Mme HIEN Suzanne est une femme connue dans le milieu des femmes battantes de la commune de Diébougou. Présidente de la coopérative POLIVAAHIROU, elle est installée au secteur n°2 de la cité de la terre blanche, elle fait du tissage des pagnes faso danfani son activité principale. A l’orée de la journée internationale de la femme Bafujiinfos rends hommage à cette amazone dans ce grand format.

De ses dix doigts, de ses machines à tisser et des fils, Suzanne HIEN donne vie à ce qui n’existait pas. Tisser le pagne Faso Danfani n’a plus de secret pour dame HIEN, cette dame grande de taille, claire et toute souriante.

L’histoire d’amour entre le pagne tissé et Suzanne Hien dure 22 ans. “J’ai commencé à tisser les pagnes depuis 2001. Je tisse des pagnes Faso Danfani et je les vends”.
22 ans après s’être lancée dans cette activité, Mme Hien se souvient de comment elle est entrée dans ce secteur d’activité. Elle souligne qu’elle a été piquée par le virus du pagne tissé à l’occasion d’un voyage qu’elle a initié au Ghana“. Au fait, j’ai été au Ghana et j’ai vu des femmes tisser des pagnes. Ma motivation est partie de là. Du retour au pays, je me suis préparée et retournée au Ghana ou j’ai entamé ma formation”. Les choses n’ont pas été faciles au Ghana comme à son installation à Diébougou, mais aujourd’hui elle assure que les difficultés liées à l’apprentissage au Ghana et à son installation relèvent du passé.

Aujourd’hui, elle dit gagner sa vie dans cette activité noble et exaltante “Sans mentir, il faut reconnaître que l’activité que je mène me permet de subvenir à mes besoins et à m’occuper de mes parents. Même les filles qui se forment avec moi, il y a certaines qui s’en sortent bien. A titre d’exemple, il y a une qui est installée ailleurs et qui roule actuellement en voiture même si moi je roule toujours avec ma moto”.
L’une des difficultés majeures affirme-t-elle pour son décollage est le problème de débouchés “Le manque de marché d’écoulement des pagnes Faso Danfani constitue un véritable obstacle pour nous les tisseuses”. Malgré tout, elle dit être soutenue par les encouragements de plusieurs personnes qui la félicitent.

Formatrice chevronnée

Après l’ouverture de son atelier de tissage, Mme Suzanne Hien s’est lancée dans la formation. Elle reçoit de nombreuses filles dans son centre. Par exemple pour l’année scolaire 2022-2023 elle a enregistré au total vingt-sept (27) filles dans le centre réparties en trois (03) niveaux : 1ère année, 2ème année et 3ème année.

Pour elle la persévérance et la discipline permet à une apprenante de se tirer d’affaire dans la formation “L’activité est difficile mais facile avec la personne qui veut. Comme on le dit : Vouloir c’est pouvoir. Des difficultés ne manquent pas. Parmi les apprenantes, il y a certaines qui ne se mettent pas au sérieuse et qui prennent des grossesses. Avoir un enfant et être apprentie est une chose très difficile”.
A l’endroit de la gent féminine Suzanne Hien invite les femmes à se battre pour être autonome dans la vie. A l’occasion de ce 8 Mars, elle souhaite que les gouvernants pensent à la femme.” Il ne faut pas oublier la femme lors des grandes décisions telles que la question de la terre ou autre. Moi par exemple, j’ai beaucoup souffert avant d’obtenir ce terrain pour construire mon centre.

Pour tout besoin en pagne tissé ou toute aide  ,joindre Suzanne Hien au 70967668

Issouf SANFO