Ce Mercredi 13 Avril 2022, les élèves de la cité du bafuji ont battu le pavé pour dire non aux reformes opérées dans l’administration des sujets du baccalauréat en Science de la vie et de la terre et en histoire géographie. A la Direction provinciale des enseignements post-primaire et secondaire du Poni, on pouvait lire sur les pancartes : “ A bas les reformes, Ehhhh BILGO“. Ils ont été reçus par le Directeur provincial Raoul SANON.
Les élèves de la ville de Gaoua entendent, à travers une grève de 72h décrétée à compter de ce Mercredi, montrer leurs désaccords vis-à-vis des reformes opérées au sujet unique en histoire géographie et en science de la vie et de la terre au baccalauréat. Ce débrayage fait suite à un décret rendu public le 16 Mars 2022 qui stipule que l’épreuve d’histoire géographie au BAC comporte soit un commentaire de document et les autres types d’items soit une synthèse et les autres types d’items. Pour se faire, les élèves disent ne pas se reconnaitre dans de telles reformes. « Notre manifestation ce matin concerne les reformes qui ont été adoptées » a laissé entendre le délégué général du Lycée Municipal de Gaoua Sami TIOLE. Pour les manifestants, ces reformes sont une manière de dévaloriser le diplôme du baccalauréat.
Les sujets uniques en histoire-géographie et en science de la vie et de la terre sont donc selon eux la source du mécontentement d’où la manifestation. Ils appellent, par le biais de la Direction provinciale des enseignements poste-primaire et secondaire du Poni, à un report purement et simplement de ces réformes pour l’année académique 2022-2023 puisque « présentement nous sommes déjà au troisième trimestre et à un pas de l’examen. Comment les professeurs vont faire, repartir en arrière et initier ces élèves qui sont préparés psychologiquement au commentaire et synthèse ?. » s’est il interrogé.
Ce qui intéressent les élèves selon le Directeur provincial des enseignements poste-primaire et secondaire du Poni Raoul SANON, c’est le sujet unique en histoire géographie où ils estiment que tel que présenté, ils n’ont pas été formés sur cette façon d’être évaluée. Le sujet tel que présenté qui cause problème pour les apprenants est plutôt un avantage selon Mr SANON parce que se justifie « quand les élèves sont soumis au commentaire et à la synthèse, on sait comment les notes en générale sont catastrophiques ». Et le sens des reformes ajoute le Directeur Provincial « c’est toujours de voir comment on peut changer et arriver à un juste milieu, une position plus ou moins acceptable ». M. SANON pense qu’il n’y a rien de méchant dans ces réformes qui ont commencé l’année passé avec le BEPC et cette année avec le BAC, les élèves sont même les premiers bénéficiaires « ce ne sont pas des reformes qu’il faut rejeter en bloc. Les mêmes élèves qui ont mobilisé leurs camarades à venir, nous les avons rencontrés le Lundi dernier notamment le délégué général du Lycée Bafuji de Gaoua et celui du Lycée Municipal, les signataires du document transmis à la Direction provinciale et les deux chefs d’établissements. Nous leurs avons expliqués ensemble comment les choses se passent. Et voilà à notre grand étonnement, sans préavis ces mêmes délégués vont faire sortir tous les élèves. Ce qui n’est pas normal et c’est la seule localité du pays pour l’instant qui manifeste » regrette Mr SANON.
Les grévistes pointent du doigt aussi le retard dans la publication du décret. Un décret qui selon eux est adopté depuis le Décembre 2021 et « c’est quand le nouveau premier ministre est arrivé que les professeurs sont venus nous informer de ces réformes dans les classes le 16 mars ». Ce qui n’est pas une raison valable pour le Directeur provincial qui se défend en ces termes « depuis la 6ème, ils se sont familiarisés aux questions de cours. C’est des pratiques qui sont presque dans toutes les matières. » Avant de s’interroger « Véritablement est-ce qu’on a besoin d’un temps aussi considérable pour les formés dans l’élaboration des questions de cours ? »
Faut-il le rappeler, le 4 Avril 2022, les professeurs d’histoire-géographie basés à Gaoua ont adressé une lettre ouverte à leurs ministres de tutelle. Chose qui semble être une complicité parce que « quand les enseignants ont adressé leurs correspondances au ministre, la semaine qui a suivi les élèves ont aussi envoyés leurs correspondances à la Direction provinciale et c’est les mêmes soucis qui ont été soulevé des deux côtés. » a laissé entendre Raoul SANON.
Les manifestants disent ne pas être convaincu du message apporté à leur endroit par le Directeur provincial à cet effet. Somme toute, le Directeur provincial les appelle à reprendre le chemin de l’école et prendre leurs destins en main car rassure-t-il « les notes à l’examen du BEPC ont été nettement en hausse la session précédente avec ces réformes ».
Bonbagnè PALENFO
Dommage que votre école soit faite pour distribuer les points ou les diplômes. Dommage que votre école pense bien faire en rabaissant davantage le niveau des dirigeants de demain. Dommage, …
Dites que vous voulez satisfaire vos maîtres impérialistes qui veulent rendre davantage idiot votre peuple pour une meilleure exploitation.
Je comprends difficilement cette génération de parents actuelle qui, malgré ses dérives que traversent le Burkina Faso et l’Afrique dues à la banalisation de l’éducation par des politiciens verreux qui travaillent à justifier leurs détournements auprès des bailleurs de fonds, continuent de se rendre coupables par leur silence. Les élèves semblent mieux connaître la portée de ces réformes que certaines autorités même qui, peut-être, se sentent obligées de parler pour conserver leur poste. Je vous comprends dans votre posture.
Dire qu’il y ait une complicité, ce me fait rigoler. On demande à Socrate de penser autrement que Platon.