Ce mercredi 15 mai 2024 était dédié aux coutumes et traditions au Burkina Faso. A l’occasion, les populations des 28 villages de la commune de Ouo se sont retrouvées au Gbôntonnè sis à Toukoro. Immolation d’animaux et incantations ont articulé la cérémonie.
Il est 14h30 TU, une centaine d’hommes venus des différentes localités nouvellement réinstallées sont rassemblés autour du lieu sacré de la communauté dogossè sis à Toukoro. Tous les notables des villages ont apporté chacun un poulet, des poulets de tout plumage qui attendent le verdict des anciens. La situation sécuritaire est au cœur des rituels. Après quelques poulets offerts, les devins soupçonnent un problème non élucidé, ils échangent avec d’autres vieux. Quelques minutes de discussions, un dépositaire des us et coutumes s’exprime, les échanges prennent une allure vive. Un autre poulet est immolé, ce dernier se débat et retombe sur son dos. La cérémonie a réussi. Dans la foule, des visages se détendent. Les derniers animaux sont égorgés en guise de remerciement au Gbotonnè.
Des parents à plaisanterie de la communauté dogossè s’accaparent de quelques carcasses d’animaux. C’est de leur droit, il faut en profiter au maximum, cela fait partie d’ailleurs du sens de la journée. Après près d’une heure de sacrifices et discussions, tout est enfin terminé, les participants peuvent enfin disposer. Pendant ce temps, des femmes venues des autres villages de la commune sont occupées à disposer de la nourriture pour toutes les personnes venues pour la circonstance. C’est la première fois que Toukoro reçoit autant de personnes pour une cérémonie de ce genre.
En effet, la situation sécuritaire a contraint les uns et les autres à revenir à leurs coutumes et traditions. Pour les invités, c’est grâce aux mânes des ancêtres que les forces combattantes ont réussi à ramener la sécurité et réinstallé la plupart des villages de la commune.
Ainsi sans distinction d’appartenance religieuse, le dogossèra s’est uni comme un seul homme avec un seul message, tous contre le terrorisme et plus jamais de villages déguerpis dans le dogossèra. Le message semble être compris, dans les causeries, les invités chuchotent entre eux, « c’est ça qu’on attendait depuis là, il faut ça sinon nous étions perdus » affirment-ils.
Lasscoul
