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Les Echos du Sud-Ouest

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Kampti :«Pour le développement nous devons taire nos querelles et voir l’intérêt général » dixit Sié Jean de la croix Pooda maire de la commune


Dans la rubrique grande interview, Bafujiinfos.com a rencontré le  maire de la commune rurale de Kampti . Les actions du conseil municipal depuis son arrivée à la tête de la mairie et les obstacles au développement sont les points abordés au cours de cette interview. Lisez plutôt !

  

Bafujiinfos.com : Présentez-nous la commune de Kampti (combien de villages ? Quand a-t-il été érigé en commune ? Quels sont les partis représentés ?

Sié Jean de la Croix PODA : la création de la commune de Kampti remonte à la communalisation intégrale. On a pris le département de Kampti tel qu’il existait en 2005-2006 et on en a fait une commune rurale et elle avait cent dix-sept (117) villages. La commune compte (234) conseillers dont vingt-trois (23) femmes.

 Le MPP, l’UNIR/PS, le CDP, l’UPC et la NAFA sont les partis représentés à la mairie. C’est un consensus qui a permis de mettre en place l’actuel conseil municipal. L’enjeu était d’éviter toute division dans la mise en place de ce conseil car on ne peut pas se développer dans la division.

Kampti est la plus grosse commune rurale du Burkina. La preuve nous avions des difficultés pour pouvoir nous rassembler au niveau de la mairie. Lorsqu’on allait dans cette salle, pratiquement le gros lot des conseillers était dehors. Il y a eu un effort qui a été fait avec l’avènement du MCD, on a construit des locaux qui pouvaient abriter les conseillers. 

Bafujiinfos.com : Depuis votre arrivée, quels étaient les défis qui se présentaient à vous ?

Sié Jean de la Croix PODA : Si nous sommes venus c’est par défis. Le plus grand défi qu’on s’était lancé c’est la cohésion sociale parce qu’après trois (03) mandats, on pensait que notre collectivité allait émerger, décoller et on voit que ça ne bouge pas. Aujourd’hui on ne peut pas dire qu’il y a le feu à Kampti, je pense que ça s’est calmer.

Bafujiinfos.com : Cinq (05) années après qu’est ce qu’on peut retenir du conseil municipal dirigé par Sié Jean de la Croix Pooda ?

Sié Jean de la Croix PODA : C’est aux concitoyens d’apprécier et non nous. Nous, on agit maintenant c’est aux autres d’apprécier.  Tout de même nous pouvons dire que le bilan est positif même si des défis demeurent.

Quand nous sommes arrivés on a ouvert les voies et les gens étaient contents.   En effet , les voies n’étaient pas ouvertes après le lotissement de 1996.Des Collèges d’Enseignement Général (CEG) on les a construits, et les gens étaient content, des écoles primaires, on en a construit et les gens sont contents ainsi que les forages dont on a réalisé 10 forages par an.

En 2016 nous avons recouvré, 37 millions ; en 2017 nous avons engrangé 92 millions, en 2018 c’est au total 56 millions, en 2019 nous avons encaissé 125 millions et en 2020, 87 millions ce qui est nettement meilleur que ce que nous sommes venus trouver.

Pour la mobilisation des ressources propre il nous a paru opportun de mener un certain nombre d’actions. En ce sens, l’auto gare qui avait été construit n’était pas ouverte donc nous avons mis tout en œuvre pour pouvoir l’ouvrir en se disant que les ressources vont rentrer pour nous aider à améliorer nos recettes. Nous avons donc recruté des collecteurs que nous avons formé. Nous avons également signé des conventions avec les téléphonies mobiles pour percevoir quelque chose sur les redevances afin d’améliorer nos recettes.

Nous avons un potentiel fiscal importante donc on a demandé aux impôts, une antenne fiscale à Kampti et par la suite on l’a transformé en service départemental des impôts qui couvre les communes de Périgban, Kampti et Djigouè.  Aussi nous avons pensé qu’il était bon d’avoir une Police municipale car c’est un bras armé qui permet de mener un certain nombre d’activités. Ils sont au nombre de six (06) agents et un commandant que l’Etat a mis à notre disposition. Aussi nous avons recruté quelqu’un qui s’occupe des marchés publics , un bibliothécaire et un certain nombre de moyens de locomotion et des centres secondaires d’Etat civil à Passena et à Galgouli.

Bafujiinfos.com : Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées durant votre mandat?

Sié Jean de la Croix PODA : il y a eu cette histoire bien avant les élections qui a créé beaucoup de problème entre les habitants même de la commune de Kampti. Il y a eu des frustrations, des actes qui ont été posés et qui ont conduit un certain nombre de nos frères en prison. Ce n’était pas facile, le climat était très tendu. Et c’est ce que nous avons voulu désamorcer et je pense que l’équipe que nous avons constitué a essayé beaucoup de choses. C’est vrai que beaucoup étaient en prison, mais avec le concours des uns et des autres, on a fait des plaidoyers pour qu’on puisse donner une liberté provisoire à nos frères qui sont sortis et nous avons engagé des procédures de concertation avec les protagonistes. Au niveau du marché on a fait comprendre que nous sommes ensemble et nous devons vivre ensemble et s’il y a des problèmes, on doit trouver des solutions à l’interne plutôt que de nous combattre. On a tenté de régler ces problèmes à l’amiable, ça n’a pas marché et c’est parti en justice et les dossiers suivent leur cours au niveau de la justice. Le climat s’est cas même apaisé parce que ce n’est plus comme avant.

