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Les Echos du Sud-Ouest

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Campagne agricole 2022-2023 : le bilan satisfaisant pour la direction régionale de l’agriculture du sud-ouest


Les résultats de la campagne humide 2022-2023 sont satisfaisants pour l’ensemble des groupes de cultures avec un taux de 92,02%. Dans un entretien accordé à bafujiinfos.com le lundi 11 février dernier, le Directeur régional de l’agriculture Sansan Jules Benoit DA, évoque les résultats provisoires agricole 2022/2023 et les difficultés rencontrées. Lisez plutôt !

La campagne agricole 2022-2023 globalement, se porte assez bien dans la région du Sud-Ouest. On peut l’apprécier à travers les indicateurs. D’abord sur le plan pluviométrique, nous sommes entre 255 millimètres à 430 millimètres d’eau tombées depuis le début de la campagne. Comparé à la même période de la saison écoulée, nous étions entre 180 à 350 millimètres. Sur le plan de la pluviométrie, on peut dire qu’on est bien arrosé.

Bafujiinfos : Quelle comparaison faites-vous de la campagne précédente ?

 Sansan Jules Benoit DA : Les résultats provisoires de la campagne agricole 2022/2023 de la Région du Sud-Ouest comparativement aux objectifs de productions fixés par le CASEM sont satisfaisants pour l’ensemble des groupes de cultures avec un taux de 92,02%. La variation de la production prévisionnelle (tonne) des céréales (EPA 2022/2023 et EPA 2021/2022) est négatif (-1,63%), celle-ci pourrait s’expliquer par le cout élevé des intrants agricoles dans la région. En plus, les effets des inondations et le contexte sécuritaire qui sont aussi à l’origine de la perte des superficies agricoles.

Au titre de la campagne agricole humide 2022-2023, la production céréalière provisoire de la région du Sud-Ouest est estimée à 346 649 tonnes sur une production prévisionnelle de 351 976 tonnes (objectif atteint à 99%). L’essentiel de cette quantité est produit dans les provinces du Poni (39%) et du Ioba (33%). La production prévisionnelle des cultures de rente de la région du Sud-Ouest est évaluée a 79 290 tonnes. L’essentiel de cette quantité est produit dans la province du Ioba (71%) suivie de la province de la Bougouriba (16%). La production prévisionnelle des autres cultures de la région est évaluée à 90 193 tonnes. L’essentiel de cette quantité est produit dans la province du Noumbiel (38%) suivie de la province du Poni (39%).

Bafujiinfos : Quelles ont été les difficultés de la campagne ?

Sansan Jules Benoit DA : Les difficultés majeures de la campagne agricole sont entre autres :

  • La faible disponibilité de l’engrais sur le marché local ;
  • L’accessibilité de l’engrais sur le marché local (le cout très élevé le sac 50kg de NPK qui était entre 25000f à 27.000f la campagne 2021-2022 est passe durant cette campagne à plus de 35.000f le sacs).
  • Des poches de sècheresses enregistrées entre le 1er et le 10 aout 2022 sur l’ensemble des postes pluviométriques suivis ;
  • Des inondations entre la 3ème décade du mois d’août et la 1ere décade du mois de septembre notamment le long du lit du fleuve Bougouriba (plus de 546 ha inondés avec une perte de production estimée à environ 1000 tonnes de céréales)
  • L’attaque des oiseaux granivores et de la chenille légionnaire.

Bafujiinfos : Quelles ont été les principales difficultés dans la fourniture des intrants

Sansan Jules Benoit DA : La plupart des intrants agricoles (sauf la fumure organique) sont importés, le COVID-19 et la guerre en Ukraine ont contribué à la flambée des coûts mondiaux de ces produits du fait de la réduction de leur production. La crise sécuritaire que traverse le pays a aussi contribué à la réduction du budget alloué au secteur de l’agriculture des intrants au détriment de celui de la Défense.

