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Les Echos du Sud-Ouest

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Gaoua: Mohamed SIRAYE, un couturier ambulant au grand rêve


Pendant que certains jeunes font des pieds et des mains pour se retrouver à l’occident, d’autres sont convaincus tirer leur pitance quotidienne sur les terres qui les ont vu naître. C’est le cas de Mohamed SIRAYE et ses compagnons venus du Niger. Ils arpentent les artères de la ville de Gaoua, machine à coudre et ciseaux en main proposant leur service aux clients. De petits métiers qui leur permettent de se tirer d’affaire.

Bafujinfo a fait immersion dans cet univers des couturiers ambulants encore appelés encore appelés ‘’toclo toclo’’. 

Machine à coudre sur l’épaule ou derrière le vélo, ciseaux en main, ils sont très facilement identifiables à travers le son spécifique et remarquable qu’ils produisent à leur passage. Eux, ce sont les couturiers ambulants. Ils sillonnent à longueur de journée les quartiers de la ville de Gaoua et les villages environnants à la recherche de leur pain quotidien.

En tant que tailleurs, ils proposent un prix modeste pour des services comme la réparation des fentes ou des trous des vêtements de tous types, le remplacement des boutons ou des fermetures voire même la couture des habits pour enfants. Les prix varient en fonction de la complexité de la prestation. Le montant des prestations commence à partir de 25fcfa en allant.

Mohammed SIRAYE est un tailleur ambulant originaire de Tessaoua une ville de la région de Maradi au Niger. Il est sur une bonne lancée dans ce business dans la ville de Gaoua depuis quelques années.

Tout a commencé au Niger quand celui-ci voyait ses ainés et amis exercer le métier de tailleur ambulant. Il a donc trouvé nécessaire de les suivre et apprendre. « Je ne suis pas né avec ce métier. C’est quand je grandissais et je voyais mes amis et frères qui sont déjà en train de le faire et ils ramenaient de l’argent, cela m’a motivé à les suivre et apprendre aussi », explique-t-il.

Après son apprentissage et sa maîtrise en la matière, il lui fallut peu de temps pour acquérir de l’expérience pour se lancer à l’aventure. Et c’est le Burkina Faso précisément, Gaoua dans la région du Sud-ouest où il dépose ses valises depuis maintenant quatre années.

Durant ses quatre années passées à Gaoua, du lundi au lundi, ce dernier chargé de sa machine et tout ce qui y va avec, arpente la ville de Gaoua et va même dans les fins fonds des villages pour pouvoir avoir le maximum de clients et en même temps renflouer son portefeuille. Tout ce sacrifice que fait Mohamed, c’est pour prendre soin de sa mère et des frères au Niger.

En ce qui concerne la clientèle, Mohammed SIRAYE affirme qu’en général le marché y est sauf que par moment c’est un peu difficile. Mais, il s’en sort mieux et arrive à joindre les deux bouts. « En tout cas ça va. On gagne les clients. Par exemple ceux qui vendent la friperie me sollicitent souvent pour réduire les gros pantalons et les chemises, en même temps, arranger d’autre vêtements » déclare-t-il.

La population de la ville de Gaoua préfère leur prestation par rapport aux couturiers immobiles. Et ce pour des raisons relatives d’une personne à une autre. Pendent que nous étions toujours sur les lieux, deux clients sont venus d’urgence réparer leurs tenues vestimentaires. Si l’un dépeint la qualité du travail de ses braves, l’autre parle du coût abordable de leurs prestations. « Moi à mon niveau, le fait de me diriger vers eux, c’est la qualité du travail. Il y a aussi le coût par rapport aux autres tailleurs qui sont sur place. Souvent tu pars chez les tailleurs sur place pour une réparation ils vont te dire qu’ils n’ont pas le temps ou qu’ils ne réparent pas. C’est pour cela nous on fait recours tailleurs ambulants », relate Monsieur CONVOLBO.

Un autre, PALE Ollo Abou venu sur le champ, donne aussi ses motifs : « ces gens-là sont rapides et on les trouve partout et quand tu leur donne ton habit, en un temps record ils finissent ça pour toi. Le prix aussi est abordable ».

Pour ce jeune battant nigérien, le chiffre d’affaire qu’il peut se faire varie d’un moment à un autre et en fonction des prestations. Son revenu mensuel oscille autour de 45 000 FCFA au vue de ses petits tarifs lors de ses prestations. Mohamed espère que ses affaires fructifient au fil des années.

Avec une forte conviction de repartir dans son village natal au Niger avec le maximum de sous où il souhaite faire de grandes réalisations. Il invite ses confrères à persévérer dans tout ce qu’ils entreprennent car comme on le dit, il n’y a pas de sot métier. A l’instar de Mohammed SIRAYE ils sont plusieurs  nigériens à venir dans les villes du Burkina qu’ils considèrent comme un eldorado afin de se faire de l’argent et se réaliser une fois chez eux.

 Wonomana DA & Antoine BICABA




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