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Les Echos du Sud-Ouest

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Mme POODA née kambou Hélène :“Toutes les jeunes filles qui ne vont pas à l’école doivent fuir l’oisiveté »


On la retrouve au secteur n°2, dans le quartier Youmpi, aux environs de la place de la nation de GAOUA. C’est une dame imposante de par son physique. Et si vous la côtoyez, vous pourriez découvrir en elle une femme humble à la générosité sans limite. Bien plus, Mme Pooda/kambou hélène est une femme brave et très entreprenante. Elle est la promotrice de l’entreprise EL SHADAI services et est également présidente de l’association Thangba N Touon de Gaoua. L’ambition de Mme Pooda est d’améliorer les conditions et niveaux de vie des filles et femmes de la région du Sud-Ouest à travers l’initiation   aux métiers du tissage des pagnes Faso danfani. BAFUJIINFOS est allé à sa rencontre.  

Pasteur et mère au foyer, elle ne s’est pas contentée de ces responsabilités bien qu’assez exigeantes. Selon Léonard de Vinci « le mouvement, c’est la vie. » forte de cette idée, elle sort régulièrement de sa zone de confort. Elle incarne la bravoure, le travail bien fait et la charité. Conséquence, les actions salutaires au profit des populations du Sud-Ouest de dame POODA ont fait d’elle une femme plus connue dans la région et même au-delà.

Tout commence à El SHADAI services dont elle est la fondatrice. Une entreprise qui évolue dans le tissage des pagnes Faso danfani ; dans la vente du miel naturel, du beurre de karité et beaucoup d’autres articles. Après quelques années de travail acharné, madame Pooda découvre que le tissage a de beaux jours au Faso. Animée par le goût de la réussite collective, l’idée d’une association va jaillir en elle. « Depuis 2016, je faisais seule le travail à la maison. Puis, j’ai pensé que l’initiative serait salvatrice pour mes semblables. J’ai donc fait appel à d’autres femmes pour qu’on puisse s’associer parce qu’il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une et lorsque deux forces sont jointes, leur efficacité est double. D’où la naissance de l’association Thangba N Touon avec un récépissé en 2019 ». a-t-elle déclaré. Selon elle, Thangba N Touon en lobiri et signifie ‘’ si Dieu le veut’’. A l’entendre, Dieu est puissant. Quand tu entreprends quelque chose et qu’il donne son approbation, tu connaitras le succès. L’ ATNT initie plusieurs activités rémunératrices telles que le tissage des pagnes, la production du beurre de karité et la production du soumbala. Elle a dans le viseur l’insertion socio-professionnelle des jeunes filles et compte de nos jours plus de   40 femmes.

Madame Pooda distinguée à plus d’un titre

Les efforts consentis par la présidente de l’association Thangba N Touon en faveur des jeunes filles et femmes ne passent pas inaperçus aux yeux des autorités régionales et nationales. Elle a reçu beaucoup d’encouragements venant de Plan Burkina, de l’APFG, du président de la Chambre régionale du commerce, la jeunesse, etc. Comme martelé plus haut, si Dieu le veut, nos entreprises connaissent du succès. Madame Pooda/Kambou Hélène grâce à l’association THangba N’Touon, fut lauréate de la 8e édition du grand concours BARAMOUSSO organisé par MOOV AFRICA le 18 juin 2022 . Elle a empoché 10 000 000 millions de francs CFA, un trophée et une attestation de reconnaissance. Et ce n’est pas tout. Le 11 décembre 2022, à l’occasion de la célébration de la fête nationale de l’indépendance, elle fut élevée au rang de chevalier de l’ordre de mérite du développement rural.

Pour ce qui est des foires, notre héroïne du jour en connait beaucoup. De la foire de Ziniaré en passant par la journée du coton à Ouagadougou, sans oublier la foire d’Abidjan et le SIAO 2022, madame Pooda y a exposé ses divers articles.

Un lieu pour assurer ses lendemains selon les apprenantes de madame Pooda.

Il est 20h15mn lorsque nous franchîmes le seuil de la maison de madame Kambou Adeline. Elle était debout, des files à la main qu’elle roulait minutieusement. Elle est une disciple de la patronne de EL SHADAÏ services, désormais indépendante dans le tissage du pagne faso danfani. Elle n’a pas manqué de féliciter la pertinence des formations bénéficiées auprès de Mme Pooda. « J’ai été bien équipée par Mme Pooda Hélène. Maintenant, j’ai ouvert mon atelier. Je suis à mes débuts mais je rends grâce à Dieu, parce que c’est un métier qui promet. » a-elle dit.

Nous avons rencontré également des élèves qui apprennent encore auprès de la présidente de ATNT. Cas de Somé marie, apprenante de première année à l’association thamgba n touon « je suis là pour apprendre le métier du tissage afin de subvenir à mes besoins. Mais aussi venir en aide à mon prochain quand il sera dans le besoin ». Objectif partagé avec mademoiselle KAMBOU Oho véronique étudiante de 2e année qui nous confie venir dans cette école de la vie de sorte à prendre sa vie en main. « Je souhaite un jour être stable financièrement et venir en aide à ma famille. » a-t-elle ajouté.

Les difficultés ne manquent pas        

Par-dessus tout, madame Pooda fait face à des défis qui ne facilitent pas la bonne marche de ses actions. Le plus grand est le manque de partenaires pour appuyer ses projets. « La somme que nous avons reçue au concours BARAMOUSSO, nous l’avons tout injectée dans la construction d’un centre de formation. Nous avons un problème d’eau dans le centre. Toute bonne volonté qui souhaite nous donner un coup de main en nous offrant une pompe serait la bienvenue. » a laissé entendre madame Pooda.

 A cela s’ajoute un manque de personnel qualifié pour dispenser la formation au sein de l’association. « Je suis seule à dispenser la formation du tissage à plus de 40 filles. Nous n’avons pas pour l’instant les moyens pour recruter des formatrices et les prendre en charge. » a-t-elle déploré.

Dame Pooda héberge certaines filles chez elle qui sont des personnes déplacées et d’autres malheureusement même qui n’ont pas encore de logements. Elles attendent la finition du centre de formation pour y loger. Mais le bémol est qu’il n’y a pas d’eau dans le centre de formation en construction.

A la gent féminine

« Que les jeunes filles ou femmes apprennent au moins un métier. Toutes les jeunes filles qui ne vont pas à l’école doivent fuir l’oisiveté. Dans les proverbes il est dit ‘’ à cause du froid le paresseux ne laboure pas ; A la moisson, il voudrait récolter, mais il n’y a rien.’’ (Prov20 :4). Peu importe ton âge, il y a une activité rémunératrice que tu pourrais exercer dans cette vie. » a-elle conclu.

Vous voulez soutenir Mme POODA née Hélène Kambou, vous pouvez la joindre au 67383843

Samson Somé



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