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Les Echos du Sud-Ouest

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Justin PALENFO( partie 1) :  Le parcours d’un enseignant passionné à la retraite


Justin PALENFO est un instituteur certifié à la retraite. Il a commencé le métier d’enseignant dans les années 1970 d’abord dans le privé au Burkina puis en république de Côte d’Ivoire avant de revenir au pays pour être intégré dans la fonction publique. Monsieur PALENFO est l’initiateur de la quinzaine critique, cet outil de travail qui contribue à mieux gérer l’école. Aujourd’hui à la retraite, Justin PALENFO s’essaye à l’écriture. Il est le président de l’association des écrivains du Poni. Bafujiinfos est allé à la rencontre de ce passionné de l’enseignement primaire.

Justin PALENFO est allé à l’école primaire de Diébougou dans les années 1955. Il a passé le certificat à l’école primaire de Dissihn en 1962. Il est admis  au CEG de Banfora dans la même année puis au Lycée Ouezzin Coulibaly (LOC) pour le compte de l’année scolaire 1964-1965. Après son BEPC en 1966, il a opté pour l’enseignement privé. C’est ainsi qu’il a été affecté à l’école catholique de Périgban en 1967-1968. De là-bas, Justin Palenfo sera affecté  à Niangoloko dans une autre école catholique.

C’est après cette école, qu’il s’est retrouvé en Côte d’Ivoire dans les années 1969-1970 où il a  enseigné 15 ans durant dans une école catholique dans le diocèse de Bouaké. C’est aussi dans cette école qu’il a obtenu son certificat d’aptitude pédagogique (CAP). En 1985, il va revenir au pays parce qu’ayant  été licencié lui et  son épouse qui était aussi enseignante. Ce licenciement découle d’une opération dénommée « ivoirisation des cadres ». « Il y avait un vaste mouvement d’ivoirisation des cadres sous Balla KEITA. J’ai été licencié avec mon épouse » a expliqué Monsieur PALENFO.

Arrivé au Burkina Faso, Justin PALENFO sera intégré dans la fonction publique au titre d’agent contractuel de l’Etat parce qu’ayant atteint la limite d’âge pour être fonctionnaire. « Le gouvernement révolutionnaire de Thomas SANKARA (avec qui j’ai fait l’école d’ailleurs au LOC) nous a soumis à un test de recrutement. J’ai réussi au test et je me suis retrouvé à Soubakagnindougou en 1985-1986» a-t-il confié. De Soubakagnindougou dans la Comoé, il a été muté à Bérégadougou non loin de Banfora parce qu’il était devenu membre du PRP (pouvoir révolutionnaire provincial)  de la Comoé une sorte de gouvernement provincial sous la révolution où il était responsable du tourisme. De Bérégadougou, il sera muté à Takalédougou après deux années de service. En 1998, Justin PALENFO est muté dans la circonscription de Gaoua et a été affecté à l’école primaire de Bouroum bouroum comme directeur.

Un regard nostalgique des enseignants d’antan

Nostalgique, M. PALENFO avoue que  le corps enseignant était un corps privilégié qui avait sa note de crédibilité, il était respecté, considéré. Pour lui, les enseignants avaient l’amour du travail. Ils avaient cette volonté d’aller à la tâche avec pour seul plaisir de voir les enfants évoluer positivement. C’était ça leur récompense.  On ne peut pas s’enrichir dans l’enseignement, c’est pour préparer les hommes de demain. Mais malheureusement, regrette-t-il, aujourd’hui c’est la course à l’argent. « A notre temps, on cotisait dans les GAP pour manger ensemble et on pouvait parcourir plus de 25 km.   Aujourd’hui, les GAP sont supprimés or c’était des cadres privilégiés où les enseignants échangent les idées. »  a-t-il ajouté.

De l’avis de M. PALENFO, le métier d’enseignant est un sacerdoce et il ne faut pas s’attendre à une richesse quelconque.  « Le plaisir qu’il y a dans ce métier c’est de voir ce petit enfant qui ne savait pas dire bonjour, qui ne connaissait pas i et au fil des années, vous voyez qu’il progresse, que son cahier devient de plus en plus propre, son écriture de plus en plus lisible et ses notes sont bien. Quand vous avez ça c’est une satisfaction. » Toutefois, il regrette qu’aujourd’hui certains enseignants qui mettent en avant leur propre intérêt et non celui de l’enfant. « Je me rappelle à l’école centre A, je voulais faire un exposé sur la quinzaine critique, ils m’ont demandé s’il y avait des perdiemes. »  a-t-i indiqué.

Enfin, comme conseil, il demande aux jeunes enseignants d’avoir de l’amour pour leur métier et pour les enfants. Pour lui, quand on aime ce que l’on fait, on éprouve moins de contrainte à le faire.

Même admis à la retraite Justin PALENFO est toujours actif. Agé aujourd’hui de 74 ans, il continue d’initier des enfants à la lecture et il s’essaye à l’écriture d’œuvres. C’est ainsi qu’il a créé avec d’autres personnes passionnées de la lecture et de l’écriture comme lui l’association des écrivains du Poni.  À son actif, il a des œuvres écrites mais qui ne sont pas éditées pour manque de moyens. Il voudrait à travers cette association encourager les enfants à lire. La lecture selon lui donne à l’enfant 80% des chances de succès.

Dans la prochaine parution, Bafujiinfos consacre un article sur la quinzaine critique, un outil crée par Justin Palenfo

Dar Flavien DA



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2 thoughts on “Justin PALENFO( partie 1) :  Le parcours d’un enseignant passionné à la retraite

  1. KONATE YACOUBA

    Aujourd’hui si les jeunes sont pationnés de la richesse,ils n’ont pas tors, voilà que vous même vous avez besoin de moyen pour éditer vos écrits.Apres tous ces efforts,ces combats pour rehausser le niveau de réussite des enfants, vous ne devriez plus avoir des soucis d’éditer vos romans.cela sous-entend que c’est un métier ingrat.

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