.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Journée des coutumes et traditions : Les chefs traditionnels et coutumiers de Gaoua annoncent une série d’activités


Les chefs traditionnels et coutumiers de la commune de Gaoua ont organisé le lundi 06 mai 2024, une conférence de presse en prélude de la journée des coutumes et traditions (JCT), prévue se tenir le 15 mai prochain sur l’ensemble du territoire national. Les représentants de plus de 19 villages étaient à cette conférence de presse qui s’est déroulée chez le chef de terre de Gane au secteur N°3. Deux points majeurs ont marqué cette conférence.

Dans l’optique d’offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales, le gouvernement Burkinabè a adopté au conseil des ministres du 06 mars 2024, un décret portant institution de la journée des coutumes et traditions (JCT), le 15 mai au Burkina Faso. A l’approche de cette date, les dépositaires des traditions et coutumes s’activent pour donner un éclat particulier à cette commémoration. A Gaoua, des dispositions sont en train d’être prises pour faire de cette date un évènement mémorable. C’est à cette occasion que cette conférence de presse a été organisée. Elle s’est tenue chez le chef de terre des secteurs 3,4 et 5 au quartier Gane. Pour lui « La journée des coutumes et traditions est une occasion à saisir pour renforcer les valeurs de sagesse, d’humilité, d’honnêteté, d’hospitalité, de paix, de respect de la diversité, de cohésion. La célébration de cette journée doit tenir compte de ces valeurs et ne pas être une occasion pour diviser les filles et fils du Burkina, ni pour opposer les coutumes et pratiques des uns à celles des autres, encore moins pour imposer une culture dominante », a déclaré Sié Dah.

Selon Youbouté Kambou, Membre du conseil des coutumiers  du secteur 5 et par ailleurs président provincial de la confrérie Dozo APRONAT,  l’institution de cette journée voit couronner les efforts de nos braves ancêtres qui ont bataillé contre vent et marrées, pour préserver les valeurs et pratiques séculaires longtemps bafouées par le pouvoir colonial, avec l’aide de ses valets locaux. « Ce jour-là, nous allons approcher notre patron, la terre de Gaoua, prier pour le capitaine Ibrahim Traoré, les FDS et VDP qui sont en brousse. Prier aussi pour nous et pour l’ensemble du pays. Le reste comme les villages voisins vont venir, ont va se retrouver sous les manguiers, s’asseoir, échanger, danser au son de la musique du terroir. Nous comptons faire cela pour honorer le président Ibrahim Traoré » a laissé entendre Youbouté Kambou.

Le comité d’organisation de la journée des coutumes et traditions (JCT), invite les  chefs coutumiers et traditionnels à se retrouver, pour œuvrer dans le sens de la restauration des coutumes et  des traditions, à utiliser les coutumes et les valeurs traditionnelles pour la sauvegarde de la nation et la reconstruction d’un Burkina nouveau.

Les conférenciers ont saisi cette occasion pour clarifier leurs rapports avec la chefferie de canton. Le président des chefs coutumiers et traditionnels de Gaoua, Sié Dah, chef de terre des secteurs 3, 4 et 5 estime que c’est une entorse très grave aux coutumes concernant la confusion entre chef de canton et chef coutumier. « Nous voyons que le chef de canton est en train de se mêler des affaires coutumières de la commune de Gaoua. Nous le savons tous, le peuple lobi-birifor n’a pas une tradition de chefferie centralisée. Chaque localité a ses chefs coutumiers et traditionnels », a rappelé leur président. Pour lui il y a lieu de faire un distinguo entre ces deux pouvoirs. « Fidèles à nos traditions, nos coutumes et nos ancêtres, nous nous sommes toujours démarqués de cette dite chefferie de canton et l’avons fait savoir aux autorités à plusieurs reprises. Nous sommes opposés à la banalisation de nos coutumes, et nous invitons tous les chefs coutumiers sincères à se démarquer » a-t-il indiqué.  Il estime que le silence des autorités administratives sur l’immixtion de la chefferie de canton dans les affaires coutumières malgré les nombreuses interpellations ressemble à une caution pour assassiner les coutumes du peuple lobi-birifor a regretté Sié Dah.

En effet, selon les organisateurs, la conférence de presse devait initialement se tenir le 20 avril, puis le 26 avril 2024, mais le comité d’organisation s’est confronté au refus des autorités au motif que le délai de dépôt de la demande n’a pas été respecté.

Da Mwin-ba-oro Mathieu



Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *