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Les Echos du Sud-Ouest

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Jeune miroir du Sud-Ouest : « Je ne regrette pas un instant d’avoir abandonné la pelle pour la louche » dixit Sié Nasser Jaïr Abdoul Sanogo


 Sié Nasser Jaïr Abdoul Sanogo est un jeune entrepreneur installé dans la commune de Diébougou. Il évolue dans la restauration, la distribution de la volaille, l’hôtellerie , les bars, lavage auto et Moto. C’est un jeune au parcours inspirant, pleines d’histoires et d’anecdotes que bafujiinfos vous fait découvrir.

Sié Nasser Jaïr Abdoul Sanogo , orphelin de père à l’âge de deux ans est le président directeur général du groupe « SPACE PARADISE » spécialisé dans la restauration, l’hôtellerie et les bars à Diébougou et Bobo-Dioulasso. Ce groupe emploie actuellement une quarantaine de personne et a vu environ 300 jeunes travailler à SPACE PARADISE depuis sa création Le nom est inspiré du paradis «PARADISE c’est bien évidemment l’endroit où tous voudrais se retrouver un jour tôt ou tard. C’est un cadre qui à une clientèle ciblée avec un espace écologique. C’est l’aspect des lieux, la beauté, l’ombre des arbres c’est ce qui  m’a inspiré à baptisé ce lieu . Côté spirituel: PARADISE sera un lieu qui ne sera jamais égalé et comme on dit que le NOM suit voilà pourquoi le NOM PARADISE.

C’est en 2013 qu’il a décidé de se lancer dans ce domaine sans expérience ni formation. Eh oui ! le jeune SANOGO est ingénieur en génie civil de formation. « Je travaillais à CREDO comme professeur de génie civil. J’ai travaillé exactement deux ans là –bas avant de démissionner. Et j’ai décidé de voler de mes propres ailes après avoir fait des économies sur mon salaire. J’avais fait une liste de certains matériels de cuisine, je partais payer les plats, les casseroles, un frigo etc. ». M. SANOGO explique ce choix « J’avais toujours voulu être dans un domaine qui va développer ma province. Je voulais aussi et surtout être indépendant, être mon propre patron, contribuer au développement de ma région. C’est ce qui m’a motivé à sauter les deux pieds joints». Il ajoute « Tout petit à Ouagadougou, j’ai été marqué par le discours que tenaient les étrangers qui venaient chez nous en famille. Ils disaient qu’au village il n’y a pas un lieu pour dormir ni même pour bien se restaurer. Ce discours répété des amis de notre famille m’a vraiment touché et c’est de là que tout est parti. J’ai dit dans mon for intérieur , si je deviens grand , je ferai quelque chose  ».

Un début difficile
Un hangar de 15 tôles confectionné à 75.000 francs, 08 tables soit 06 longues tables, 02 petites et 20 chaises, c’est le matériel avec lequel SANOGO démarre son entreprise dans la cité de la terre blanche à Diébougou. Les choses n’ont pas été facile dès le départ et lorsque le jeune entrepreneur est frappé par le découragement, il se remontait le moral avec cette formule  « Même si j’échouais j’avais du matériel pour équiper ma maison et comme j’avais mes diplômes, je pouvais rebondir là- bas ». C’est surtout le regard moqueur et le discours défaitiste qui l’amenait à penser ainsi. Toutefois dit-il rien n’est impossible à celui qui croit et « qui se bat pour sa chose ». Ainsi, le jeune SANOGO commence petit avec des omelettes du spaghetti, du riz, et ensuite du gâteau au four dans son restaurant. Il dit être le premier à faire du gâteau en pâtisserie à Diébougou. SANOGO est aussi le précurseur des restaurants modernes à Diébougou .

