L’amicale Gnombré en collaboration avec la direction régionale de la santé du Sud-ouest et le district sanitaire de Gaoua a organisé du mercredi 07 au jeudi 08 septembre 2022 au centre médical de Gaoua une campagne de dépistage des lésions précancéreuses du col de l’utérus et mammaires à l’endroit des femmes et la vaccination des filles de 9 à 14 ans contre le cancer du col de l’utérus. Durant ces 48 heures d’activités, environ 1000 femmes devront être dépistées et un millier de filles vaccinées. La cérémonie de lancement a eu lieu le 07 septembre et a connu la présence des autorités sanitaires de la région.
Le bras gauche tendu, mine froissée, la petite Kambou Yéri Korotimi s’apprête à se faire vacciner contre le cancer du col de l’utérus. »Tends le bras gauche et ne te concentre pas sinon le sang va sortir… voilà c’est tout » lance l’infirmier. Toute souriante face aux regards de ses camarades, la petite écolière de 9 ans, résidente au secteur no2 de Gaoua est la première à recevoir le vaccin. Comme elle, plus d’une centaine d’autres fillettes venues des différents secteurs de la cité de Bafuji et environnants se feront vacciner dans les minutes qui suivent.
L’initiative est de l’amicale Gnombré. Le Professeur Der Adolph Somé, président de la société des gynécologues du Burkina est le coordonnateur de ces d’activités. « Ces 48 heures d’activités sont d’un intérêt certain parce que le rôle principal des agents de santé est de se promener de case en case pour voir si quelqu’un n’a pas le palu qui commence, si quelqu’un n’a pas le cancer qui commence, donc notre rôle premier dans la communauté c’est de faire de la prévention. Les hôpitaux et les soins curatifs, c’est un peu comme un échec de la prévention. Et particulièrement concernant le cancer du col de l’utérus, la science démontre qu’il n’apparait pas brutalement, il évolue à des étapes précises. Cette évolution dure entre 8 et 15 ans avant que le cancer lui-même ne s’installe. Il s’agit d’une période où les agents de santé peuvent détecter les cellules qui sont au niveau du col et qui deviennent de plus en plus anormales pour conduire à des cellules cancéreuses. Si elles sont détectées, à Gaoua ici ou à Batié on est capable de les éliminer définitivement et préserver la femme » a indiqué le Professeur Der Adolph Somé.
« Le dépistage constitue la prévention secondaire, sinon la prévention primaire est la vaccination, c’est pourquoi nous avons associé au dépistage la vaccination des petites filles» a expliqué le Professeur Somé.
A en croire les responsables de la famille Gnombré, la compassion a poussé l’amicale à prendre l’initiative. Clarisse Kambou est la chargé de communication : « La famille a beaucoup de membres, elle a connu de nombreuses femmes qui ont succombé des suites de cancer. Cela a beaucoup préoccupé la famille d’autant plus qu’il y avait d’autres membres qui commençaient à faire la maladie. Nous avons alors pensé qu’il est de bon ton d’aider non seulement ces membres souffrants mais surtout élargir ce soutien à toute la junte féminine ».
Pour cette campagne, l’école centre A de Gaoua a abrité le site de vaccination des fillettes contre le cancer du col de l’utérus tandis que 3 sites de dépistage de lésions précancéreuse sont logés au centre médical de Gaoua. Le médecin chef du district sanitaire de Gaoua, Suzanne Kola apprécie positivement l’initiative de l’amicale Gnombré. Elle a souhaité que d’autres familles emboitent le pas.
Au cours de cette campagne, l’amicale Gnombré espère procéder au dépistage de 1000 femmes et à la vaccination d’au moins 1000 enfants contre le cancer du col de l’utérus.
L’amicale Gnombré est un regroupement de membres d’une famille. Elle a vu le jour en 1990. Selon les responsables, elle compte environ 200 membres qui œuvrent ensemble dans les domaines socioculturel et de la santé.
Lassina COULIBALY 
