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Les Echos du Sud-Ouest

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Commune de Nako :«J’ai honte lorsque nos femmes offrent cette eau à un étranger» dixit limikité Da de Bakpara Lodjonpo


L’eau potable demeure une denrée rare dans certains villages de la région du sud-ouest. A bakpara Lodjonpo, Nianiara par exemple dans la commune rurale de Nako , les populations ne savent pas ce qu’est une eau potable. Les habitants de ces villages ont érigé des puits de fortune dont la couleur de l’eau n’est ni blanchâtre/ni boueuse. C’est la croix et la bannière pour les femmes qui ne dorment plus depuis belle lurette.

Les femmes du village de Bakpara Lodjonpo après 5 heure d’attente peuvent rentrer chez elles

Sous un soleil de plomb, une vingtaine de femmes attendent la remontée de l’eau issu d’une crevasse de moins d’un mètre. Dans le village de  bakpara Lodjonpo . Il y’a 3 crevasses au total et ces femmes font la navette entre elles, pour avoir de l’eau. Yéri Fanta Da et ses sœurs sont à leur deuxième et dernier tour dans un puit de fortune depuis la nuit du 1er au 2 Mars 2021.

 « On se lève chaque jour à 4h du matin. Une fois ici, Si on quitte tôt c’est à 10h. Il n’y a rien, on attend la remontée de l’eau. C’est tour à tour qu’on se sert. Nous procédons ainsi jusqu’à remplir nos récipients ». Fanta ajoute que cette leur permet de faire la cuisine, la lessive, la vaisselle mais également leur eau de consommation.

Difficile de déterminer la couleur de l’eau

Blanchâtre, Boueuse, trouble, difficile de trouver un qualificatif qui correspond à la qualité de cette eau. Une eau que consomme les populations de ce village depuis plusieurs années. A Nianiara, un autre village de la commune de Nako, deux femmes attendent depuis des heures pour remplir leur bassine. Elodie Palé l’une d’entre elles est fatiguée de vivre cette situation.

« Ce sont les hommes qui ont creusé. On vient attendre et lorsque l’eau remonte on puise avec nos calebasses et attendre. Il y’a des moments ou les bassines ne sont pas pleines. Parfois on retourne bredouille à la maison. Il faut se lever très tôt mais on ne gagne même pas. A cause de ce problème on ne fait plus rien si ce n’est chercher l’eau ».

Le point d’eau des populations de Bakpara Lodjonpo

Des hommes fatigués de voir leur moitié souffrir

Cette situation est devenue insupportable pour les hommes de ces villages. Limikité Da, le notable du village et ses frères ont creusé trois crevasses d’eau sur le bas-fonds du village. L’eau qui sort de ces puits de fortune laisse ce dernier dans le désarroi. Il n’a qu’un seul vœu, que des personnes de bonne volonté fasse quelque chose pour son village.

« J’ai honte lorsque nos femmes offrent cette eau à un étranger. Que vais-je faire si ce n’est pleurer. Nous demandons aux gens de nous aider à avoir l’eau. Lorsqu’on vient ici et qu’il n’y a pas d’eau nous continuons au deuxième puis au troisième d’eau. Il y a des moments où je dis que Dieu nous a abandonné ». Pourquoi ne vont-ils pas dans les villages voisins ? « Le point d’eau potable le plus proche est à 5km de notre village et c’est quasiment impossible de se rendre là-bas. N’ayant pas d’autre choix, nous sommes obligés de nous rabattre sur l’eau des crevasses ».

Les populations de Nianiara à proximité de Kouténa dans la commune de Nako est aussi dans la même situation que les populations Bakpara Lodjonpo. Sié Elysée Palé adjoint au conseiller villageois de développement(CVD) plaide pour l’érection d’une pompe. « Nous n’avons pas eu de la chance. Le forage qu’on nous a offert n’était pas. L’eau était très salée. On ne pouvait pas consommer jusqu’à ce qu’il tombe en panne ». L’ère désespéré, le CVD rappelle que animaux et villageois se côtoient autour du seul point d’eau du village. « Le marigot que vous voyez comme ça nous on boit cette eau avec les porcs et les animaux. « Nous vous demandons d’être notre porte-parole auprès de l’Etat pour que nous ayons une pompe ».

La mairie de Nako débordée

Le deuxième adjoint au maire de Nako Gninkouté Simon Da

Des pompes, le conseil municipal de Nako dirigé par hollo Doubloni depuis 2016 en a offert à certains, des 78 villages de la commune. Malgré Ces efforts, la mairie est confrontée au problème de ressources pour réussir le challenge de zéro corvée d’eau dans la commune pour les femmes. Le deuxième adjoint au maire Gninkouté Simon Da lance un cri de cœur.

« Nous avons plus de 20 demandes à la mairie. Les villages nous assaillent à propos de la question de l’eau potable. Nous lançons un appel à tous les partenaires afin qu’ils volent à notre secours ».

Outre ces villages, plusieurs écoles dans la commune de Nako manquent cruellement d’eau potable. La course à l’or bleu occupe plus l’esprit de la population et plombe l’essor des femmes.

 

Dalou Mathieu Da



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5 thoughts on “Commune de Nako :«J’ai honte lorsque nos femmes offrent cette eau à un étranger» dixit limikité Da de Bakpara Lodjonpo

  1. Kambou Sié Elie

    Merci à Bafujiinfos pour ce reportage. Vivement que des partenaires de bonne volonté fasse quelque chose. Sinon on dirait que ne vivons pas dans le même monde.

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    1. Somé sansan Samson

      Je propose que la mairie ne ménage aucun effort dans la recherche des partenaires pour trouver une solution salvatrice à ce problème. Les dirigeants, je ne dirai plus rien d’eux , ils ne méritent pas la confiance de la population .le vrai ennemi de l’Africain c’est l’Africain lui même. Le forage en panne est-ce que la mairie ne pouvait réparer en entendant les aides ??

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  2. Prosper ky

    Certes le gouvernement a
    ses responsabilités a assumer mais vous aussi… est-ce que ce que vous avez présenté c’est un puits…? les gens creusent les puits à une profondeur de 10 mètres parfois. tous les coins ou il y a l’eau n’ont pas forcément le sol argileux pour que vous ne puissiez pas creuser en profondeur quand même.

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  3. Ouedraogo

    C’est au Burkina Faso! Je n’en croie pas à mes yeux. Je pensais que la politique de zéro corvé d’eau là c’était au Burkina Faso.ca m’étonne que cela soit vrai car les resultats des élections du 22 Novembre dernier prouve que tout est rose.

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