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Les Echos du Sud-Ouest

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Les cauris : Ces restes d’animaux devenus incontournables chez les peuples du Sud-ouest.


Comment les cauris sont- ils parvenus aux peuples du sud-ouest pour devenir un élément aussi essentiel dans les différentes pratiques socioculturelles ? En effet les cauris en dehors  du fait qu’ils constituaient une  monnaie d’échange occupent une place de choix dans les communautés du Sud-ouest. Pour en savoir plus sur son  utilité une équipe de la rédaction de bafujiinfos.com a passé du temps aux côtés de certains garants de la  tradition à batié et en s’appuyant également sur la documentation.

Les peuples du sud-ouest du Burkina sont restés longtemps attachés aux cauris. Mais situer l’origine de ces coquillages n’est pas chose aisée. Toute fois selon les historiens et certains auteur à l’image de l’administrateur colonial H. Labouret, il reconnaît que <<l’introduction des cauris dans cette partie de l’Afrique semble remonter à un passé reculé>> (H. Labouret, 193 : 356).

De l’aspect utilitaire des Cauris

Il est certes difficile de définir une période d’arrivée des cauris chez les communautés du Sud-ouest, encore moins affirmer de qui elles sont héritières. Cependant force est de reconnaitre que ces coquillages jouent un rôle important dans la vie de ce peuple. Ainsi on pouvait voir devant l’autel des cauris, ils servaient de parures aux femmes, utilisés pour consulter les devins sans oublier qu’ils sont jetées au balafon lors des funérailles.

A batié où nous avons rencontré le chef de terre et certains gardiens de la tradition il ressort que :

« Premièrement vous constaterez dans certaines concessions à batié ici la présence de fétiches. Sur ces fétiches on voit  les cauris utilisés pour fixer les yeux, les oreilles et parfois la bouche du fétiche. »En effet selon nos croyances les fétiches sont des êtres dotés de sens pouvant voir, entendre et parler. Mettre donc les cauris sur ces êtres suppose qu’avec les yeux ils pourront voir ce qui arrive, le bonheur ou le malheur, l’ennemi etc. les oreilles c’est pour que le fétiche soit au courant de ce qui se complote et se dit afin de les transmettre à son dépositaire » nous explique Pinyard SOME chef de terre de Batié.

Selon toujours ce détenteur de la tradition dans le processus du mariage surtout pour la dot, les cauris interviennent. En effet Quand le père apprend la naissance d’une fille dans une famille il lui attache au poignet quatre cauris pour signifier aux parents de l’enfant qu’il souhaite qu’elle devienne l’épouse de son fils. Ce dernier est prévenu et à partir de cet instant les démarches vont se poursuivent jusqu’à ce que la fille atteigne l’âge de se marier.

Pour doter une femme en pays Lobi le prétendant en plus des conditions que lui posera sa future belle-famille apportera les cauris. Pas pour voir la femme sous un angle de marchandise mais comme un être précieux…

Les cauris comme signe distinctif lors des funérailles. « Un enfant qui perd son père, on attache les cauris au pied. Quand c’est monsieur ou madame qui meurt, l’un des conjoints a les cauris sous forme de pendentifs au cou. » relate Pinyard SOME

Toujours en lien avec la célébration des funérailles les coquillages sont utilisés « pour récompenser les joueurs du balafon et jeter au cadavre pour qu’il s’en serve lors de sa marche vers l’autre monde. En ce moment ces cauris lui servent de monnaie »

En sus lors de certaines cérémonies initiatiques comme ‘‘le baar’’ et le djorô les initiés portent des cauris pour se parer. Ils le font après l’initiation précisément à la période correspondant à leur présentation au marché.

On voit donc bien le rôle et la place des cauris dans les pratiques socio culturelles des peuples du Sud-ouest. Cependant  signalons que nos recherches n’ont concerné qu’une infime partie des cauris. Aussi les peuples du Sud-ouest n’ont forcément pas les mêmes pratiques donc les explications sur les cauris peuvent ne pas être les mêmes réalités d’une ethnie à une autre.

Sié Michael DAH

 

 

 

 



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