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Les Echos du Sud-Ouest

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Grossesses non désirées et le mariage d’enfants: La direction régionale des droits humains du sud-ouest outille le personnel administratif et enseignant du lycée Bafuji


La direction régionale des droits humains et de la promotion civique du sud-ouest a organisé un atelier de plaidoyer ce mercredi 17 février 2021 au lycée provincial Bafuji de Gaoua. Il a regroupé les différents professeurs principaux des différentes classes, le personnel de l’administration, les responsables de l’association des parents d’élèves. L’objectif est d’amener ces différents acteurs à mieux comprendre les enjeux des problèmes de grossesses non désirées et des mariages d’enfants et travailler à mettre fin à ce fléau en milieu scolaire.

Le Burkina Faso fait partie des pays qui enregistrent les plus forts taux de mariages d’enfants, soit 52%. C’est dans ce contexte que la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sud-ouest a entrepris depuis 2017 des actions de sensibilisation et de plaidoyer en vue de lutter contre ce phénomène.

Face aux acteurs de l’éducation du lycée provincial Bafuji de Gaoua, le conseiller en droits humains, représentant le directeur régional et communicateur Ibrahim TRAORE a présenté le cadre juridique de la lutte contre les mariages d’enfants au Burkina Faso. Monsieur TRAORE a d’abord énuméré les causes. La fuite de responsabilité des parents, l’influence des sites d’orpaillage, de médias et des réseaux sociaux et la pauvreté grandissante, et les soutiens mal orientés des partenaires de l’éducation sont entre autres les causes citées par le communicateur.  De l’avis du communicateur, ces différentes causes entrainent naturellement des conséquences négatives tel que la baisse des rendements scolaires, les abandons scolaires, le passage du statut de la jeune fille au statut de la fille mère, la marginalisation tant dans la société que dans le système éducatif.

Le lycée Provincial Bafuji de Gaoua n’est pas en reste sur la liste des établissements qui connaissent des cas de grossesses non désirées ; mais pour le premier responsable de l’établissement la situation n’est pas alarmante.  Des chiffres lus par la conseillère principale d’éducation Alice YAMEOGO, il ressort que pour l’année scolaire 2020-2021, le lycée Provincial Bafuji de Gaoua a eu au premier trimestre 8 cas de grossesses dont 5 cas au second cycle. Pour le deuxième trimestre au premier cycle on a 6 cas de grossesses et 3 cas de filles mères. Au second cycle on a 16 cas de grossesses et 33 cas de fille-mères. Pour les participants, cette situation doit s’améliorer d’où des échanges qui ont permis d’énumérer des pistes de solution. Selon les acteurs, l’implication de tous est indispensable. La famille étant la base de l’éducation, il est demandé aux parents d’élèves d’avoir un regard plus attentif sur le parcours scolaire des enfants.

Le président de l’association des parents d’élèves du lycée provincial Bafuji de Gaoua Nouhoun SOMBIE, lui pointe du doigt la mauvaise communication sur les droits de l’enfant qui oblige les parents d’élèves à lâcher. Il a par ailleurs invité le personnel éducatif à plus d’engagement.

Pour le Proviseur du lycée Roland Charles DA, l’une des solutions au phénomène de grossesses non désirées pourrait passer par l’instauration de modules sur la sexualité au profit des élèves des différents établissements. Il propose la mise en place d’un pacte communautaire pour soutenir les éventuelles victimes de grossesses non désirées et de mariages d’enfants.

Le communicateur Ibrahim TRAORE, se dit satisfait. « Je peux dire que l’objectif de cet atelier est atteint. Nous allons surtout nous appesantir sur la sensibilisation des élèves » a indiqué monsieur TRAORE.

La direction régionale des droits humains et de la promotion civique du sud-ouest se prête au même exercice dans d’autres lycées de la région. Il s’agit du Lycée provincial de Dano, du lycée provincial de Batié, du complexe Scolaire Notre Dame de l’Annonciation de Gaoua, du lycée Municipal de Gaoua et du Lycée Provincial de Diébougou. Il bénéficie de l’accompagnement technique et financiers de l’ONG Plan Burkina.

Bonbagnè PALENFO et Lasscoul



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One thought on “Grossesses non désirées et le mariage d’enfants: La direction régionale des droits humains du sud-ouest outille le personnel administratif et enseignant du lycée Bafuji

  1. Somé sansan Samson

    Bonsoir ! Venir à bout des grossesses non désirées , des mariages d’enfants constitue un défi majeur à relever, surtout dans des régions telle la nôtre où ce sujet semble être tabou dans les familles. Or l’école à elle seule ne pourrait booster ces phénomènes dans la société . Pour ma part après les lycées ,la direction régionale des droits humains devraient rencontrer les parents d’élèves pour une sensibilisation. Si une fille obéie à ses parents, elle serait prête à recevoir les enseignements des enseignants. Bonne suite à la direction régionale des droits humains …

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