DAH Dari Anselme a présenté le 29 juillet 2022 à l’université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou les travaux de sa recherche sur le thème « Analyse socio-historique de la scolarisation dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso de 1902 à 2007 » en vue de l’obtention d’un doctorat unique en histoire. Les travaux de l’impétrant ont été déclarés recevables par le jury présidé par le professeur Maurice BAZEMO et l’a élevé au grade de docteur avec la mention très honorable.
« Analyse socio-historique de la scolarisation dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso de 1902 à 2007 », c’est sur ce thème que Dari Anselme DAH a passé cinq ans à investiguer en vue de l’obtention d’un doctorat unique en Histoire africaine. Il a présenté les résultats de ses recherches le 29 juillet 2022 dans la salle de réunion des écoles doctorales de l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou devant un jury présidé par le Pr Maurice BAZIEMO et composé de Relwendé A. Maxime COMPAORE, Directeur de thèse, de Professeurs Ousseynou FAYE du Sénégal, Mahamoudou OUBDA et Juliette OUEDRAOGO/KABORE comme membres.
L’impétrant est parti de la problématique selon laquelle la région du Sud-Ouest connait une sous scolarisation toujours et encore chronique, une hétérogénéité du fait scolaire pour des sociétés homogènes par la culture et une scolarisation prise en étau entre un discours enchanteur et des pratiques scolaires paradoxalement nonchalantes.
Et se fondant sur cette problématique Dari Anselme DAH a présenté le contexte socio-culturel et politique d’introduction de l’école et de mise en place de la scolarisation par l’administration coloniale dans un premier temps, dans un deuxième temps, il décrit et explique les réactions des populations face à l’imposition de cette institution étrangère d’éducation. Dans un troisième temps enfin, il a montré comment ont évolué les rapports des populations du Sud-Ouest à la scolarisation.
Pour les besoins de l’analyse, il a structuré sa thèse en trois parties : une première partie qui décrit le contexte socio-historique de l’introduction de la scolarisation au Sud-Ouest du Burkina Faso, la deuxième partie qui explique les raisons du refus de la scolarisation par les populations du Sud-Ouest (1902-1960) et la troisième intitulée la scolarisation dans la région du sud-ouest : des transformations sociales à la revendication scolaire (1960-2007). Celle-ci s’attache à montrer l’éveil d’une conscience collective en faveur de la scolarisation.
En substance, selon les résultats de la recherche, le contexte socio-historique de l’introduction de la scolarisation au sud-ouest du Burkina Faso était marqué par l’éducation traditionnelle et un contexte où les populations ignoraient les objectifs de la scolarisation imposée par le colon. La région était également en guerre contre les conquérants français au moment où s’y introduisait l’école moderne.
Pour ce qui est du refus de la scolarisation par les populations du sud-ouest (1902-1960), il s’explique entre autres par le fait que l’ouverture des écoles est associée à la fondation des postes militaires et administratifs. La répression imposée par le colon contre ceux qu’il qualifie de récalcitrants a instauré un climat de méfiance et l’école est perçue comme un lieu de formation à la méchanceté. Les populations de la région du sud-ouest ont donc fait ce qu’on a appelé le serment de la « bouche posée » comme moyen magico-religieux pour le rejet de l’école.
Concernant la troisième partie, l’impétrant a démontré que les années 1970 ont été marquées par un éveil scolaire sur fond de transformations sociales. En effet la langue française est devenue nécessaire pour les voyages en Côte d’Ivoire et on a noté également la présence de modèles de réussite scolaire issus des premières générations de scolarisés. Les mentalités des populations ont donc évolué et celles-ci cherchaient à s’affranchir des conceptions traditionnelles. C’est ainsi qu’elles ont procédé par des sacrifices expiatoires pour le retour sur « la bouche des ancêtres ». On a noté également à cette période un dynamisme scolaire et qui a atteint dans les années 2000, des niveaux dépassant parfois le niveau national. Ces résultats performants sont induits par les effets des politiques nationales de l’offre d’éducation comme l’EPT et le PDDEB. Les actions de l’ONG Plan Burkina y ont également et fortement contribué. Les années 2000 ont été marquées par une forte demande sociale d’éducation scolaire à laquelle l’État burkinabè répond par une offre déficitaire. La décentralisation et la communalisation apparaissent comme une opportunité pour apporter des réponses à cette insuffisance de l’offre d’éducation. Cependant si les phénomènes anti-scolaires tels que l’orpaillage ne sont pas maitrisés, les efforts resteront vains a conclu l’impétrant.
Le candidat a fait preuve de courage, de patiente d’abnégation et de rigueur dans le travail. Ces efforts ont été reconnus par le jury. Pour le Directeur de mémoire, le Pr Maxime Relwendé A. Maxime le candidat a donné l’occasion au jury d’échanger sur un thème d’actualité. « En me fondant sur le dynamisme dont vous avez fait montre, nous espérons que vous allez poursuivre pour lever les zones d’ombre que vous avez soulevé » a suggéré le Pr COMPAORE. Le président du jury a quant à lui salué la patience sont l’impétrant a fait pour pouvoir soutenir cette thèse après cinq années de travail acharné. Il a également apprécié la qualité du travail qui est à mi-chemin entre histoire et science de l’éducation. Juliette OUEDRAOGO/KABORE qui est intervenue en vidéo conférence depuis le Canada a aussi encouragé le désormais Dr DAH à produire des articles en rapport avec le thème pour permettre de faire évoluer l’éducation dans cette partie du Burkina Faso. Après les échanges marqués par des propositions des suggestions et des amendements, le jury a jugé le travail de Monsieur Dari Anselme DAH recevable et lui a décerné la mention très honorable.
Dr Dari Anselme DAH est inspecteur de l’enseignement primaire de formation. Il est actuellement le secrétaire principal du centre universitaire de Gaoua.
Dar Flavien DA
Merci à Bafuji info pour la qualité de la synthèse et félicitations à l’impétrant. Plein succès à lui dans la nouvelle fonction de Dr.
Très belle plume ! Bravo à l’impétrant.
Il faut juste songer à la qualité des images
Très belle plume ! Bravo à l’impétrant.
Il faut juste songer à la qualité des images
Très belle et juste synthèse de l’exposé oral. Merci pour ce travail de visibilité très remarquable.