Le 59e anniversaire de l’indépendance de notre pays a été célébré ce 11 décembre 2019. A Gaoua, chef-lieu de la région du sud-ouest, c’est à la place de la nation que s’est déroulée cette cérémonie commémorative. Elle a été marquée par des discours, la remise de médailles aux récipiendaires et un défilé militaire.
Initialement prévue à Batié chef-lieu de la province du Noumbiel, c’est finalement à Gaoua, qu’a été commémoré le 59e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso qui marque en même temps les 100 ans de la création de la colonie de la Haute-Volta. Cette délocalisation, a expliqué le gouverneur de la région du sud-ouest, Tagsséba Nitiéma n’est pas essentiellement due à la question sécuritaire mais à la sobriété que les autorités ont voulu donner à cette célébration. Malgré cela la population s’est fortement mobilisée et le gouverneur a tenu à les remercier. Il a invité toute la population à travailler à la restauration de l’autorité de l’état mais aussi à bannir les préjugés de toutes sortes pour éviter la stigmatisation d’un groupe. Le gouverneur a rendu un hommage mérité aux fils et filles de la région du sud-ouest qui ont contribué et continuent de contribuer à écrire les belles pages de l’histoire de notre pays. « Cette année à cause de la situation sécuritaire, nous n’avons pas jugé opportun de convier nos frères de la région du Bounkani en Côte d’Ivoire et de Uper West au Ghana » a dit Tagsséba Nitiéma. Qu’à cela ne tienne, les trois régions frontalières qui abritent des peuples qui partagent la même histoire et la même culture ont un cadre de concertation qui leur permet de se retrouver régulièrement. Cette année 2019 n’a pas été paisible pour la région du sud-ouest a laissé entendre le gouverneur. « En plus de la délinquance, des conflits communautaires, le sud-ouest a été victime d’attaques à caractères terroristes dans plusieurs localités ». A cela s’est ajouté les revendications syndicales, les mouvements d’humeurs qui ont été observés dans presque tous les secteurs. Il a eu également une pensée pour les déplacés internes que notre région a accueillis. Il a souhaité que des dons soient collectés à leur profit pour éviter de les exposer à la mendicité.
Au cours de cette célébration, 62 travailleurs ont vu leurs efforts récompensés la remise de médailles dans les différents ordres. Ils ont été 10 dans l’ordre de l’Etalon, 24 dans l’ordre du Mérite, 7 dans l’ordre des Palmes académiques, 4 dans l’ordre du Mérite de la santé et de l’action sociale, une médaille dans l’ordre de mérite du commerce et d’industrie et 20 médailles d’honneur des collectivités. Il faut noter la décoration est une reconnaissance de la nation à ses filles et fils qui se sont distingué par leur dévouement et leur ardeur au travail. Après la cérémonie de décoration, la population a eu droit à une parade militaire exécutée par les forces de défense et de sécurité. C’est dans la sobriété que cette commémoration a été célébrée.
Pour Etienne Pooda, de l’association des personnes handicapées du Poni, « cette célébration a été sobre parce que nous traversons une certaine situation d’insécurité. Cependant, elle a mobilisé beaucoup de gens, c’est la preuve que les burkinabè sont toujours engagés pour célébrer l’indépendance de leur pays pour marquer leur détermination qu’ils l’aiment réellement »
Bèbè HIEN est venu du Noumbiel pour cette fête. « Nous on s’attendait à ce que ça soit à Batié, mais ça été ramené au chef-lieu de la région. Par rapport à ce que nous avons vu, on peut dire que c’est une réussite. Nous sommes ravis de ce qui s’est passé ».
Brigitte SOME/KAMBOU partage aussi son avis. « Je trouve cela assez bien vécu compte tenu du contexte sécuritaire que l’on vit. Il faut aller à l’essentiel. Il n’y a pas eu de réjouissances, mais il faut que nous grandissions en tenant compte de la situation économique et sécuritaire où nous n’avons pas toute la maitrise de la situation ».
A l’entame de cette cérémonie, une minute de silence a été observée en la mémoire des victimes des attaques.
Dar Flavien DA