Le samedi 06 mai 2023, la salle de l’amphithéâtre de l’institut régionale de formation des éducateurs de Gaoua a servi de cadre pour la tenue d’une séance d’animation et de causerie débats sur le mariage des filles. C’est à travers la vision d’un film muet que les membres COGES, les élèves et leurs formateurs ont été sensibilisés sur cette problématique. Cette séance a été initiée par l’ONG VARENA ASSO et le cadre de concertation des ONG, associations actives en éducation de base au Burkina Faso (CCE-BF) au Sud-Ouest.
L’ONG VARENA ASSO et le cadre de concertation des ONG, associations actives en éducation de base au Burkina Faso (CCE-BF) au Sud-Ouest ont organisé une séance d’animation et de causerie débats au profit du personnel administratif, des élèves, des enseignants et des membres des bureaux COGES de certains établissements secondaires de la ville de Gaoua autour d’un film muet sur la thématique des mariages des enfants. Le film projeté porte sur l’éducation des filles en milieu scolaire et les mariages d’enfants. A la fin de la présentation, les participants ont échangé à battons rompu et ont saisi l’occasion pour donner leurs points de vue sur le film muet visionné.
Le chargé du projet, Oumarou ILBOUDO a souligné que l’éducation des filles en milieu scolaire et les mariages d’enfants est une triste réalité. « L’objectif de cette activité c’est de sensibiliser les membres des COGES sur leurs rôles et responsabilités dans l’éducation des enfants en général et surtout de l’éducation des filles en particulier ». Oumarou ILBOUDO ajoute que les enfants ont aussi des responsabilités. «Chaque droit implique des responsabilités et lorsque l’Etat et les parents assurent votre droit à l’éducation, vous avez le devoir de bien étudier et d’éviter tout comportement qui pourrait entraver votre éducation » leur a-t-il lancé.
Des participants satisfaits
Dans la même dynamique, François BAYALA à la direction provinciale des enseignements post primaire et secondaire du Poni a souhaité que ces activités soient multipliées dans la région du sud-ouest voire dans d’autres régions. «C’est l’occasion de rassembler beaucoup de personnes et de les sensibiliser sur des points essentiels par exemple le film muet à relever (l’éducation des filles). C’est un film qui parle beaucoup plus qu’une conférence ou une formation qu’on allait organiser, c’est très frappant et ça marque à jamais » a déclaré Monsieur BAYALA. 
Quant au proviseur du lycée scientifique de Gaoua, Ollo Michel Palé c’est un film interpellateur dans la mesure où il va contribuer à sensibiliser les parents pour qu’ils n’amènent pas leurs enfants à abandonner l’école. « Dans le film, le rôle des acteurs comme les enseignants a été très capital. Il a permis au COGES de mener des démarches auprès des parents pour que l’enfant n’abandonne pas. C’est des cas fréquents au lycée communal où je suis, il y a eu plusieurs cas de ce genre où l’enfant est assis en classe en train de suivre les cours et pendant ce temps ses parents sont en train de célébrer son mariage à la maison ».
Pour Rachidatou COULIBALY, élève au lycée scientifique de Gaoua, le film qu’elle vient de visionner l’a encouragé. « La fille s’est vraiment battue après que les membres COGES soient venus parler au papa, elle pouvait refuser et ne plus se battre pour réussir du fait que son papa ne lui faisait pas confiance. Elle n’a pas tenu compte de cela et est devenue une grande personnalité aujourd’hui au point qu’elle a même payé une villa pour son papa. Faites toujours confiance à vos enfants qu’ils soient garçon ou fille ».
En rappel, selon la loi N° 25-2018/AN du 31 MAI 2018 portant code pénal au Burkina Faso en son Article 531-4 : « Est puni d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans quiconque contraint une personne au mariage. La peine est d’un emprisonnement de 1 à 3 ans si la victime est mineure. Le maximum de la peine est encouru si la victime est âgée de moins de 13 ans ».
Da Mwin-ba-oro Mathieu
