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Les Echos du Sud-Ouest

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Sami Honan Hien : « Pour certains villageois, c’est inadmissible qu’un fonctionnaire comme moi retourne à la terre »


Sami Honan Hien est un professeur des lycées et collèges au lycée départemental de périgban dans la province du Poni.Mais dans son village, c’est un agriculteur plein et tout fait. Le natif de Kabagnôra dans la commune de Loropéni ne se plaint pas du tout et est très fier d’être retourné officiellement à la terre. La saison promet pour ce jeune enseignant. Bafujiinfos est allé à la rencontre de cet enseignant agriculteur pour en savoir davantage.

C’est bientôt la rentrée des classes pour les élèves et enseignants du Burkina. C’est aussi la période des récoltes pour les agriculteurs. C’est donc une double rentrée pour le professeur d’histoire géographique au lycée départemental de Périgban. En effet, Sami Honan HIEN a consacré ses vacances à la terre comme il l’a fait l’année dernière.
Cette année, il est monté d’un cran. M. Hien a produit deux hectares de riz, deux hectares de maïs et d’autres céréales comme le haricot et les arachides. L’enseignant producteur ne regrette pas son retour à la terre « Je ne regrette vraiment pas. L’année dernière, malgré le manque d’expérience, j’ai eu 25 sacs de riz et cette année ça promet vraiment » déclare –t-il.
L’histoire d’amour entre Sami Honan Hien et la terre remonte à son enfance. Dans son village, il est parfois comparé à son grand père qui fut un grand agriculteur. Après les études primaires, secondaires et universitaires Sami n’était plus très actif. Mais la donne va changer en 2019 lors de la survenue de la COVID19 « J’étais en poste à Wan dans la commune de Bondigui. Pendant la pandémie nous ne faisions rien du tout. Nous étions à chaque fois au tour du thé et les promenade>> a-t-il confié. Cette situation ne plaisait pas du tout au jeune enseignant qui a demandé à son épouse de replier dans leur village pour au moins s’occuper un tant soit peu. De retour , le jeune couple se lance dans la production du haricot et c’est le début de l’aventure . Sami Honan HIEN ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

SAMI parfois apprécié et parfois incompris

Sami Honan Hien a fait de la terre un de ses métiers principaux. Il s’investit à fond et il compte réussir et surtout inspirer les villageois. « Je me suis engagé pour deux raisons. Me lancer dans l’agriculture est une façon pour moi d’encourager la jeunesse à croire en elle et à la terre. On peut réussir dans l’agriculture si on veut. De nombreux jeunes aujourd’hui ne veulent même plus travailler. L’autre objectif c’est de lutter contre la famine dans le village, la commune et partant de la région.>> affirme monsieur HIEN.
Son engagement est diversement apprécié dans le village « Beaucoup de parents m’apprécient et m’encouragent. Certains ne me le cachent pas. Ils disent toute leur fierté de revoir leur fils fonctionnaire retourner à la terre sans complexe ». Tous ne le voient pas du même œil. « D’autres estiment qu’il est inconcevable qu’un fonctionnaire reviennent travailler la terre comme s’il n’avait pas réussi dans la vie» .Qu’à cela ne tienne, l’enseignant agriculteur remercie le ciel mais aussi les populations pour la solidarité agissante « Ce qui est bien on s’entraide ici dans les travaux champêtres. Je reçois souvent la visite des jeunes et des femmes quand je suis débordé .la solidarité est une force de ce village ».

La terre ne ment pas

La terre ne ment pas Sami Honan Hien le dit à qui veut l’entendre. Sami invite les parents et toute personne à se lancer dans la production agricole « Les gens pensent que c’est mon salaire qui me permet de payer les intrants. Ce n’est pas exact. C’est l’organisation. Les récoltes de l’année dernière ont servi à payer les intrants cette année. Pour l’année prochaine par exemple, j’ai déjà acheté des bœufs de trait. C’est dans l’optique de produire le sorgho et le sésame. On peut faire une bonne saison agricole mais si après on vend tout pour boire le dolo ça sera compliqué de réussir la prochaine année si on n’a pas d’autres sources de revenus ». Sami est aussi formel. « Le sous-sol est très riche et il suffit juste un peu d’effort et on va récolter. Certains trouvent par exemple le prétexte de la rareté des intrants pour ne pas produire. Lorsque vous prenez le riz par exemple, il n’a pas forcément besoin d’engrais »

 

Dalou Mathieu Da



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