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Les Echos du Sud-Ouest

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Commune de Bouroum-Bouroum : L’accident de Banlo, un accident mortel de trop ?


Quelques jours après l’incident malheureux de Banlo, des langues se délient. L’accident mortel du 27 août 2021 serait-il la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Ce lynchage est-il un aveu d’impuissance face au cri de cœur d’une population qui n’est pas écoutée ? Qu’est-ce qui peut expliquer une telle furie spontanée contre des hommes sans aucune intention de meurtre qui se trouvaient là au mauvais moment.

À Banlo ce vendredi 3 septembre, C’est un silence de mort. Le moindre bruit d’une moto ou d’une voiture est vite repérée. C’est la peur au ventre et la méfiance est totale.   Banlo et ses habitants sont toujours sous le choc . remords et déception sont les sentiments partagés par les populations rencontrées. Difficile de délier les langues mais  grâce au correspondant de bafujiinfos.com de la commune, les gens se prêtent à nos questions mais sont réticents. Ce dernier a pris langue avec certains leaders religieux qui ont  sensibilisé certaines familles sur l’objet de notre présence.

Des accidents mortels ont lieu avant le drame du 27 Août

A Banlo- Siwô village de la commune de Bouroum-Bouroum, les populations ne savent plus où donner de la tête…. Elles se disent impuissante face aux accidents mortels récurrents. En effet des parents pleurent encore leurs enfants victimes d’accident de la circulation. « L’incident remonte à l’après-midi du 06 Octobre 2019 quand 05 élèves revenaient de l’école et ont été percuté par une motocyclette. Au moment des faits, j’étais à Gaoua et c’est de là que j’ai été informé. Arrivé, j’ai constaté malheureusement la mort de 02 élèves dont un de mes enfants, l’autre de mon grand frère et les autres étaient blessés. Aujourd’hui, je ne sais pas quelle suite a été donnée par les autorités compétentes. Ce ne sont que les maires de Bouroum-Bouroum et de Nako qui sont venus présentés leurs condoléances », témoigne un habitant du village qui a requis l’anonymat.

A quelque pas de cette maison nous retrouvons une autre famille victime d’un accident mortel. M. KAMBOU, lui aussi a perdu deux fois ses enfants dans les accidents de la circulation. « J’ai été plusieurs fois convoqué à Gaoua pour la suite des accidents dont mes enfants ont été victimes mais jusque-là, l’affaire est restée close ».

Ces accidents mortels ne sont pas des cas isolés. Selon le maire Koko MOMO, une quinzaine d’accidents mortels ont été recensé par le CVD du village. La fréquence des accidents a conduit les populations a réclamé la construction de ralentisseurs. En lieu et place des dos-d’âne c’est plutôt un panneau interdisant l’excès de vitesse qui est installé.

C’est dans ce climat de frustration que survient l’accident suivi du lynchage de trois agents du CCVA. Difficile de donner une explication à cet évènement malheureux très décrié. Des interrogations demeurent sur les mobiles du lynchage.

Le CVD du village de Banlo

De l’avis du maire de Bouroum-Bouroum, la récurrence des accidents mortels dans la zone pourrait expliquer cette situation condamnable : « On enregistre des accidents mortels ce qui laisse souvent la place au choc et la suite donnée par la justice est autre et même les parents ne se situent pas ». Justement certains parents des victimes s’indignent contre la suite donnée aux dossiers des accidents mortels.  Et au CVD dudit village de souligner que « quand l’accident se produit, je prends langue avec les parents des victimes et on prône toujours le pardon et la tolérance pour éviter des désagréments ».

Le CVD de Banlo regrette et condamne l’acte qui ternit l’image d’un village et de la commune. « L’incident de Banlo, nous le regrettons tous. Je ne saurai vous dire si c’est face à la sourde oreille que font les autorités que les gens se rendent justice. Ils ont leurs raisons à eux mais nous estimons que si cela est arrivé, c’est une volonté divine. »

Que faire désormais ?

A cette question, les populations rencontrées insistent sur la sensibilisation et la justice. Le CVD compte dans les jours à venir insister sur une campagne de sensibilisation afin de ramener d’éventuels brebis galeuses dans les rangs.

En plus de la sensibilisation, certains parents de victimes suggèrent la pose de ralentisseurs sur le tronçon pour minimiser les cas d’accidents.

Le maire de la commune de Bouroum-Bouroum Momo Koko

La mairie dans tout ça ?

L’évènement de Banlo a conduit le conseil municipal à tenir une session extraordinaire le samedi 04 septembre 2021. D’importantes décisions sont prises indiquent le premier responsable de la commune Koko MOMO.

«  Nous avons entamé le déguerpissement des commerçants qui ont construit des boutiques aux abords du goudron. Nous avons multiplié des rencontres avec les chefs coutumier et religieux mais surtout les commerçants pour pouvoir encore expliquer la situation grave qui est arrivée dans notre commune et les sensibiliser à la tolérance ». Le conseil invite également les services des infrastructures à construire des ralentisseurs. Les transporteurs sont également dans le viseur de la mairie. « Nous avons lancé une campagne de sensibilisation en direction des transporteurs sur la limitation de la vitesse au niveau des agglomérations ».

Le drame de Banlo a fait 4 morts dont un enfant de 10 ans fauché mortellement et trois agents du CCVA lynchés.

Les envoyés spéciaux de Bafujiinfos.com

Sié Gildas Nazaire PALENFO 

Bonbagnè PALENFO

 

 

 

 

 



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2 thoughts on “Commune de Bouroum-Bouroum : L’accident de Banlo, un accident mortel de trop ?

  1. Bagui FARMA

    C’est maintenant je comprends ce qu’un internaute disait que tout est dû par manque de justice rendu aux victimes d’accidents. Je ne souhaite pas un accident à mon ennemi à plus fort raison à quelqu’un mais une fois qu’il arrivait qu’un accident a eu lieu, il faudra que les autorités compétentes saisissent le dossier et le traiter avec rigueur, c’est à dire voir si le propriétaire de la monture a raison ou pas et rendre compte aux parents de l’accidenté les résultats du constat et l’enquête. Sinon les choses deviennent dures avec la justice rendue par les victimes eux-mêmes.

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  2. David SOMDA

    Merci pour ces éclaircissements. Je disais à un Monsieur sur son commentaire face au drame passé qui avait proférer des injures à toutes la province en particulier le village dudit drame. Et , je lui disais en ces termes : si cela est arrivé, n’en voulez pas immédiatement aux populations, ils ont leurs raisons. Soit des cas pareils sont arrivés, et n’ont aucune suite de justice. Si de telles choses se sont arrivées et les familles des victimes sont dans le détresse sans aucun réconfort venant de nul part de l’autorité compétente en l’affaire surtout nous ne pouvions éviter de telles circonstances. Que tout le monde reçoit cette publication de bafujiinfos et dire son dernier mot sur l’affaire. Merci infiniment pour ses éclaircissements.

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