A Gaoua, nombreuse sont les filles qui sont employées dans les secrétariats, cafétérias, maquis et kiosques orange money. D’autres apprennent des métiers comme la couture, la coiffure, le tissage etc. Mais, Ladia Palé affectueusement appelée Koukou emprunte un autre chemin. Elle évolue dans la réparation de téléphones portables mobile. Bafuijiinfos.com est allé à sa rencontre pour mieux comprendre ses motivations en se lançant dans ce domaine technique.
Ladia Palé ou encore Koukou est une jeune fille de la vingtaine. Elle s’est limitée à la classe de 4eme en 2018 à cause des conditions financières défavorables. Malgré son abandon scolaire, elle ne reste pas les bras croisés. Elle cherche alors autres alternatives pour être utile à sa famille et subvenir à ses besoins. Et comme l’entrepreneuriat est aujourd’hui une issue au chômage au Burkina Faso, elle décide d’apprendre la réparation de téléphones portables pour ne pas rester à la maison et attendre tout des parents et autres.
2022, l’année du déclic
2022, une année mémorable pour Ladia Palé. C’est l’année à laquelle elle commence à se familiariser avec les tourne vice et les téléphones portables dans l’entreprise ZOMAF située dans la cité de Bafuji. Toute œuvre entreprise volontairement par un individu, est le plus souvent un symbole d’amour et de passion. « Pour ce métier de réparateur de téléphone, je suis venue de moi-même pour apprendre. C’est une passion pour moi au fait », précise la jeune Koukou.
Les débuts de son apprentissage n’ont pas été facile. Son statut de jeune fille complique en réalité son travail car les préjugés sont lourds sur ses épaules. « Sincèrement dit, ce n’était pas facile au début. Il y a certains qui disent que ce n’est pas un métier de femme. Ils travaillent même à me décourager. Mais j’essaie d’être focus et continuer mon travail », confie-t-elle.
Grâce à un esprit bien préparé, la battante jeune fille maintient le cap et se perfectionne de jour en jour dans son domaine. Heureusement, à côté de ceux-là qui lui mettent des bâtons dans les roues, il y en a qui l’encouragent. « Il y a beaucoup qui m’encouragent et me conseillent de ne pas baisser les bras. D’autres mêmes promettent m’aider à ouvrir mon atelier dès que je serai prête », ajoute-t-elle.
Depuis 2022 jusqu’à maintenant, Ladia Palé devient de plus en plus une experte dans le domaine. Maîtrisant mieux les téléphones androïdes, Koukou se donne pour tâche le changement des écrans tactiles, des bouts de charge et toutes les pannes qui sont à sa portée. « Pour le moment, je ne me débrouille pas mal. J’arrive en tout cas à dépanner beaucoup de téléphones. Les téléphones dont la panne dépasse mon niveau actuel, je demande le concours de mon patron. Si le téléphone n’est pas totalement foutu en tout cas, on arrive à le remettre à jour », déclare Ladia Palé.
Ladia Palé est bien appréciée
Son courage et sa performance ont convaincu Razac Zongo, un client venu changer l’écran brisé de son téléphone de marque Tecno Camon 20 pro. Il a bénéficié des services de Koukou. « Elle a changé l’écran de mon téléphone qui est cassé ce matin. En tout cas, quand je suis arrivé et que c’est une fille qui devrait le faire, j’étais étonné et je n’étais pas trop confiant. Mais quand elle s’est mise à la tâche, je sentais du sérieux et du professionnalisme dans son travail. Elle a changé et bien collé. Mon téléphone fonctionne très bien maintenant. C’est encourageant quand-même parce que c’est la première fois qu’on ouvre ce téléphone et c’est une fille en plus.», lance le client avec satisfaction.
Son patron, monsieur Traoré n’a pas caché les mérites de cette jeune fille dévouée et ambitieuse. « Koukou, c’est une fille qui se donne vraiment dans le travail. Quand je lui confie une tâche, elle met tout le sérieux possible car ce travail est très minutieux. Maintenant, elle maîtrise beaucoup de choses et s’en sort mieux. Mais comme ce n’est pas tout elle peut connaître tout d’un coup, lorsqu’elle se bloque souvent, je lui porte coup de main. En tout cas elle se bat », nous confie, Monsieur Traoré, patron de Koukou.
Ce métier est salvateur pour cette future entrepreneure. Même si elle n’a pas encore un atelier de réparation propre à elle, elle se réjouit quand-même. « Je suis contente d’être dans ce domaine car en plus de la connaissance et l’expérience que j’ai, j’arrive à m’acheter les petites choses dont j’ai besoin sans tout attendre de qui que ce soit. Ce métier m’épanoui vraiment », a-t-elle ajouté. Koukou s’en sort certes, mais elle rêve grand et nourrit de grandes ambitions. « Si Dieu nous accorde longue vie, la santé et les moyens, je compte un jour être propriétaire d’un grand atelier de réparation de téléphone portable car le domaine est très rentable », conclu Ladia Palé.
Wonomana DA
