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Les Echos du Sud-Ouest

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Da Sansan Roger (deuxième partie): Un acteur culturel dans l’âme


 Da Sansan Roger, ce nom est bien connu dans le milieu des acteurs culturel de la région du sud-ouest. Entre lui et la culture, c’est une histoire d’amour qui dure depuis sa tendre enfance. Ce qu’est le football pour les supporters du Réal Madrid ou du FC Barcelone, la culture l’est aussi pour Dasaro(contraction de Da Sansan Roger) . En poste dans le sahel Burkinabè, Il n’hésite pas traverser tout le pays pour Gaoua quand la culture le fait appel. Bafujiinfos est allé à la rencontre du passionné de la culture. Lisez plutôt  la deuxième partie de notre entretien avec lui!

Bafujiinfos : Parlez-nous de votre passion pour la culture ? Da Sansan Roger : C’est une passion qui s’est naturellement imposée à moi, je m’explique :

Je suis né trouver que tous les dimanches, tous les villages environnants (Djonso, Danhal, Mourbi, Gongonbili) se rassemblaient tous les après-midi après le marché devant notre cour à chefferie sous le lead de mon grand-père pour des animations populaires, chacun avec sa troupe (le kouôr, le bour, le bimbô, le nô-niè, le biir…). C’est de là que j’ai appris le kouôr et les techniques vocales du nô-nie.

Bafujiinfos : Donc tout est parti de la famille et cela se remarque dans votre parcours?

Oui. A l’école primaire déjà, j’ai été repéré tôt pour les activités culturelles en théâtres, chants et danses. Le football n’a jamais été mon affaire. Grâce à mon talent j’ai été vite délégué comme responsable paroissiale des activités culturelles du mouvement CV-AV de la paroisse sacré cœur de Gaoua et ensuite de l’enfance missionnaire du diocèse de Diébougou dont Gaoua dépendait. Cette passion a continué jusqu’aux lycée. J’étais incontournable dans le domaine si tu voulais une réussite pendant les spectacles artistiques et culturelles (On me disait que j’avais une certaine facilité dans les mises en scène, chorégraphie, les thèmes et décorations, la natation…) .J’étais un chouchou de presque toutes les troupes théâtrales et de danses. Que l’âme de kôrô Parfait KAMBOU repose en paix (les premières tournées de vieux père Dadhié sous la coupe de parfait, j’assurai le rôle du MC, animateur et les spots publicitaires).

Bafujiinfos : Votre parcours a aussi et surtout été celle de l’encadreur et de l’artiste ?

Exactement . J’ai participé et aussi encadré des jeunes gens pour des compétitions régionales, nationale et internationale comme SNC, Top vacance culture, fitini grand prix national de l’humour, grand prix national de la chorégraphie, de la danse contemporaine et celui de musique traditionnelle. On a eu beaucoup de distinctions et de prix.

J’ai personnellement été finaliste au grand prix national de l’humour 1ère édition qui s’est déroulé à Nouna après la phase éliminatoire qui s’était déroulée à Ouaga avec une cinquantaine d’humoriste. Il fallait retenir seulement les 10 premiers pour la finale dont je faisais partie (les gombo.com, Augusta, petit sergent et … n’avaient pas vu ma poussière). Gérard le président était le vainqueur à l’issue de la compétition. Notez aussi que la cérémonie du biir (la dance biir) était célébrée chez nous en famille et les disciples du biir se réunissaient chez nous. Mon grand-père qui m’a élevé était un grand rassembleur, et homme de la culture, un notable qui était toujours consulté. C’est auprès de lui que j’ai grandi loin de mon père (il est décédé quand j’avais 08 mois) et ma mère qui m’avait quitté pour la côte d’ivoire quand j’avais 03 ans.

Paix à votre âme Honfouté DA, ancien combattant et ancien responsable de la troupe de danse de Tchomoli chefferie (la toute première troupe à gaoua). Tu n’es pas mort car je continue la mission que tu m’as confié

Bref ! Vous comprendrez maintenant pourquoi je suis acteur culturel. Je suis membre BBDA options édition et promotion. Je suis membre de L’Association pour Promotion de la Culture du Sud-Ouest (APC/SO, organe chargé de l’organisation du FEGADO avec pour président mon infatigable frangin Sipouwo DA).

Bafujiinfos : Vous êtes aussi très engagé au côté des artistes tradi -modernes apparemment ?

Da Sansan Roger : Dans les mois à venir vous allez consommer un album de 06 titres d’un artiste dont je suis le producteur   avec ma structure de production DASARO VISIONS ARTS ET CULTURE qui vous sera bientôt présentée officiellement en même temps que son nouveau bébé (l’album avec l’artiste Sami DOPH de Nako). Actuellement j’ai 03 artistes à mon actif et partenaire/sponsor permanent de 04 festivals. Je  conseille et accompagne  plusieurs artistes et autres acteurs culturels.

