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Les Echos du Sud-Ouest

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Direction régionale des droits humains du sud-ouest: Les grossesses précoces et les mariages d’enfants au coeur des échanges avec les acteurs de l’éducation de Batié


La direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-Ouest a organisé ce samedi 20 février 2021 un atelier de plaidoirie sur la lutte contre les grossesses non désirées et les mariages d’enfants en milieu scolaire au lycée provincial de Batié.  Cette cérémonie a été présidée par le directeur régional des droits humains et de la promotion civique monsieur Woubar Metuor SOMDA. Pour la présente rencontre , les professeurs principaux des différentes classes, le personnel de l’administration, le président des associations des parents d’élèves étaient présents. L’objectif visé par cet atelier est d’amener les différents acteurs et leaders d’opinion à mieux comprendre les enjeux des phénomènes de grossesses non désirées et des mariages précoces ou forcés et qu’ils contribuent activement à leur réduction considérable dans la région du Sud-Ouest.

La persistance des phénomènes de grossesses précoces ou non désirées et de mariages d’enfants constitue un problème crucial au Burkina Faso avec un taux de 51,6% en 2018. Ce taux classe le pays au 5e rang mondial. Et selon le rapport d’étude pays SIGI-Burkina Faso, OCDE 2018, dans la région du Sud-Ouest, 65% des femmes mariées l’ont été avant 18 ans. Ce constat va pousser la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-Ouest, avec l’appui de Plan international bureau de Gaoua à entreprendre cet atelier à l’endroit des acteurs du système éducatif du lycée provincial de Batié.

Avec les acteurs de l’éducation du lycée provincial de Batié, M. Woubar Metuor SOMDA a montré le cadre juridique en matière du droit de l’enfant avant d’évoquer les causes et les conséquences liées à ces phénomènes. La faiblesse de la communication des parents sur la sexualité de l’enfant un tabou pour certains, l’influence des médias et des réseaux sociaux, la mauvaise compréhension, l’influence des sites d’or et la pauvreté contribuent à la propagation de ces phénomènes. Comme conséquences, le conférencier a souligné la baisse des rendements et les abandons scolaires, les maladies, les avortements clandestins, la marginalisation sociale etc.

Un phénomène grandissant dans le Noumbiel

Le chargé de la vie scolaire du lycée provincial de Batié a fait un exposé sur les cas de grossesses de la province. 32 grossesses ont été enregistrés au cours de l’année 2020-2021 soit 13 cas au lycée provincial de Batié,5 cas au lycée Communal de Batié, 5 cas à Midebdo, 5 cas au collège de Batié II ,2 cas au collège Batié I et 2 cas à kpéré.

Pour les participants le phénomène est grandissant. Des solutions ont été portées à l’endroit de tous au cours des échanges.

De l’avis du président de l’association des parents d’élèves, Mr Eloire YARA la sensibilisation des parents d’élèves serait d’un grand apport car l’éducation part de la famille. Aussi les différents bureaux des élèves doivent être outillés en documents sur l’éducation aux droits humains.

Le chargé de la vie scolaire suggère que le gouvernement  prenne ses responsabilités en incluant dans les curricula l’enseignement de l’éducation civique et morale et même l’éducation aux droits humains au secondaire.

Pour le proviseur du lycée, Ibrahima SAMBA les textes doivent être renforcés pour interpeller les auteurs des grossesses car dans la zone ce sont les mécaniciens, les orpailleurs qui sont en majorité à l’origine des faits. Il a également plaider pour la prise en charge des filles enceintes et filles mères.

Le directeur régional des droits humains Woubar Metuor SOMDA se dit satisfait. Pour lui, les échanges ont été fructueux .Il se dit rassurant du fait que le message est passé et pourra contribuer à diminuer ce phénomène.

Sié Lamine Kambou



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