Les travaux de construction de l’université de Gaoua évoluent difficilement sur le terrain. Les travaux sont au stade de la fondation avec beaucoup d’insuffisances, l’entreprise en charge des travaux traine les pas et foule aux pieds les observations du bureau de contrôle.

11%  c’est le taux d’avancement des travaux de construction de l’université de Gaoua. 9 mois après le démarrage  des travaux, l’entreprise accuse un retard énorme. Environ 2 milliards sont injectés pour la construction de ce bâtiment. Pour le chef du bureau de contrôle Sur le terrain, les techniciens relèvent un manque d’ouvriers. Mohamed Dembélé, le chef du bureau de contrôle évoque un manque de personnel qualifié « En moyenne nous n’avons que 2 maçons, deux ferrailleurs, les menuisiers coffreurs sont 4 et en moyenne 10 manœuvres. Il y a la démobilisation du personnel. On avait évoqué la défaillance du personnel d’encadrement de l’entreprise. Ils ne sont pas à mesure de comprendre les prescriptions techniques du projet qui doivent être respectés ». Ce n’est pas tout d’autres problèmes handicapent l’avancés du chantier selon M. Dembélé « Au lieu d’utiliser des briques pleines pour le sous-bassement ils ont triché en utilisant des briques creux. Nous avons fait des images envoyées à qui de droit mais aucune réaction ».

A ces problèmes s’ajoutent l’utilisation des matériaux déclassés par le bureau de contrôle « A plusieurs reprises nous avons rejeté des agrégats compte tenu de leur composition qui contenait des racines, beaucoup de débris végétaux. Dans les prescriptions quand un matériau est défectueux il doit être évacué au plus tard 48h. Malheureusement l’entreprise ne s’exécute jamais quand il s’agit de l’évacuation des matériaux. Il arrive parfois qu’on les surprend entrain de puiser de ce matériau rejeté pour être utilisé ».

Déception Des forces vives

Depuis 3 semaines, le forum pour le développement du sud-ouest prend part aux rencontres hebdomadaires. C’est à l’issue d’une rencontre initiée par le gouverneur de la région du sud-ouest que le forum participe aux rencontres du mardi. Pour le représentant du forum Akpièrtiza Dabiré, rien n’évolue sur le chantier « C’est la même chose qu’on constate, c’est du surplace. Constater de vous-même, il n’y a pas d’ouvriers sur le chantier. Pourtant des gens viennent chaque jour pour demande du travail et l’entreprise dit qu’elle ne recrute pas ».

Toutes les interpellations n’ont pas porté fruit. Et le forum pour le développement du sud-ouest, tire la sonnette d’alarme. Akpièrtiza Dabiré,  participe aux rencontres hebdomadaires .Entre Inquiétude, impuissance et angoisse, il ne sait comment se faire entendre. « L’infrastructure en cours de réalisation, on ne souhaite pas que dans 10 ans, 15ans nous vivons la même situation que l’hôtel administratif. L’hôtel administratif de Gaoua ne tient plus. Quand il pleut, certains agents ne peuvent pas rester. L’entreprise doit tout mettre en œuvre pour respecter les prescriptions techniques. Malheureusement elles ne respectent pas les observations du contrôle ». Le représentant du forum de renchérir. « Ce sont des milliers d’enfants qui vont fréquenter cette université.  Nous ne voulons pas qu’un jour ce bâtiment s’écroule sur nos enfants. Ce que nous voulons c’est une infrastructure de qualité et durable pour nos enfants »

Le contrôleur désemparé

Face aux irrégularités et au non-respect des observations du bureau de contrôleur, Mohamed Dembélé ne baisse pas les bras. Toutefois, le jeune contrôleur ne comprend pas pourquoi c’est l’entreprise qui est plus écoutée que lui le technicien. « Plusieurs fois nous avons fait des rapports avec des images à l’appui. Malheureusement lorsque l’entreprise pose des préoccupations elle est plus écoutée ».

Le nouveau bâtiment R+2 de l’université de Gaoua, doit être composé de 24 bureaux, 13 salles de classes ,4 laboratoires, une salle informatique, une salle de conférence de 300 places.

En rappel, l’université de Gaoua a vu le jour en 2017 et compte à ce jour 1266 étudiants dans 3 filières à savoir la géographie, les sciences biologiques appliquées et la gestion du patrimoine culturelle.

Dalou Mathieu Da Gaoua