Le deuxième problème, c’est l’affaire de Fofora. L’orpaillage qui se fait là-bas posait beaucoup de difficultés et il y a même eu des morts. Cela a déclenché une crise et ça été très dur. Mais on a tout mis en œuvre pour que les gens repartent des différents sites et avec le concours des uns et des autres, les choses sont revenues à la normale. Il y a eu des rencontres, qui ont abouti à  la réconciliation.

On avait aussi un problème institutionnel, l’organigramme de la mairie n’était pas étoffé et nous avons fait des efforts. J’ai évoqué cela au niveau des réalisations. Il s’agit entre autres du recrutement de policiers municipaux, d’une personne responsable des marchés etc.

Il y a l’utilisation des produits prohibés qui infectent les sols et aussi des problèmes sociaux notamment les conflits dans les sites artisanaux et beaucoup de méfaits et l’hygiène du point de vue social.

 Bafujiinfos.com : Objectivement, quels sont les obstacles au développement de la commune ?

Sié Jean de la Croix PODA : On ne s’entend pas, l’orgueil et ce sont des croques en jambes qu’on se fait et c’est ça la difficulté. C’est parce que c’est Pierre qui entreprend, on détruit. Sinon je ne peux pas comprendre que nous soyons au troisième (3ème) mandat et qu’on soit toujours là à ne pas avancer. On aurait dû être plus loin que ça.

Bafujiinfos.com : Votre commune est en partenariat avec la ville de Fosses, comment vous appréciez ce partenariat ? Est-il bénéfique pour la commune ?

Sié Jean de la Croix PODA : c’est un très bon partenariat. Nous avons même institué et faire les vingt (20) ans de jumelage en 2019, on a fait des porcheries et les poulaillers et on donne de l’argent aux femmes pour pouvoir mener leurs activités et je pense que c’est très bénéfique. Je pense que le Plan Local de Développement apporte beaucoup à la commune. Quand on a fait le bilan, en 2019 on a eu plus de 300 bœufs qui ont été donné pour les labours. Je pense que c’est un projet vraiment fructueux et actuellement nous sommes en phase d’achever les trois ans que dure le projet et on va le renouveler en 2022. Avec eux on avait construit un projet d’éclairage public avec des plaques solaires qui n’a pas avancé à cause du Covid 19. On a construit un centre multi domaines pour prendre les enfants qui sont déscolarisés et ceux qu’on a fait sortir des sites d’orpaillages. En perspectives nous voulons faire une auberge qui va magnifier les anciens combattants et les retraités, 12 boutiques de rues, la réalisation des caniveaux, réhabilitation des bâtiments de CSPS, des blocs de latrines, le service social qui est en construction et le marché de Kampti.

Bafujiinfos.com : Pouvez-vous nous parler de l’apport de la diaspora dans le développement ?

Sié Jean de la Croix PODA : on ne fait pas de distinction entre les fils qui sont au village et ceux qui sont à la diaspora. S’il y a des actions on les touche tous et celui qui veut participer il participe. Je n’ai pas vu une organisation particulière de la diaspora qui serait venue pour conduire des actions terrains sans qu’il y ait concertation. Peut-être que c’est un problème d’organisation et ça ne se voit pas comme ça. Nous avons souffert à Kampti de ça, on avait à l’époque des associations qui marchaient et qui était porté pratiquement par les gens de la diaspora et a un moment donné les gens disent que ça ne porte plus de fruit et il faut des actions, que nous attendons mais que nous ne voyons pas encore venir.

Bafujiinfos.com : Quels est votre appel à leur endroit ?

Sié Jean de la Croix PODA : Nous avons souhaiter qu’il y ait une prise de conscience et on avait penser à un moment donner faire des états généraux de la diaspora mais pour le moment, pour éviter que ça soit une caporalisation du fait que se sont eux les élites, les concepts. Depuis qu’on a parlé des forces vives de Kampti je pense que les gens veulent s’organiser pour venir aider au développement de la commune. Ce n’est que cette année que je l’ai senti, ils en parlent dans les réseaux et nous on les attends à bras ouvert pour qu’ils viennent et on va partager les problèmes et voir ensemble comment développer la commune sinon ce que nous faisons c’est des travaux avec des structures qui sont là notamment les CVD, le conseil municipal, les associations et les OSC. Mais ça nous aurait aider si notre diaspora était mieux organisée. Ceux qui disent qu’on peut se développer sans les autres, c’est une erreur parce que les connaissances il faut les avoirs, les finances.

Bafujiinfos.com : Quelles sont les mesures prises par le conseil municipal pour faire face à la situation sécuritaire de nos jours ?

Sié Jean de la Croix PODA : Nous sommes en train de nous organiser pour avoir une Police de proximité.  Actuellement, il y a des projets qui nous accompagnent pour que nous pussions mettre en œuvre cette Police de proximité pour la sécurité. Je pense qu’on fait cas même quelque chose même si ce n’est pas formelle. Nous avons de la perception qu’ils sont là, on les voit, on les connait et ça fait près de 05 ans maintenant. Quand vous demandez on vous dit qu’on est au courant.

            Bafujiinfos.com : Votre dernier mot Jean de la Croix Pooda?

Sié Jean de la Croix PODA : Le développement d’une commune c’est quelque chose d’important et pour se développer il faut la cohésion sociale, l’entente, taire nos querelles, nos frustrations et voir l’intérêt général. Le plus grand nombre de la population, elles ont besoin de quoi pour s’épanouir, pour être en bonne santé, pour vivre une vie paisible.

Bombagnè Palenfo



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