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Les Echos du Sud-Ouest

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O’gust DA (partie 1) :  » Les artistes du sud-ouest manquent d’ambition »


Auguste Lebzougnè DA affectueusement appelé O’gust est un artiste chanteur, arrangeur et producteur basé à Gaoua, chef-lieu de la région du sud-ouest. Président directeur général de ZOUNOUON PRODUCTION, Auguste est le premier à mettre un studio de production d’artiste dénommé Sorviel dans la région du sud-ouest. Le passionné de la musique dans une interview accordée à Bafujiinfos.com parle de son amour et sa passion pour la musique.

 

Bafujiinfos : Vous dites être passionné de la musique. Parlez-nous de votre histoire avec la musique ?

Auguste Lebzougnè DA : C’est difficile de parler de soi. Passionné de musique, je suis un artiste musicien, auteur- compositeur, arrangeur et producteur .Une passion ne s’explique pas, on l’a vit. C’est ce qui explique le fait que j’ai beaucoup de casquettes. Mon histoire avec la musique remonte depuis mon école primaire. J’étais beaucoup engagé dans les activités culturelles mais c’est en 1997 une fois au Burkina que je me suis lancé. Le déclic est venu de la rencontre avec mon binôme Popsy en 1998. Nous avons commencé à faire des freestyles dans le quartier et nous avons participé à des compétitions à Ouaga.

Bafujiinfos : Justement vous parlez de votre binôme. Que devient le groupe Nombèdar ?

Auguste Lebzougnè DA : Il n’y a rien de particulier. C’est une question de vision, de carrière ou d’ambition. C’est tout simple sinon Il n’y a pas de soucis particulier. Aujourd’hui chacun évolue en solo moi je suis dans la production et Popsy sur la scène en tant qu’artiste.

Bafujiinfos : On peut s’attendre à un retour du groupe Nombèdar sur scène ?

Auguste Lebzougnè DA : Bon pour Nombèdar rien n’est exclu. L’avenir nous le dira mais comme je l’ai il n’y a pas de soucis entre mon binôme Popsy et moi.

Bafujiinfos : Parlons de la musique de façon globale dans notre région. Quelle est votre lecture sur la musique dans la région du sud-ouest ?

Auguste Lebzougnè DA : Je trouve que la musique dans la région du sud-ouest évolue. Ce qui est dommage c’est le manque d’ambition chez nos artistes. J’ai l’impression que quand quelqu’un a une certaine popularité, il ne cherche plus à aller au-delà. Au sud-ouest quand tu regardes, c’est dommage de le dire mais la musique est compartimentée par zone. Quand je prends les grands artistes du Ioba ils n’arrivent pas à mobiliser dans le Poni, pareil pour les artistes du Poni dans le Ioba. Chacun est dans sa zone de confort. Je trouve ça regrettable chez les artistes, ils ne cherchent pas à faire une réelle intégration de la musique au niveau du sud-ouest. Quand je prends Nombèdar à l’époque, on chantait en langue dagara et sur des rythmes lobiri ce qui faisait que dans les deux zones, on était apprécié. Mais aujourd’hui il n’y a pas cette richesse. Je trouve que les artistes du sud-ouest ne font pas de recherches, chacun est cloisonné dans son rythme et puis ils se contentent de ça. Et quand ils ont un peu de popularité dans leur zone, ils ne cherchent plus à aller au-delà. C’est-à-dire ils ne cherchent pas à conquérir tout le sud-ouest dans son entièreté et ensuite même le plan national, ils ne se projettent pas. Sinon quand même il y a des valeurs sûres de la musique du sud-ouest . Ils sont en train de monter mais ils peuvent  mieux faire. Je pense qu’il manque beaucoup de professionnalisme à nos artistes .

Bafujiinfos : C’est le manque de professionnalisme qui empêche nos artistes de s’imposer sur l’échiquier musical national et international ?

Auguste Lebzougnè DA : Oui mais il faut qu’on aille au-delà de nos façons traditionnelles de composer nos chansons. Nous devons intégrer d’autres choses qui puissent capter l’autre.  C’est bien de rester original mais je pense que la musique doit s’ouvrir.  C’est ce qui va attirer les autres peuples vers nous et ils découvriront l’originalité liée à notre culture. On ne doit pas rester cloisonné . Il faut qu’on fasse un peu plus de travail de recherche et voir comment valoriser notre musique en intégrant certains trucs dedans.

Il faut plus de professionnalisme. Les gens sont très pressés ils viennent enregistrer aujourd’hui et ils veulent leur son aujourd’hui. Dans ces conditions on ne fait pas de bon produit. Il y a des artistes qui ont des titres mais ne sont pas déclarés au BBDA. Le manque de professionnalisme se voit au niveau des staffs. La plupart n’ont pas un vrai staff qui les accompagne. C’est le staff qui gère la carrière de l’artiste. On ne se lève pas seul pour être artiste. Il faut s’entourer d’une équipe pour avancer. On ne prend pas n’importe qui pour constituer son équipe. Il faut des gens qui ont une certaine expérience, une vision, qui ont un certain professionnalisme mais je trouve que les gens travaillent trop dans l’amateurisme. Il faut qu’on quitte dans ça. Quelqu’un qui entre en studio il sort un titre, le met dans son téléphone et commence à partager se disant qu’il est artiste. Il faut suivre ce qui est préétabli c’est important. Il faut faire une sortie officielle, amener la presse à connaître ce qu’on fait, inviter les gens à découvrir mais bon les gens brûlent toutes ces étapes. Il suffit d’avoir le son sur MP3  et on commence à balancer le son à ses amis et puis c’est fini après on dit qu’on a des titres. C’est compliqué et les gens ne font plus la promo, il faut qu’on travaille un peu plus, qu’on mette de la discipline dans ce qu’on fait.

Un deuxième article est consacré à Auguste Lebzougnè DA. Dans cet article, il évoque les péripéties liées à la mise en place du studio Sorviel, ses activités dans l’évènementiel etc.

Dalou Mathieu Da



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