Kassoum KAMBOU a tiré sa révérence ce samedi 19 février 2022 à Paris. Figure de proue de la justice Burkinabè le défunt n’est plus à présenter. Bafujiinfos.com revient sur le parcours de l’actuel président du conseil constitutionnel.
Kassoum Kambou ne terminera pas son mandat de neuf ans à la tête du conseil constitutionnel. La faucheuse a eu raison de lui ce samedi 19 février 2022. Nommé le 25 février 2015, M. Kambou prête serment deux semaines et demi devant le Président de la Transition, Michel KAFANDO. Il succédait ainsi à Dé Albert MILLOGO (septembre 2007 à mars 2015) à la tête de la juridiction compétente en constitutionnelle et électorale.
Bien avant sa nomination, le natif de kampti était le président de la Chambre commerciale de la Cour de Cassation. Il a occupé respectivement les postes de Conseiller à la Cour de Cassation, Cour suprême, Cour d’appel de Ouagadougou et membre du conseil supérieur de la magistrature.
Dans son parcours professionnel, il a aussi été conseiller Juridique à la Direction du Développement Industriel du ministère de la justice, Procureur du Faso près le Tribunal de Première Instance de Dori, de Ouagadougou, Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Ouagadougou et membre du Tribunal Populaire de la Révolution (T.P.R.) et magistrat Intérimaire au Tribunal de Première Instance de Ouagadougou.
Outre ces fonctions occupées, le défunt était membre du Forum de Réconciliation Nationale en 1990, membre de la Commission Constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution de 1991 du Burkina Faso, membre de la Commission Nationale de Codification de 1987 à 1994, Président de la Commission d’Enquête Indépendante, mise en place en 1999, chargée de rechercher les causes de la mort du Journaliste Norbert ZONGO et de ses trois compagnons le 13 Décembre 1998 à Sapouy. Il était également membre fondateur du Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (M.B.D.H.P.).
Kassoum Kambou est Titulaire d’une Maîtrise en droit, option Droit des affaires de l’université du Benin à Lomé république togolaise, il est aussi diplômé de l`Ecole nationale de Magistrature de Paris en France.
Au-delà du pays, c’est la région du sud-ouest qui perd un grand homme. Magistrat de grade exceptionnel, Kassoum KAMBOU est originaire de la commune de kampti dans la région du sud-ouest. Il était connu pour son attachement à la culture.
curriculum vitae détaillé :
CARRIERE PROFESSIONNELLE
- Juillet 2002 – février 2015 : Conseiller à la Cour de Cassation
- 2000 – 2002 : Membre du Conseil Supérieur de la Magistrature.
- 1999-2002: Conseiller à la Cour Suprême
- 1997-1999: Membre de la Direction des Affaires Civiles Pénales et du Sceau
- 1990-1995 : Conseiller à la Cour Suprême
- 1988-1990: Conseiller à la Cour d’Appel de Ouagadougou
- 1987-1988: Conseiller Juridique à la Direction du Développement Industriel (Ministère de la Promotion Economique)
- 1985-1987: Procureur du Faso près le Tribunal de Première Instance de Dori
- 1984-1985: Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Ouagadougou
- 1983-1984 : Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Ouagadougou et membre du Tribunal Populaire de la Révolution (T.P.R.)
- 1982-1983 : Formation à l’Ecole Nationale de Magistrature de Paris (France)
- 1980-1981 : Magistrat Intérimaire au Tribunal de Première Instance de Ouagadougou.
- Depuis le 11 février 2015, il est le Président du Conseil constitutionnel pour un mandat de neuf (9) ans.
- Monsieur KAMBOU Kassoum est Commandeur de l’Ordre national.
ACTIVITES EXTRA-PROFESSIONNELLES ET CENTRES D’INTERET
- Membre du Forum de Réconciliation Nationale en 1990.
- Membre de la Commission Constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution de 1991 du Burkina Faso.
- Membre de la Commission Nationale de Codification de 1987 à 1994.
- Depuis 1990 : Enseignant de Procédure pénale, de Droits humains et de Droit constitutionnel à l’Ecole Nationale de Police, à l’Ecole Nationale Supérieure de l’Action Sociale et à l’Université de Ouagadougou (IPERMIC).
- Avril 1995 – Février 1997 : Président de la Commission chargée de la mise en place les structures du Médiateur du Faso et Secrétaire Général du Médiateur du Faso.
- Président de la Commission d’Enquête Indépendante, mise en place en 1999, chargée de rechercher les causes de la mort du Journaliste Norbert ZONGO et de ses trois compagnons le 13 Décembre 1998 à Sapouy (Province du Ziro) au Burkina Faso.
