pourra rien, j’étais payé à 870 francs le mois dans l’armée française mais je suis là aujourd’hui. En claire l’armée ce n’est pas l’argent.

Que Dieu veille sur le Burkina Faso !

La Patrie ou la mort, nous vaincrons.

Bonbagnè PALENFO



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