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Les Echos du Sud-Ouest

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Entrepreneuriat féminin : Dans l’univers des femmes vivant avec un handicap.


Longtemps marginalisées et inconsidérées de la société, les femmes vivant avec un handicap, se mobilisent davantage et se battent pour inverser la tendance. Elles s’affichent de plus en plus dans plusieurs secteurs d’activités. A Diébougou province de la bougouriba par exemple les femmes vivant avec un handicap ont créé leurs propres entreprises. Elles entendent ainsi refuser la mendicité et d’être à la charge de la société. Du commerce en passant par la restauration, l’élevage et le tissage, ces femmes nées pour certaines avec un handicap et pour d’autres devenues handicapées par la force de la nature se fraient un chemin. 

Vivre avec un handicap n’est pas synonyme de mendicité. C’est la conviction de florentine MEDA vivant avec un handicap depuis son jeune âge. Après l’obtention de son Baccalauréat dans les années 1995, dame florentine fait vite appel à son génie, celui de créer une entreprise. Et c’est dans la vente des vivres qu’elle s’oriente.  « A bas âge ma mère m’a dit : « Ma fille c’est bien de faire l’école mais vue ta situation apprend aussi le commerce ». Effectivement après mon bac j’ai été faire une année à l’université et je suis revenue me concentrer dans la vente des céréales. Je n’ai pas voulu poursuivre au campus parce qu’à l’époque, il y avait pas des dispositions prises par les autorités du pays en faveur des personnes handicapées comme il en existe aujourd’hui ».

Florentine MEDA/femme vivant avec un handicap et commerçante de vivres

Quitter les bancs avec un niveau universitaire ne présentait pas de difficultés pour dame MEDA. Cependant réussir sa vie dans sa nouvelle aventure était un défi énorme à relever.  « Quand j’ai commencé, vue ma situation je ne pouvais pas me déplacer dans les marchés pour acheter les vivres et revendre. Je sollicitais les services de mes sœurs qui le faisait et moi, je me chargeais de la vente. C’est ainsi qu’au fil des ans, les femmes qui venaient du village pour vendre leur production (céréales), passaient directement à la maison. C’est comme ça que j’ai pu intégrer le secteur du commerce.

Une option qu’elle ne regrette pas aujourd’hui. Pour Florentine MEDA le handicap, n’est pas une fatalité.« Je rends grâce à Dieu parce que c’est avec les économies de cette activité que j’ai pu construire des magasins et une habitation. Même si dans le future les forces venaient à me manquer, je pourrai jouir de la location de ces magasins. »

Au secteur 5 de Diébougou, salimata TRAORE fait de la restauration son gagne-pain. Pour cette dernière devenue handicapée suite à un accident de circulation, sa situation n’entache en rien sa relation avec ses clients. «  Il y a de l’ambiance entre mes clients et moi. Je me sens à l’aise et les gens ont cessé de marginaliser les personnes handicapées. Je suis une femme au foyer et avec les petites économies que je fais ici, ça me permet d’épauler mon époux dans les petites dépenses. » Avant d’ajouter, « vivre avec un handicap, ne veut pas dire être dépourvu de son cerveau. Le handicap c’est dans la tête ».Mieux dame TRAORE ambitionne agrandir son commerce et contribuer à la réduction du chômage des jeunes filles.

Convaincues qu’elles ont les mêmes capacités à réussir dans la vie au même titre que les femmes bien portantes, les femmes vivant avec un handicap sont malheureusement confrontées à de nombreuses difficultés dans cette quête de leur autonomisation financière. « Nous sommes physiquement diminuées, économiquement aussi ce n’est pas du gâteau. Mais quand tu as un projet qui demande un investissement et tu te rends dans les institutions financières pour un micro-crédit, la condition première c’est la garantie. Ce qui fait que nos projets le plus souvent s’étouffent et ne voient jamais le jour. »  En sus les femmes handicapées sont confrontées au problème d’accès de certains lieux. C’est le cas des marchés où il n’existe pas de rame d’accès.

Salimata TRAORE/ Restauratrice

A Diébougou, les femmes handicapées dans le secteur de l’élevage des porcs, du tissage et de la vannerie il en existe. Mener ces différentes activités pour elles, les rendent indépendantes et leur permettent de soigner l’image de la personne vivant avec un handicap vis-à-vis de la société. Toute fois ces femmes que nous avons rencontrées n’ont qu’un seul vœu. Voir les autorités et des projets accompagner les initiatives des personnes handicapées pour leur épanouissement.

SIE Michael DAH

 

 

 

 

 



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