.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Insécurité: Le cri de cœur des femmes déplacées internes


La question sécuritaire menace la quiétude des populations les obligeant à trouver refuse dans des zones sous contrôle de l’État.  La région du Sud-Ouest est longtemps considérée comme un eldorado pour ces personnes, elle est aujourd’hui en proie à l’insécurité. Les conditions de vie de ces personnes déplacées sont  insupportables dans la ville de Gaoua. Une situation difficile à vivre. Bafujiinfos s’est intéressé au sujet.

La région du Sud-Ouest accueille à ce jour 15 564 personnes déplacées internes dont 8 939 dans le Poni, 3253 dans la Bougouriba, 2754 dans le Noumbiel et 618 dans le Ioba. Si ces PDI ont fuient leurs zones d’origine pour des questions d’insécurités, elles se trouvent heurter  à une forme d’insécurité dans les localités d’accueille. absence de soin appropriés, manque de nourritures, problème de réinscription des enfants, bref la liste est longue.

 Pour dame SORE, une des déplacées dans la ville de Gaoua et originaire de la région du Centre Nord burkinabè la vie de déplacé interne n’est pas enviable au regard des difficultés qu’elle rencontre.  « Comme nous n’avons rien, on n’y peut rien. »  « Nous sommes obligées de ramasser les cannettes  vendre pour avoir 1500 ou 2000 Francs qu’on met dans la nourriture. Nous sommes venues ici sans rien on n’a pas à manger, ni les ustensiles de cuisines., ni habits pour porter encore moins du savon et souvent quand on sort les gens nous regardent et déduisent que ce sont des déplacés. Les nattes que nous avons en notre possession sont toutes délabrées on est obligé d’utiliser les couvertures pour coucher les enfants et nous-mêmes sur les pagnes. » a t-elle raconté avec un air désemparé. Outre le problème alimentaire auquel sont confrontées ces femmes loin de leurs villages natal, se pose la question sanitaire. En effet pour la majorité de ces femmes venues trouver refuse à Gaoua sans leurs maris, c’est la croix et la bannière lorsque les enfants présentent des signes de maladie.

« Les enfants tombent malades et on ne sait pas où mettre la tête en plus de la faim . Nous sommes aussi en location et chaque fois c’est des disputes avec  le bailleur. Cela fait cinq (05) mois que nous n’avons pas payé le loyer. Quand il nous donne un rendez-vous, on est obligé de nous lever à 5h pour rentrer en brousse et revenir la nuit parce que y’a rien. Un jour il est venu nous insulter mais on va dire quoi ? C’est peut-être ça aussi qui le soulage en famille mais comme nous n’avons rien… » se lamente t-elle avant de regretter l’absence de leurs époux qu’elles disent ne pas avoir de leurs nouvelles.

Au regard de la complexité de la situation ces personnes déplacées demandent au gouvernement et à toute bonne volonté de construire des centres d’accueil pour un soulagement . « on sera obligé un jour de dormir dehors et à même le sol, tout en étant dans ton propre pays. » marmonne Dame SORE. «Comme quoi, sans toit, il n’y a pas d’éveil, pas d’intimité, pas de quiétude, pas de médiation, pas d’état d’esprit de se sentir mieux, pas d’espoir ni de pouvoir».

«A Kaya notre origine, nous élevions et nous pratiquions aussi l’agriculture mais arrivé ici nous avons même demandé un terrain pour cultiver mais jusque là on a pas encore eu d’écho favorable , on ne se sent même pas dans notre pays. Actuellement on ne pense qu’à comment faire pour avoir à manger pour nos enfants nous relate-t-elle ».

Même constat chez Madame OUEDRAOGO, originaire de Foubé dans le Sahel du Burkina Faso.  « nous avons tout perdu dans la fuite. On est arrivé ici sans rien, on n’a pas habits, ni à manger. On ne sait même pas comment faire. Les gens nous ont aidé avec des pagnes et l’action sociale aussi avec des vivres mais si tu n’as rien à la base et qu’on te fait un don franchement ça ne peut pas te suffire. Nous n’avons pas de moustiquaire en notre disposition donc la nuit, on est obligé de ventiler les enfants pour empêcher les piqures de moustiques . S’il y a des bonnes volontés, qu’ils nous viennent en aide parce que c’est très difficile. On n’a rien et on a fui avec les enfants qui doivent être scolarisés. Le problème des extraits se posent, leurs ordonnances aussi. Si tu n’as même pas 5F tu vas entreprendre comment ? J’avais commencé avec 10 000F dans la vente de charbon. Je pouvais prendre 03 à 04 sacs de charbon mais d’ici que ça ne finisse tous l’argent rentre dans la nourriture donc difficile de prendre à nouveau. Quand la fin du mois arrive tu ne sais même pas où aller pour trouver l’argent pour le bailleur. Je ne sais plus où se trouve mon mari dans cette crise. Il est certainement mort » nous confie-t-elle.

Comme elles, elles sont nombreuses ces personnes déplacées internes dans la ville de Gaoua qui ne savent plus à quel sein se vouer. Elles n’ont que leur voix pour crier aux autorités pour un appui conséquent et réunir les conditions sécuritaires pour leur retour dans leurs localités d’origine.

Bonbagnè PALENFO



Articles similaires

One thought on “Insécurité: Le cri de cœur des femmes déplacées internes

Répondre à Sami jean Pierre Some Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *