Les membres de la sous-commission nationale du Lobiri se sont réunis le 2 novembre pour leur assemblée générale annuelle. Cette rencontre avait pour principaux objectifs de dresser le bilan du bureau sortant et de renouveler les membres du bureau exécutif afin de fixer de nouvelles orientations. Oho Delphine Kambiré a été reconduite à la tête de cette structure. L’assemblée s’est tenue dans la salle de conférence du conseil régional sous le patronage de Sa Majesté Bifaté II, chef de canton de Gaoua.
Après trois ans à la présidence de la sous-commission nationale du Lobiri, Oho Delphine Kambiré a été réélue pour un nouveau mandat de trois ans. Le bureau est désormais composé de sept membres exécutifs, ainsi que d’un comité scientifique, d’un comité chargé de la promotion des valeurs culturelles et artistiques, et d’un comité dédié à l’alphabétisation, à la traduction et à la validation de documents en langue Lobiri. Deux commissaires aux comptes ont également été élus pour superviser les activités du bureau exécutif. La reconduction de Mme Kambiré à son poste s’explique par le bilan satisfaisant de son précédent mandat.
Plusieurs réalisations ont marqué les trois dernières années, selon la présidente : « Au cours de notre mandat précédent, nous avons organisé plusieurs rencontres qui ont permis de produire un document d’orthographe en langue Lobiri. Nous avons également lancé un concours d’œuvres littéraires en Lobiri afin d’encourager l’alphabétisation dans cette langue. Les meilleures œuvres ont été rassemblées pour constituer une ressource destinée aux apprenants post-alphabétisation », a-t-elle déclaré.
Toutefois, le manque de moyens financiers a constitué un défi de taille pour la sous-commission nationale du Lobiri durant les trois années écoulées. « Les sous-commissions des langues nationales ne disposent pas de fonds de roulement. En outre, le problème de la mobilisation des membres s’est souvent posé en raison de notre dispersion géographique, et notre linguiste n’était pas sur place », a confié Oho Delphine Kambiré.
Ces difficultés ont été abordées lors de l’assemblée générale dans l’objectif de trouver des solutions adaptées. À cet effet, cinq linguistes ont été désignés pour renforcer les capacités du nouveau bureau exécutif. Consciente des nombreux défis à relever, la présidente de la sous-commission nationale du Lobiri appelle tous les membres de la communauté Lobi au Burkina Faso à contribuer au rayonnement du Lobiri.
Le chef de canton de Gaoua, Sa Majesté Bifaté II, a également exhorté à l’unité : « C’est une cause commune pour le peuple Lobi, et elle nous concerne tous. Sans entente, nous ne pourrons rien construire de durable. Nous devons tous soutenir la présidente nouvellement élue tout au long de son mandat », a-t-il souligné.
Créée par arrêté ministériel le 15 avril 1976, la sous-commission nationale du Lobiri est une sous-section de la Commission nationale des langues du Burkina Faso. Elle a pour mission principale d’encourager et de coordonner les études sur la langue Lobiri afin d’en assurer la pérennité pour les générations futures.
Antoine BICABA