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Les Echos du Sud-Ouest

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Jeune miroir du sud-ouest : Simbelé Hien, cette femme qui coiffe les femmes et les hommes à Gaoua


Simbelé Hien est une coiffeuse de profession et enseignante en coiffure esthétique à l’ANPE de Gaoua. La patronne du salon « Denise coiffure » ne coiffe pas que les femmes. Elle sait aussi comment beau les hommes . C’est une jeune femme battante et surtout persévérante que Bafujiinfos est allé échangé et son histoire inspire plus d’un.

« A quelque part malheur est bon » dit-on. Ne pouvant plus faire face aux charges liées à la scolarité et aux fournitures scolaires, Simbelé HIEN décide de se consacrer entièrement à sa passion, la coiffure. L’histoire d’amour entre Simbelé HIEN et la coiffure date. « C’est dès le bas âge que j’ai commencé. Je faisais les tresses et coiffures simples. Mes camarades de classe venaient se coiffer chez moi. A l’occasion des fêtes également les gens venaient en famille pour se faire belle ». Passionnée et consciente des limites, Mme Simbelé décide de se former puisque n’ayant pas la possibilité de poursuivre ses études. La patronne de « Denise coiffure » s’inscrit dans le salon de coiffure de Solange Hien situé au secteur 4 de Gaoua en face de la radio ESO pour avoir la main. Mme Hien Simbelé y passe 4 ans. Elle renforce aussi ses capacités en matière de coiffure et esthétique lorsqu’elle se rend en côte d’ivoire pour voir sa famille « Quand je me rendais en côte d’ivoire, je profitais apprendre les nouveaux modèles dans les salons ivoiriens. Ils sont avancés en la matière et les nouveautés, j’apprenais et une fois au Burkina je mettais ça en œuvre ».


C’est exactement en Décembre 2013 que Mme HIEN ouvre son salon de coiffure installé au secteur 2 de Gaoua. Une fois son salon ouvert, Simbelé ne baisse pas les bras. Elle profite se former pour avoir des diplômes et être opérationnelle. C’est ainsi qu’un an après, elle obtient son certificat de qualification professionnelle en 2014 à Bobo-Dioulasso. Six ans après, elle s’inscrit dans le centre à Koudougou et obtient son brevet de qualification professionnelle (BQP). « Je n’ai pas eu la chance de poursuivre, mais dans mon domaine, je me suis fixé pour objectif d’avoir le maximum de diplômes dans la coiffure ».

Formation modulaire initiée par Mme HIEN

De nombreuse filles se sont formées dans le salon de « Denise coiffure » et sont autonomes aujourd’hui. Depuis 2017, elle est aussi enseignante à l’ANPE. Toutes les filles n’ont pas la chance de suivre une formation dans des salons ou à l’ANPE. C’est pourquoi, elle a initié des formations modulaires au profit de jeunes filles déscolarisées et non scolarisées « C’est une initiative pour donner une chance à des filles démunies. Et si elles prennent goût, elles pourront se faire former dans d’autres centres. Cette formation est sanctionnée par une attestation ».
Mme HIEN coiffe aussi les hommes
Le salon « Denise coiffure » est un salon mixte. Mme Hien s’est formée et rend beau les hommes. « Je coiffe les hommes mais surtout les enfants. En effet les hommes n’aiment pas rentrer ici à cause de la présence des femmes. Certains se sentent gênés ».

Le métier nourrit son homme

10 ans après l’ouverture de « Denise coiffure », Mme HIEN ne regrette pas son choix. « Les débuts n’ont pas été faciles. On pouvait passer une semaine, deux semaines sans une cliente. Les premiers à venir ont été satisfaits. C’est elles qui ont fait la publicité et aujourd’hui nous rendons grâce à Dieu ». Sans rentrer dans les détails de ses différentes réalisations, Simbelé assure que la coiffure « me permet de gagner dignement ma vie. J’arrive à soutenir ma petite famille, mes parents et les enfants qui partent à l’école ».
Tout se passe bien jusque-là mais les difficultés ne manquent pas « Ces dernières années les choses ne bougent pas comme ça et cela est lié à la situation sécuritaire. La population est confrontée à d’énormes difficultés. Les gens n’ont pas de ressources ». Pour pallier ces difficultés et faire face aux charges, Mme HIEN diversifie ses activités avec la vente de chaussures, les pagnes, les parfums etc. L’extension de son entreprise a été aussi possible grâce au soutien du gouvernement qu’elle a reçu en 2016.

Aux jeunes 

Simbelé HIEN invite les jeunes à se donner les moyens pour se défaire du joug du chômage, de la mendicité et de se lancer dans le domaine de l’entreprenariat car selon elle, les études ne sont pas le seul moyen de réussite. C’est important d’étudier et une fois les diplômes obtenus, on peut les utiliser pour être autonome » Elle suggère aussi à ses jeunes sœurs et frères d’apprendre un métier pendant qu’ils sont sur le banc. « Si toutefois ça ne va pas à l’école, la personne peut se lancer dans les métiers ». Mme Hien insiste sur la persévérance. « Les gens sont parfois pressés. Au début ça peut ne pas marcher mais à force de persévérer on s’en sort ».

Dalou  Mathieu DA



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