Parrain d’une édition du festival Gaoua est Doux remettant un prix à une lauréate de la compétition Miss

Bafujiinfos : C’est justement à cause de votre engagement que vous êtes sollicité régulièrement comme parrain ?

Da Sansan Roger : Le parrainage, il y en a plein, souvent j’envoie des gens aller me représenter. Je ne sais pas pourquoi les gens portent leur choix sur moi. Quand je leur dis que je n’ai pas d’argent pour les soutenir, ils rétorquent la plupart des cas que j’ai déjà fait beaucoup de choses qui dépassent l’argent. Ils veulent juste mon accord.

En conclusion, rien ne me motive à être un acteur culturel, je ne fais que vivre ma passion que j’ai hérité de mon grand-père. Votre question est très complexe pour nous les passionnés des arts et de la culture. Je peux aller jusqu’à 1000 pages.

Bafujiinfos : Donc vous n’êtes pas mu par l’envie de gagner de l’argent ou d’autres ambitions par exemple politique ?

DA Sansan Roger : Non. C’est juste un devoir de redevabilité envers l’humanité en général. Je suis et serai présent où que le besoin sera manifesté si mon soutien quel qu’en soit la nature (physique, moral…), de ma petite personne que je suis peut contribuer à la paix, la joie, et surtout à la cohésion sociale qui ne peut que favoriser le brassage culturel selon ma philosophie et mon éducation. Je ne le fais pas seulement dans ma région et ou particulièrement dans ma commune. Je suis plus connu plus présent dans les activités socio- culturelles à Ouaga où je réside avec ma petite famille. J’ai à mon actif 07 attestations de reconnaissances comme remerciements de la part des structures et acteurs culturels de la ville de Ouaga. Par contre chez moi au Sud-ouest en général, zéro ! Par contre moi je continue et continuerai à vivre ma passion et faire vivre les arts et la culture chez moi dans la limite de ma disponibilité.

Ce qui explique mon engagement pour terminer, c’est à l’honneur de mes parents, plus particulièrement à mon grand-père Honfouté DA) qui m’ont quitté quand j’étais encore enfant mais qui de là où ils sont m’ont toujours guidé vers les portes de l’excellence. Leur arbre a produit des fruits mais comme ils m’ont devancé là-haut près de nos ancêtres, je ne peux que partager ces fruits avec ceux qui sont dans le besoin et que j’ai cette capacité de les offrir car ces fruits ne m’appartiennent pas. Je les ai juste hérités.

Je viens de très loin je vous le rappelle. Je ne souhaite même pas qu’un enfant de mon ennemi vive le 1/4 de ce que j’ai enduré.

Parlant de si je gagne l’argent suite à mon engagement, je peux vous répondre NON, mais je suis très fière de savoir que je suis utile à mon pays, à la région à la jeunesse et particulièrement à ma belle cité de Bafuji et celle de Yôlbou.

Da Sansan Roger en compagnie de la troupe de danse de la commune de Nako

Bafujiinfos : Il me semble que vous êtes beaucoup apprécié dans la région du sud-ouest et particulièrement dans le milieu du show-biz

Da Sansan Roger : Je vais vous raconter une anecdote :

Etant à Gaoua à l’occasion d’un événement dont j’étais le parrain, je suis allé chez Garman (Porc au four) pour me régaler un peu. Un groupe juste devant qui était en discussion suite à l’affiche de l’événement dont je suis le parrain qu’ils ont vu sur Facebook. J’attends un qui dit, je veux connaître ce jeune sur la photo là. Il paraît qu’il est de Gaoua mais réside à Ouaga. Il aime tout ce qui est de la culture. Je le suis depuis un bout de temps sur Facebook concernant ses parrainages surtout chez nous ici. Je vais le décorer si j’avais ce pouvoir pour l’encourager.

Je n’ai pas pu supporter et j’ai ris car personne sur leur table ne me connaissait physiquement. C’est mon ami avec qui j’étais assis (un de leur collègue enseignant) qui a répondu en disant voilà le jeune passionné de la culture qui est assis derrière vous

En tous cas il m’a décoré avec 02 bières (rire) et jusqu’aujourd’hui on est resté en contact car il a en projet de créer une troupe de danse dans une école où il enseigne. Il m’appelle son DC (Directeur Artistique)

Bafujiinfos : Quel est votre dernier mot pour les acteurs culturels ?

Da Sansan Roger : La division, l’orgueil ne mènent nul part! Faisons une concurrence positive. Ne soyons pas des simples commerçants culturels, œuvrons pour la promotion de nos valeurs culturelles et artistiques et le bonheur viendra naturellement. La culture est vectrice de paix, de cohésion et même de la santé

Bonne et heureuse année 2023 culturellement !

Dalou Mathieu Da



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