PARADISE s’étend et s’étendra
Quelque mois après l’ouverture, le patron de SPACE PARADISE commence à souffler. Les choses bougent et le chiffre d’affaires augmente peu à peu. « L’orpaillage venait de commencer et les choses marchaient très bien. On a commencé à voir les choses en grand et on a lancé PARADISE 2.on n’a jamais fait les choses au minima mais en grand. Cela s’explique par ma formation en génie civil. J’ai économisé trois ans pour ouvrir SPACE PARADISE 2 et 9ans pour l’ouverture de PARADISE 3. Et ce sont les économies de SPACE PARADISE1 qui ont servi à ériger le bar, le restaurant et le site d’hébergement qui comptait 04 chambres ». Nasser se souvient qu’à l’époque, les affaires de l’hôtellerie étaient profitables car il n’y avait pas plus de 3 auberges dans la commune».  Aujourd’hui , le Jeune SANOGO dispose des chambres et de villas meublées pour ses hôtes à Bobo en plus des restaurants et les bars. Dans les prochains mois, SANOGO et son équipe entend se lancer la distribution du vin.


Les difficultés sont permanentes

10 ans après l’ouverture du groupe SPACE PARADISE, Nasser SANOGO ne regrette pas de s’y être lancé. L’activité nourrit son homme même si les difficultés sont là. De l’avis du jeune entrepreneur, la concurrence déloyale est un véritable frein. En plus de cela, la crise sécuritaire et sanitaire impactent négativement le secteur de l’hôtellerie et de la restauration qui était beaucoup prisé par les touristes et étrangers à Diébougou. Un facteur et pas des moindres selon Nasser Sanogo est lié à la mentalité des habitants de la région qui ne s’entraide pas « J’avoue que ça n’a pas été facile et même actuellement c’est pas facile. Le sud-ouest est difficile en investissement surtout quand vous êtes natif de la zone, les gens vous mettent les bâtons dans les roues. Nos frères ne veulent même pas nous soutenir. Ce qui est dommage entre jeune on ne se soutient pas. C’est comme si on ne s’aime pas. L’étranger réussi mieux que les natifs. Si Bafujiinfos avait été mis en place par un étranger, il aurait connu un grand succès ». Il corrobore ses propos « Vous avez des étrangers une fois à Diébougou décident d’aller au SPACE PARADISE mais ce sont nos propres frères qui les détournent pour d’autres ».

Découragement n’est pas SANOGO
Malgré ces situations, SANOGO ne baisse pas les bras. Il dit tirer sa force de sa foi en un avenir meilleur. « Dans ma tête j’ai banni de moi la défaite. Je n’ai pas le droit de me décourager. Ceux qui se découragent sont ceux qui ont une activité principale et font de l’entrepreneuriat leur second métier. J’ai démissionné pour me lancer dans ça et je ne peux même pas m’amuser ». L’une des forces du patron de PARADISE est sa maman « Ma maman me béni énormément. N’eut été ses bénédictions, je ne serai pas toujours là ». M. SANOGO ne regrette pas son aventure et il le dit à qui veut l’entendre « Oui PARADISE me permets de gagné bien ma vie et celle de beaucoup d’autre personnes. C’est cela ma plus grande fierté. Je ne regrette pas un instant d’avoir abandonné la pelle pour louche. Depuis 2013 j’ai plus eu affaire au Genie-civil mais mais mes documents me permettent d’exercer dans le domaine. Je pense que je me sens bien dans mon domaine actuel»
Aux jeunes du sud-ouest et de la Bougouriba en particulier SANOGO recommande « L’avenir de Diébougou est entre les mains des jeunes. Il faut que chacun travaille à être indépendant. Il nous faut être solidaire et que chacun prenne son destin en main. Il faut oser commencer ».
La reconnaissance est la mémoire du cœur dit-on. Et Sié Nasser Jaïr Abdoul  Sanogo est reconnaissant envers les structures de microfinance, à son beau-père et surtout à un de ses amis gendarme qui lui a emprunté une somme de deux millions pour étendre ses activités.

Vous voulez soutenir encourager ou louer des chambres ou des villas meublés pour vos séjours à Bobo ou Diébougou contactez le au 70-76-92-66

Da Dalou Mathieu



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