Bafujiinfos : Parlez-nous des appuis de l’Etat et des partenaires techniques et financiers à la campagne 2022-2023.

Sansan Jules Benoit DA : Au regard de la forte demande en intrants enregistrée lors de la campagne écoulée, on peut dire que c’était insuffisant. Je pense que l’une des raisons qui fait que les producteurs ont eu le sentiment que l’appui de l’Etat en termes d’engrais était insuffisant, c’est la flambée des prix des engrais sur le marché. Cela est aussi dû aux différentes crises que nous connaissons tous. Les années antérieures le sac de l’engrais coutaient entre 17 000F à 19 000F sur le marché et bon nombre de producteurs (ayant les moyens) préféraient s’approvisionner directement au niveau du marché. Mais cette année le prix du sac d’engrais se situait entre 30 000 et 35 000F sur la place du marché. Donc tout le monde s’est rabattu sur l’engrais subventionné de l’Etat ; ce qui a créé ce déséquilibre.

  • Semences : (Etat+ PFT) : 235 Tonnes
  • Engrais : (Etat+PTF) : 1636 Tonnes : 12 000 FCA le sac de 50 kg
  • Engrais CAIMA : 700 Tonnes : 25 000 FCFA le sac de 50 kg
  • 7 tonnes de semences de maïs
  • Riz : 10T
  • Semences de cultures maraichères
  • Semenceaux de pomme de terre (5 tonnes)

         Engrais :

  • 15O T d’engrais minéraux (NPK, Urée)
  • 50 T de fumure organique

         Matériels d’irrigation

  • Motopompes
  • Tubes PVC

Bafujiinfos : Malgré ces appuis, les producteurs demandent plus ?

Sansan Jules Benoit DA : En réalité, les quantités d’engrais mises à la disposition des producteurs par l’Etat et ses partenaires les cinq dernières années ne valent pas celle de la campagne écoulée (Ex : 624 T en 2019 ; 1405 T en 2020 ; 587 T en 2021).

Bafujiinfos :  Avant de clore cette intervew, pouvez vous nous  Parler de la production agricole des personnes déplacées internes?

Sansan Jules Benoit DA : Les PDI ont contribué à la production agricole de la région, en effet la Direction régionale en charge de l’Agriculture a facilité leur intégration dans les différents écosystèmes de production (bas-fonds et hautes terres) par des négociations avec les responsables des bas-fonds et les propriétaires terrains. Il y a aussi des appuis qu’ils ont reçus :

  • A Gongombili : Aménagement d’un bas-fond rizicole de type PRP de 25,56 ha à Gongombili (commune de Gaoua) pour les PDI et les Familles hôtes (financement du PCA BF/Ch) : Production de 107,3 tonnes de riz ;
  • A Gbakono : 30 tonnes de riz produit sur une superficie de 10 ha
  • 12,42 T de semences améliorées et 26,99 T d’engrais ont été distribuées gratuitement aux PDI de la région.
  • Le Labour de certains bas-fonds qui ont accueillis des PDI (basfond de Gongombili et Gbakono).

Bafujiinfos :  Avez -vous un message à l’endroit des producteurs du sud-ouest?

Sansan Jules Benoit DA : C’est de les dire (surtout les jeunes), de prendre d’assaut les retenus et cours d’eau pour la production de campagne sèche. C’est là-bas que se trouve leur eldorado. Le fleuve Mouhoun et son affluent principale (la Bougouriba) traversent presque la moitié des communes du Sud-Ouest ; il faut les valoriser et en profiter au maximum. Pour cela les services techniques de l’agriculture se tiennent à leur disposition pour leur encadrement technique et les appuis nécessaires dont ils ont besoin, notamment en intrants et matériels d’exhaure. Les condiments ne doivent plus provenir d’autres régions pour ravitailler nos marchés. Au contraire, c’est nous qui devons produire davantage au profit des régions à fort défit sécuritaire.

Da Mwin-ba-oro Mathieu



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