- Membre fondateur du Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (M.B.D.H.P.)
- Ancien Secrétaire aux Relations Extérieures du MBDHP
- Membre du Réseau National de Lutte Anti-Corruption (REN-LAC) au Burkina Faso.
- Secrétaire aux Relations du Syndicat des Magistrats Burkinabé (S.M.B.)
- Chroniqueur Judiciaire dans le journal indépendant « Le Pays » de 1992 à 1994.
- Membre et Président du jury des Prix d’excellence aux professionnels de la Presse écrite et audiovisuelle dénommés Prix « GALIAN » éditons 2002 et 2003.
- Président de la Coalition Burkinabé pour la Cour pénale Internationale.
- Président du Comité National de Suivi de la Pauvreté saisie par les Droits Humains.
- Membre de la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères.
- Expert de la CEDEAO en protection juridique des réfugiés et membre de l’Equipe d’Intervention d’Urgence de la CEDEAO.
- Ancien Auditeur du Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique (USA).
- Consultant national et international en Droits Humains.
- Expert national anticorruption des Nations Unies.
- Conférencier en Droits humains.
- Membre de l’équipe de rédaction de l’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH) du rapport sur l’état des droits humains en Afrique.
ETUDES REALISEES, CONFERENCES ET SEMINAIRES
I – En matière de corruption
Participation à de nombreuses études, séminaires et conférences sur la corruption au Burkina Faso (atelier sous régional organisé par le PNUD), au Benin (Transparency International), Ile Maurice (Transparency International), en Mauritanie (PNUD).
Bonne connaissance de la corruption dans le système judiciaire burkinabè et dans l’Administration publique et la corruption électorale.
II – Autres
– Présidence du colloque sous régional qui a proposé un modèle de loi de mise en œuvre du traité de Rome créant la Cour pénale internationale ;
– Appui juridique à la Commission nationale de codification pour l’élaboration d’un avant-projet de loi de mise en œuvre du traité de Rome qui a été adopté par l’Assemblée nationale en 2010 ;
– Animation de diverses formations et conférences en matière de droits humains à l’endroit des grands services de l’Etat et des membres de la société civile (Police, Douane, Magistrats, journalistes, militants d’organisation de la société civile) et de la population ;
– Animation des universités d’été de la Francophonie, de Amnesty International et de plusieurs organisations de la société civile ;
– Participation à des missions d’enquêtes de l’UIDH et de la FIDH sur la situation des droits de l’homme et de l’indépendance de la magistrature en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, en Guinée Conakry, en république Démocratique du Congo ;
– Evaluation et proposition de solutions à l’association ADRTOM à Tougan : étude réalisée pour le compte de NOVIB ;
– Etude et rédaction des textes (statuts et règlement intérieur) de base pour la création d’une association internationale de protection et de défense des droits de l’Enfant (COBUFADE) ;
– Réalisation de plaquettes juridiques à l’intention des justiciables : étude commandée par l’Ambassade de France au Burkina Faso ;
– Réalisation d’un cahier du formateur en droits humains pour les formateurs de RECIF – ONG ;
– Elaboration d’un « Guide du Parajuriste » à l’usage des animateurs des « boutiques de droit » du MBDHP ;
– Elaboration d’un ouvrage sur « Les Droits de l’Enfant au Burkina Faso » et formation de formateurs pour la COBUFADE ;
– Elaboration d’un Code de Bonne Conduite des Organisations de la Société Civile au Burkina Faso (PNUD) ;
– Etude et élaboration d’un plan stratégique pour une culture de la paix et de la tolérance au Burkina Faso (PNUD) ;
– Participation à l’élaboration d’un manuel de formation en droits humains à l’usage des magistrats du Niger ;
– Participation à l’élaboration d’un manuel de formation en droits de l’homme de la Police au Burkina Faso ;
– Participation à l’étude sur les défis sécuritaires au nord du Burkina Faso ;
– Participant et communicateur à la « Conférence Gouvernance mondiale 2002 (G2) » à Montréal (Canada) du 13 au 16 Octobre 2002 ;
– Coordonnateur de l’atelier national de formation de formateurs sur les droits humains à Ouagadougou du 17 au 22 Février 2003 ;
– Rapporteur général du colloque international sur « Droits de l’Enfant et exclusion sociale » à Ouagadougou du 24 au 26 Mars 2003 ;
– Participations à de nombreux séminaires, rencontres, conférences, colloques an niveau national et international sur les droits de l’homme, sur la justiciabilité des droits économiques, sociaux et culturels (Dakar et Genève), sur la corruption, les constitutions en Afrique, etc.