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Les Echos du Sud-Ouest

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GESTION DES CONFLITS INTERGÉNÉRATIONNELS : un centre de dialogue et de médiation mis en place à Gaoua


La région du sud-ouest dispose désormais d’un  centre intergénérationnel de dialogue et de médiation. Ce cadre qui a pour vocation de prévenir et de gérer les sujets de tension entre les jeunes et les anciens  a été mis en place le mercredi 7 février 2018 à Gaoua par le centre pour le dialogue humanitaire « hd ». Le projet « la voix du sahel » est co-financé par l’union européenne et le royaume du Danemark.

Les membres du centre intergénérationnel de dialogue et de médiation

                Fort de 30 membres, le centre intergénérationnel de dialogue et de médiation du sud-ouest est composé d’autorités coutumières, religieuses, de jeunes et de personnes ressources issus des quatre provinces de la région. C’est la salle de conférence de l’hôtel Nong Taaba qui a servi de cadre à la mise en place de cette structure. La mise en place de ce centre découle d’un constat. En effet, « Nous sommes partis d’une étude qui a touché huit cents (800) individus dans huit (8) pays de la bande sahelo-saharienne et nous avons remarqué qu’il n’existe pas de cadre de dialogue entre les deux générations » a dit Evariste Téonviel Métouèlè Dabiré conseiller Pays du centre pour le dialogue humanitaire « hd ». Par conséquent, il souhaite que cette structure soit un cadre qui va œuvrer à prévenir, à gérer et à résoudre les sujets de tension qui minent les relations entre les jeunes et les aînés.  Le travail de ce centre va être axé sur le dialogue et la médiation car c’est par ces moyens que l’on peut parvenir à des résultats concourant à la cohésion sociale a-t-il ajouté. Le Gouverneur de la région du sud-ouest  Tagsséba Nitiéma s’est réjoui de cette initiative. Pour lui, les conflits communautaires dans la région ne manquent pas. Il espère donc que les membres du centre surtout les jeunes, seront des ambassadeurs à l’issue de la formation et seront plus enclin à écouter les anciens pour une existence pacifique dans la région.

Evariste Téonviel Mètouèlè Dabiré conseiller pays du centre pour le dialogue humanitaire

Il n’y aura pas de répit pour les autorités coutumières, religieuses et les personnes ressources de ce cadre de dialogue. Les jeunes ont déjà identifié un certain nombre de sujets de tension qu’ils voudraient leur soumettre. Il s’agit entre autre de la perte de l’identité culturelle, la démission des parents de l’éducation de leurs enfants, l’incivisme qui a atteint des proportions inquiétantes. Le centre intergénérationnel est un cadre que les initiateurs veulent pérenne.   Pour cela, il doit être avant tout animé par ses membres et doit être aussi autonome que possible. Les participants à cette rencontre se disent satisfaits de la mise en place de ce centre. « Ce cadre permettra à nous jeunes de comprendre beaucoup de choses auprès de nos aînés et de pouvoir discuter de certaines questions avec eux que nous n’osions pas aborder auparavant. Nous allons aussi amener les anciens à comprendre que la jeunesse a sa part de responsabilité et de décision dans notre société » a dit Yéri Michelle Da de l’Association Zantar de Batié. Pour la coordonnatrice provinciale des femmes de la Bougouriba, Lydie Ouédraogo/Da, « Le cadre est à saluer. Aujourd’hui, le conflit de génération est manifeste car jeunes et personnes âgées ne sont pas sur les mêmes longueurs d’onde. Un tel cadre permettra autour de la même table, d’échanger et de mieux se comprendre pour désormais aller dans la même direction ». Le cadre intergénérationnel du sud-ouest est le troisième  sur une série de cinq à mettre en place. C’est le bureau de Bamako créé en 2012 qui couvre les pays du G5 Sahel dont le Burkina Faso. Le centre « hd » a été créé en 1999 et est basé à Génève en Suisse.

Dar Flavien Da




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