Dans la commune de Malba, province du Poni, ils sont nombreux ces braves hommes et femmes qui s’adonnent à la culture maraichère. Pour la plupart de ces producteurs la tomate constitue la spéculation par excellence. Le samedi 17 février, nous avons accompagné quelques membres de la coopérative Gninfousor dans le basfond aménagé par PAFA4R pour constater de visu les réalités des producteurs. Cette sortie a été possible grâce au financement de la chambre de commerce dans le cadre du projet éco-média.
Des jeunes plants de tomates desséchés, des terres fendillées de sécheresse, des puits vides du précieux liquide, c’est le constat que nous avons fait en franchissant le seuil du basfond aménagé de malba. C’est un grand jardin presque abandonné. Nonobstant le problème d’eau hypothéquant la production, on retrouve quelques têtes résilientes. Traoré Sarata, sans tergiverser, elle exprime son ras-le-bol : « Hier nous fouillons un tel puit, partons dans un autre, ensuite un autre pour chercher de l’eau pour arroser nos plants. Aujourd’hui est un jour de marché et beaucoup de personnes sont allées au marché, c’est pourquoi nous avons un peu d’eau. Voyez vous-même comment mes plants sont courbés, d’autres sont morts parce qu’ils n’ont pas eu de l’eau. » Et Traoré n’est pas la seule victime qui vive cette situation désagréable. C’est l’ensemble des producteurs du basfond à Malba.
Le maraichage regorge beaucoup d’avantages pour la population de Malba.
La zone de Malba est reconnue en matière de production de la tomate. Même sans aménagement les producteurs s’en sortent tête haute selon les Malbalais. A les écouter, si les conditions sont réunies, lorsque la campagne est humide et que l’eau est disponible, la production de la tomate dans la zone est très bénéfique. « Si ça réussit, ça permet de faire beaucoup de choses. L’année dernière la production était bonne. J’ai pu construire un magasin et payer deux vélos à mes enfants pour aller à l’école » dixit le président des producteurs Bopôrô kambou.
Comme lui, David Kambou est revenu de la côte d’ivoire ou il s’est lancé dans la production maraichère. Membre de la coopérative David ne regrette pas de s’être lancé dans le maraîchage : « Nous ne regrettons pas. Nous gagnons notre vie dignement. Nous ‘avons plus besoin de quitter chez nous pour la recherche d’un mieux-être ailleurs. S’il y a l’eau, on s’en sort et on arrive à payer de quoi nourrir la famille, y a des avantages dans le maraichage » a –t-il confié. La liste est encore longue de finir si on voulait citer tous ceux qui vivent de la maraiche culture à Malba. Ils ne sont pas les seul à se lancer dans cette activité. De nombreux jeunes ne migrent donc plus vers les pays voisins pour un mieux-être et tout cela malgré les difficultés.
Une faible production due au manque d’eau
« Si l’on nous aide avec des forages on peut approvisionner le Sud-Ouest et même aller au-delà de la région. Le vrai problème c’est le manque d’eau comme vous venez de le constater. Notre souhait est qu’on nous aide avec une retenue d’eau. S’il y avait une retenue d’eau ça pouvait prendre beaucoup de gens dans l’exploitation » cri de cœur de David kambou. Et à Oscar Sié Kambou de déplorer : « Nous sommes à la période de floraison mais avec l’intensité de la chaleur et le manque d’eau je ne pense pas qu’on va sortir avec quelque chose. »
Le plat de tomate varie entre 6000f, 5000f et 4000f à Malba
« C’est nous même on amène nos productions au marché. Souvent le prix d’achat n’est pas convenable. Quand c’est bon ils payent à 6000f le plat. Ça varie aussi entre 5000f et 4000f mais il y a d’autres même qui veulent payer à 2500f » a signé le président de la coopérative.
L’appel des jeunes
« D’abord, je tiens à remercier le projet PAFA4R qui a réalisé beaucoup d’infrastructures en matière d’aménagement pour la commune de Malba. Cependant, le projet ne tient pas compte des aspirations des bénéficiaires, ce qui fait que les infrastructures ne répondent pas aux besoins des producteurs. Les puits à profondeur sont des systèmes dépassés. Je le répète, la zone de Malba est reconnue en matière de production de la tomate. Si PAFA4R pouvait avoir ce message pour tenir compte des avis des producteurs dans les prochaines réalisations. Il nous avait promis un forage au cas où les puits ne répondraient pas, vous constatez que rien n’est fait. On est obligé de fuir et laisser même au moment de la floraison. » a indique Oscar Kambou.
Le site de Malba est aménagé en 2023 sur 3ha dont 100 parcelles en raison de 275m2 par personne. La coopérative Gninfousôr compte en son sein 34 membres dont 8 femmes.
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