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Les Echos du Sud-Ouest

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SUD-OUEST :  Les écoles de la commune de Djigouè délocalisées à Kampti à la rentrée scolaire 2023-2024


Les écoles de la commune de Djigouè rouvriront à cette rentrée scolaire 2023-2024 dans la commune de Kampti. C’est l’innovation majeure de cette rentrée voulue par les autorités éducatives de la région du sud-ouest. Les 22 écoles avaient fermé en raison des incursions terroristes. Pour en savoir davantage sur cette délocalisation, Bafujiinfos est allé à la rencontre du Directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle Anselme dari DAH. Lisez plutôt !

BAFUJIIFOS : Présentez-vous à nos lecteurs !

Directeur provincial : Je suis DAH Dari Anselme, Directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle du Poni. Je suis également Docteur en histoire africaine, spécialité en science de documentation.

Bafujiinfos.com: Dites-nous DP, qu’est-ce qui a motivé la délocalisation des salles de classe de la commune de Djigoué à Kampti ?

Anselme Dari DAH: Ce qui a motivé cette délocalisation, c’est d’abord la situation sécuritaire . Depuis 2021 il y a eu les premiers mouvements des HANI et même des menaces sérieuses à l’endroit du monde éducatif. Ils s’exprimaient en ces termes  « il faut fermer les écoles, et ne laisser que les écoles franco-arabes. Sinon si on revient vous trouver, vous allez voir ». Il s’agissait des menaces et il fallait les prendre au sérieux. C’est depuis cette date que le directeur provincial précédent après avoir informé la hiérarchie, a décidé en toute responsabilité de la fermeture des écoles de la  circonscription d’éducation de base (CEB) de Djigouè. La situation sécuritaire n’était pas au beau fixe et allait dégradante, voilà ce qui a motivé cette délocalisation.

Bafujiinfos.com: Comment va se passer concrètement cette délocalisation des classes à Kampti, quand on sait qu’il y a plus de 22 écoles fermées à Djigouè ?

Anselme Dari DAH: Suite à la fermeture des écoles courant l’année scolaire 2020-2021, le DP sorti par une note de service le 22 octobre 2021 a décidé de la délocalisation des écoles. Mais jusque-là, cette délocalisation était théorique. Lorsque vous arrivez à Kampti où était censé abriter les écoles délocalisées, on ne voyait aucune infrastructure éducative qui porte le nom de Djigouè.

C’est pourquoi lorsque nous sommes arrivés le 07 septembre 2022, nous avons observé la situation toute l’année. Et cette année nous avons dit qu’il faut qu’on donne une réalité qui convienne à l’appellation délocalisation. Nous avons pris langue avec la communauté de Djigouè qui réside à Kampti et sa diaspora le 18 août 2023 pour discuter de comment se fera la délocalisation  proprement dite.

Cette délocalisation va concrètement se faire par l’ouverture des Espaces Temporaires d’Apprentissages (E.T.A) qui sont des hangars consolidés. Nous avons déjà des élèves de Djigoué qui sont inscrits dans la CEB de Kampti créant des sureffectifs dans ces classes. Nous voulons retirer ces élèves de Djigouè et les amener dans les E.T.A qui sont désormais des écoles de la CEB de Djigoué. La deuxième des choses, les E.T.A ont un coût. On ne pourra pas avoir le nombre d’E.T. A souhaité pour recevoir l’ensemble des élèves qui sont plus de 3367.

Il y a des écoles de Kampti qui peuvent nous prêter main-forte. Nous allons voir avec la CEB de Kampti comment faire une sorte d’enseignement alterné. Si le groupe de Djigouè entre dans la matinée par exemple, les élèves de kampti entreront dans la soirée. Ce qui demande un travail de modification de nos emplois du temps, la préparation des enseignants, une autre conception de la pédagogie. Vous entendrez déjà parler en cette rentrée du Co-enseignement notamment dans la CEB de Kampti et Djigouè délocalisé à Kampti.

Bafujiinfos.com: Nous savons qu’une telle initiative se fera à grand-peine, dites-nous quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain ?

Anselme Dari DAH: Effectivement les difficultés sont énormes. Vous le savez bien une initiative de telle envergure ne manquera pas de difficultés. Au nombre de ces difficultés, il faut l’adhésion des acteurs dans un premier temps. Les gens, quand ils sont habitués au traditionnel, le changement devient difficile et il faut avoir une approche, voire des sensibilisations qui vont les amener à épouser l’initiative. Et dans un second temps, il y a le problème de l’équipement qui est d’ailleurs supérieur à la première difficulté. Nous avons déjà des E.T.A mais il nous faut des chaises, des tableaux à chevalet, des tables-bancs, … Notre défi majeur c’est de rendre effective cette délocalisation.

Bafujiinfos.com: Quel appel voudriez-vous lancer aux acteurs ?

Anselme Dari DAH: L’appel que j’ai à lancer, c’est d’inviter l’ensemble de la communauté de Kampti et de Djigouè à soutenir cette initiative. Tant que la communauté ne va pas s’engager pour prendre le devant des choses, ça va être une initiative vaine. Aussi, il est évident que ces élèves aient le statut des élèves déplacés internes, et qui parle d’élèves parle des parents déplacés internes. Donc il y a souvent un problème d’hébergement, un manque de vivres, or il faut bien créer les conditions minimales d’apprentissage. Notre cri de cœur va à l’endroit de toutes les bonnes volontés, de toutes les ONG et associations, de tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent le système éducatif au niveau du Burkina-Faso et du Sud-Ouest en particulier d’apporter chacun sa contribution afin de garantir la continuité éducative, car l’éducation est un droit pour les enfants.

Bafujiinfos.com: Vous rassurez que tout est mis en œuvre pour la délocalisation des salles de classe ?

Anselme Dari DAH: Oui ! nous rassurons les parents de Djigouè que les autorités communales, administratives, pédagogiques, sont mobilisées pour accompagner l’initiative. C’est surtout l’engagement du PDS de Djigouè que je salue au passage, qui a favorisé cette délocalisation. Le 07 septembre nous sommes allés si vous voulez installer le chef de circonscription de la CEB de Djigouè délocalisé à Kampti. La structure a déjà mis en place un certain nombre de bureaux pour que la rentrée soit effective.

Bafujiinfos.com: Votre mot de fin DP ?

Anselme Dari DAH: Je souhaite une très bonne rentrée scolaire à l’ensemble du monde éducatif tant au niveau de la région du Sud-ouest tant au niveau de la province du Poni. Aussi, c’est de renouveler notre admiration mais surtout nos encouragements à ces braves enseignants qui travaillent très souvent dans des conditions laborieuses mais qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour que le système éducatif reste debout.

Je remercie également votre organe de presse Bafujiinfos qui fait beaucoup pour nous. Que le tout puissant vous accompagne, qu’il bonifie vos services au profit de vos lecteurs.

 Interview réalisée par Sansan Somé, le petit soleil



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