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Les Echos du Sud-Ouest

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4e édition du FEGADO : une conférence publique pour consolider le vivre ensemble


En marge de la 4e édition du festival Gaoua est doux (FEGADO), l’association pour la promotion culturelle au sud-ouest (APC/SO) initiatrice de ce festival a organisé le mercredi 29 septembre 2021 une conférence publique sur le thème « La culture facteur de paix et de cohésion sociale : les mécanismes de résolution de crises ». Cette conférence a été animée par Koba Boubacar DAO, acteur culturel et chargé de mission au ministère de la culture, des arts et du tourisme. Elle a été parrainée par Abdoul Karim SANGO, conseiller spécial du président du Faso en charge de la culture qui avait à ses côtés son collègue M.Louis Armand OUALI en charge des questions diplomatiques et le Haut-commissaire de la province du Poni Antoine Sylvanus Marie DOAMBA.

C’est la salle polyvalente qui a servi de cadre à cette conférence publique organisée par l’APC/SO. Elle a pour thème « La culture facteur de paix et de cohésion sociale : les mécanismes de résolution de crises ». En effet, notre pays est confronté à des problèmes sécuritaires qui mettent à mal le vivre ensemble. Les contributions des citoyens sont attendues pour venir à bout de cette crise et réinstaurer la confiance pour un vivre ensemble harmonieux. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette conférence initiée par l’APC/SO. Pour Karim Abdoul SANGO, conseiller spécial du président du Faso en charge de la culture et parrain de cette conférence, le monde est dans une zone de turbulence ce qui rend l’avenir incertain. Mais pour lui, il faut savoir anticiper pour éviter le pire. Cette situation de crise de son point de vue n’est pas une fatalité et il est encore possible de rétablir l’ordre ancien. Il appartient donc à chaque citoyen de jouer sa partition. C’est pour cela il salue l’initiative de l’APC/SO qui veut à travers cette conférence expérimenter les mécanismes culturels de résolution des crises. « La culture peut être une réponse à l’insécurité si on l’aborde sous l’angle de l’identité. Pour résoudre les problèmes du Burkina Faso, la solution est simple mais son application est compliquée. Il faut redevenir simplement burkinabè. Il faut incarner les valeurs de l’amour du prochain, du travail bien fait, du respect de la différence… » a dit l’ancien Ministre de la culture. « Les défis auxquels nos nations sont confrontées sont des défis de changement de mentalité ». Et pour lui, c’est sur les jeunes qui représentent près de 70% de la population qu’il faut agir.

La conférence a été animée par Koba Boubacar DAO, acteur culturel et chargé de mission au ministère de la culture, des arts et du tourisme. Celui-ci après une approche définitionnelle des concepts liés au thème a laissé percevoir trois (03) types de crises à savoir les crises internes, les crises majeures et les hyper crises. L’intolérance religieuse, les questions du foncier, l’injustice sont entre autres facteurs qui dégradent la cohésion sociale. Ceux-ci ont pour conséquences la mise en mal du vivre ensemble. « Si on a mal à notre cohésion sociale, c’est l’économie qui va en pâtir. Malheureusement ces dernières années au Burkina Faso, on assiste à l’effritement du tissu social. Le pays est en proie à l’extrémisme violent avec son corollaire d’attaques terroristes et surtout de résurgence de conflits communautaires » a déclaré le conférencier. Pour renforcer la cohésion sociale, Monsieur DAO a proposé l’accompagnement des personnes en difficultés et surtout la réalisation d’actions en faveur de a jeunesse.

Des mécanismes endogènes de résolution des conflits existent et peuvent être utilisés comme des outils de médiations lors des crises. Entre autres, le communicateur a énuméré les alliances et la parenté à plaisanterie, les totems, les masques, les tribunaux traditionnels… « La culture est déterminante dans la prévention et la résolution des conflits » a dit monsieur DAO. C’est pourquoi, il a invité les participants à épouser nos valeurs culturelles, à investiguer les mécanismes traditionnels de résolution des conflits.


Les participants constitués d’autorités et surtout de jeunes ont suivi avec intérêts les communicateurs avec qui ils ont interagi. Ils ont formulé le vœu que notre culture puisse être introduite dans notre système éducatif pour être enseignée aux enfants. Ils ont aussi souhaité que des efforts soient fournis pour prendre en compte le patrimoine immatériel pour renforcer la cohésion sociale. Cependant certains comme Paz HIEN se sont inquiétés sur le rapport entre droit coutumier et droit moderne ce qui peut être source de conflit. Il a commencé par saluer l’organisation du FEGADO et cette conférence. « C’est une très belle initiative. Le festival Gaoua est doux est le plus grand festival de la région du sud-ouest. Il est l’un des plus grands festivals au niveau du Burkina Faso. Le Burkina Faso connait une crise actuellement. Il est donc important que l’on se demande comment est-ce qu’on peut utiliser nos valeurs endogènes pour venir à bout de cette crise. La culture est un facteur de résolution de crises et je me suis réjoui d’écouter les différents communicateurs qui nous ont présenté les différents mécanismes simples et très utiles pour la résolution des différentes crises au Burkina Faso. Nous espérons que ce qui a été dit ici ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd. La justice moderne est conflictuelle et la justice traditionnelle est plus ou moins consensuelle. Cependant, nous nous rendons compte que les instituions modernes de justice rencontrent beaucoup de problèmes dans la résolution des crises. Elles tranchent beaucoup plus qu’elles ne résolvent les crises». Partant de ce constat, Monsieur HIEN a suggéré que la justice soit adaptée à nos réalités socio-culturelles. « Nous avons appelé à ce qu’on puisse prendre en compte les mécanismes traditionnels de résolution de crise. Il ne suffit pas de trancher pour dire que qui a raison mais pour que les gens puissent continuer de vivre ensemble. Nous avons fait cet appel à ce qu’il puisse avoir une restructuration de nos lois, de notre organisation sur le plan judiciaire pour qu’on puisse définitivement résoudre les crises » et continuer de vivre en harmonie a-t-il dit.
A la fin de cette conférence, la directrice régionale de la culture des arts et du tourisme, Seraphine SOME/MILLOGO a présenté un film de cinq (05) minutes environ pour sensibiliser la jeunesse sur la nécessité d’avoir un comportement civique. Aussi, l’APC/SO a réalisé des spots publicitaires dans les 7 langues de la région du sud-ouest qui seront diffusés tout au long de la semaine que va durer le FEGADO.
En rappel, la 4e édition du FEGADO a débuté le 26 septembre pour prendre fin le 02 octobre 2021.
Dar Flavien DA



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