L’insalubrité dans la ville de Gaoua semble être une norme. Il n’est pas rare de tomber sur des dépotoirs d’ordures ménagères aux côtés des voies dégageant des odeurs nauséabondes et même dans les forêts sacrées. Même si les effets secondaires ne sont pas immédiats, il n’est pas exclu de savoir que ces pollutions portent atteintes non seulement aux facteurs biotiques mais aussi sur la pluviométrie.
L’insalubrité, un facteur important qui favorise certaines maladies comme le paludisme et bien d’autres. A cela s’ajoute les inondations dont elle pourrait être à l’origine. A Gaoua, dans le Sud-Ouest Burkinabé, c’est des décors d’empires d’ordure qui côtoient la population. Dans le petit marché, sis au secteur n°2, la forêt sacrée qui siège à quelques encablures semble perdre sa coutume. Pour preuve, une bonne partie de ce site est utilisé à des fins de dépotoirs d’ordures ménagères et des restes de condiments. « Ce n’est pas joli pour une ville et surtout beaucoup plus dans une forêt sacrée » s’indigne le représentant du Chef de terre de Tielkan Samssa YOUL. Une ignorance de la part de la population, une sorte d’incivisme ou une faiblesse des autorités communales ? On ne saurait répondre. Pendant que certains bacs à ordures, construits dans la ville pour promouvoir la salubrité sont quasi inexploités. Au-delà, toutes les contrées de la ville ne font pas exception à cette règle anarchique de vidange d’ordures. La cité du Bafuji, connu par déjà assez de montagnes, en connaitra de plus mais cette fois, construite de dépotoirs d’ordure qui côtoient les riverains dans quelques années si rien n’est fait.
Pour le représentant du Chef de terre de Tielkan Samsa YOUL, la gestion des ordures est vraiment désolant et ça nous indigne tous. « Quand on voit ces ordures à coté, c’est comme si nous ne respectons pas nos propres coutumes, nos traditions. Pourtant nous savons que l’existence de ces forêts sacrées nous apporte beaucoup d’avantages. » Par ailleurs, il ajoute que les dépôts d’ordure dans les forêts sacrées influences négativement la bonne marche de la société notamment la pluviométrie. « On voit ce canal mais on ne sait pas en réalité qui l’emprunte. Quand vous ne savez rien c’est difficile, il y a aussi des êtres au-delà des Hommes qui l’emprunte et lorsque vous faites des choses contraires aux normes ça ne peut qu’impacter négativement la société dans son ensemble » a laissé entendre Mr YOUL.
Un devenir, qui selon lui reste inquiétant. « Je ne sais pas réellement qu’est-ce que ça va devenir. On a tous fait. Au début quand ça commencé, on a interpellé mainte fois la mairie. Mais j’ai eu l’impression que la mairie à légaliser ce lieu comme un dépôt d’ordure. Aujourd’hui les ordures sont en train de prendre la route et peut-être une grosse pluie un jour et ces ordures se retrouves dans nos concessions et rivières. S’est-il inquiété. Tout compte fait le Chef coutumier demande aux autorités d’accompagner la gestion des ordures dans la ville étant donné que « nous n’avons pas la force de répression. Si tu attrape quelqu’un actuellement ils vont te dire que c’est une violence et tu n’es d’ailleurs pas autorisé à faire quoi que ce soit. Cependant les autorités sont débordées et ces problèmes semblent ne pas être prioritaires. » a-t-souligné.
Le service de l’assainissement de la mairie quant à lui pense que c’est un manque de volonté de la part de la population. « Les gens s’en foutent. Même là où nous déposons les bacs à ordures, beaucoup ne jettent pas les ordures là-dedans même étant des riverains. Or ce n’est pas une petite somme que nous utilisons pour la confection de ces bacs à ordures. » Ce comportement incivique de la population oblige le service assainissement de la mairie à redoubler d’effort selon eux, et des mesures sont en cours d’être mise en application. « Nous sommes obligés chaque semaine de sortir avec la brigade verte pour essayer de racler les ordures qui tentent de déborder dans la voix ». A l’issue desquels raclages ce service entend mettre des pancartes interdisant le jet des déchet ménagers hors des endroits indiqués. Les lieux des dépôts illicites sont du reste recensé et sont en voie d’être nettoyer selon le service assainissement. Environs 13 311 m3, c’est le volume total des déchets qui attendent d’être dégager hors de la ville de Gaoua.
Le service technique en charge de la gestion des ordures ne sait où se pencher
« Déjà les bacs sont là, et destinés à recevoir des ordures maintenant si les gens décident de faire autrement, on ne sait plus quelle pourrait être la solution. On ne peut pas forcer quelqu’un à aller déposer les ordures dans la poubelle. La preuve en n’est que c’est la nuit les riverains s’abusent à jeter les ordures. » s’est-il justifié avant de poursuivre « il y a même un dépotoir qui a été vidé un vendredi au secteur N°3 et le lundi on part trouver que les gens sont venus verser des ordures encore dans le caniveau. C’est en réalité une sorte d’incivisme notoire ».
Les autorités régionales sont conviées à mettre en application les textes qui régissent en la matière pour advenir à des sanctions afin d’assainir ces lieux sacrés, combien important pour la survie de la population, sensibiliser sur l’écocitoyenneté, prévoir une infrastructure de gestion des déchets.
En tout état de cause, si la prise de mesures idoines ne s’invite pas, afin de parer aux désagréments face à la saison hivernale qui s’annonce, les effets secondaires seront de mises.
Par ailleurs la propreté d’une ville, faut-il le rappeler est une affaire de tous
Bonbagnè PALENFO